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Communiqué du MAK pour rétablir les faits concernant l’affaire Christophe Gleizes

 

ⵏ AFRANIMAN I TMURT N IQVAYLIYEN MOUVEMENT POUR L’AUTODÉTERMINATION DE LA KABYLIE

BUREAU EXECUTIF GENERAL

Pour rétablir les faits concernant l’affaire Christophe Gleizes

Depuis quelque temps, certaines déclarations sur l’affaire Christophe Gleizes, relayées dans les médias tendent à faire croire que le MAK serait indirectement lié à son arrestation puis sa condamnation. Il est donc nécessaire de rétablir la vérité des faits.

Ceci est d’autant plus nécessaire que le beau-père de Christophe Gleizes, manifestement mal informé sur la réalité algérienne, semble sous influence. Il ne connaît ni le régime algérien ni les pratiques bien rodées de ses services de sécurité. En répétant sur France 24 des propos qui semblent lui avoir été conseillés par l’avocat que les Services algériens ont de fait imposé à Christophe et qui est notoirement connu pour etre proche du pouvoir, il sert, sans en avoir pleinement conscience, une stratégie de manipulation. On lui a probablement fait croire qu’en attaquant publiquement le MAK, il obtiendrait la libération de son beau-fils. Il s’agit là d’un leurre dont les Services algériens sont passés maîtres.

Nous mettons quiconque au défi de produire une seule déclaration du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) qui instrumentaliserait l’affaire Christophe Gleizes à des fins politiciennes. Bien au contraire, toutes nos prises de position ont visé à souligner l’innocence de ce journaliste, injustement arrêté, et à dénoncer l’arbitraire de sa détention. Nous avons défendu avec force le professionnalisme du journaliste qui ne s’était, à aucun moment de ses contacts avec les nôtres, mêlé de politique.

Rappelons une évidence : ce n’est pas le MAK qui a arrêté Christophe Gleizes, mais bien l’État algérien, qui l’utilise comme otage politique et moyen de pression sur la diplomatie française. C’est l’Algérie qui a lié son nom au MAK, et non l’inverse. Nous refusons de porter le fardeau d’une accusation fabriquée de toutes pièces par un régime qui a fait de la répression une méthode de gouvernement.

Ceci dit, rien ni personne ne nous empêchera d’exprimer notre solidarité avec une victime de l’injustice judiciaire algérienne. S’indigner face à l’arbitraire n’est pas de l’instrumentalisation ; c’est un devoir moral et politique.

Il est important de rappeler que Christophe Gleizes est détenu en Algérie depuis plus de treize mois, dans une opacité totale. Le silence qui a entouré son arrestation relevait d’une stratégie d’apaisement envers le régime algérien, censé éviter “d’envenimer” les choses. Cette approche s’est avérée totalement inefficace : malgré ce silence, le journaliste a été condamné à sept ans de prison ferme. Cette affaire démontre une fois encore les limites de la complaisance face à un pouvoir autoritaire qui ne comprend que le langage du rapport de force.

Le cas de l’écrivain Boualem Sansal illustre d’ailleurs cette même impasse : initialement discret, son comité de soutien a fini par comprendre qu’il s’agissait d’un enjeu politique majeur, et qu’en démocratie, la peur de froisser une dictature ne saurait dicter la conduite à tenir. La famille de Christophe Gleizes devrait s’inspirer de cet exemple, au lieu de chercher des boucs émissaires là où il n’y en a pas.

Quant à l’avocat qui se prétend défenseur des prisonniers d’opinion kabyles, sa réputation le précède. Dans les milieux judiciaires, nul n’ignore sa proximité avec les cercles du pouvoir algérien. Ses interventions, loin d’être sincères ou engagées, obéissent toujours au même schéma : il ne défend pas ses clients, il les instrumentalise. Il les présente comme des “victimes manipulées par le MAK” et transforme les audiences en tribunes à charge contre le mouvement indépendantiste kabyle et contre son président, Ferhat Mehenni.

Loin de défendre ses clients, cet avocat collabore à la criminalisation de leur cause. Il sert de relais au narratif officiel, dans le seul but de diaboliser le MAK et affaiblir la résistance pacifique kabyle.

Nous appelons à la lucidité, à la dignité, et à la cohérence dans ce combat pour la justice. Christophe Gleizes mérite notre solidarité, mais certainement pas les compromissions et les contre-vérités.

Reza At-Sɛid,

P. Bureau exécutif général

SIWEL 201904 JUIL 25

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