FORMATION (SIWEL) — Notre combat pour l’indépendance de la Kabylie a besoin d’un instrument politique viable et efficace dans son organisation et dans sa capacité à s’ajuster et s’adapter aux contextes. Notre mouvement doit trouver le juste équilibre entre la rigidité nécessaire à sa pérennisation et la souplesse utile pour accepter des réajustements structurels, dans le but de trouver la meilleure efficacité dans la décision et une efficience dans les actions.
Pour mieux comprendre les principes et les outils qui participent à une organisation plus efficace d’un mouvement politique de libération, je me suis basé sur le communiqué de Mas Ferhat Mehenni, publié sur Siwel et daté du 23/11/2016. Il s’agît de la fameuse feuille de route pour la réorganisation du mouvement, qui à mon sens, n’a pas ou peu été expliquée, alors même qu’elle apportait des réponses à plusieurs questions majeures. Une simple lecture, nous permet de déceler avec aisance les orientations, les objectifs et une vision profonde de ce qu’est la volonté de bâtir un instrument politique efficace.
Dans cette communication stratégique à destination des militants du MAK, Mas Ferhat Mehenni a défini des orientations d’une grande importance et avec beaucoup de subtilité. Derrière chaque mot se cache un pan de réflexion pour l’avenir de l’organisation du mouvement. Il suffit de les décliner en principes applicables organiquement pour construire des structures efficaces dans les processus de décision et d’action.
La réorganisation du MAK, telle que définie dans le communiqué du Président de l’Anavad, Mas Ferhat Mehenni, ne répond pas uniquement à un contexte de crise qu’il fallait dépasser. Elle répond également à l’impératif d’efficacité du processus de prise de décision, en relation avec les objectifs stratégiques du mouvement, et à celui de l’adaptation active à l’environnement en mutation.
A la lecture de ce communiqué et à la lumière de ce qui se fait le mieux concernant une organisation efficace, nous allons développer les points et les principes qui nous semblent importants pour propulser notre mouvement indépendantiste dans une nouvelle dynamique. Chaque principe sera illustré par un ou plusieurs passages extraits du communiqué en question.
1- Adaptation active : Un outil pour une meilleure efficacité
« La naissance du MAK en 2001 marque une rupture fondamentale dans la vision du peuple kabyle par rapport à lui-même et dans sa posture vis-à-vis de l’Algérie. En procédant par petites touches et en faisant évoluer ses structures et ses objectifs à plusieurs reprises, notre Mouvement a eu de la méthode et de l’efficacité. »
Les mouvements politiques évoluent généralement dans un environnement complexe et incertain. Le changement est une constante dans toutes les organisations, ainsi que dans leur environnement extérieur. Un mouvement, par nature, ne peut pas être statique au risque de faire dans la routine.
Le MAK fait face depuis sa naissance en 2001 à un État colonial qui ne ménage aucun effort pour le réduire au silence. Cette réalité a nécessité des réajustements importants au fonctionnement du mouvement et ses objectifs stratégiques. Soit parce que ces transformations sont rendues nécessaires par les contextes et les enjeux, ou bien par démarche stratégique. Dans tous les cas, il est crucial pour toute organisation politique d’avoir une idée ou une vision commune de sa nature, de ses objectifs et des actions à mettre en œuvre pour les atteindre. Une démarche stratégique peut également améliorer la compréhension et la capacité d’apprentissage organisationnel. Cela favorise l’émergence de méthodes d’auto-analyse et de prise de décision plus conscientes, plus rigoureuses et plus éclairées. Enfin, la planification peut améliorer la communication externe et le soutien sociétal et politique, car elle aide un mouvement à communiquer plus efficacement ses principales idées et ses objectifs, ce qui le rend plus reconnaissable et génère une image publique plus positive, plus cohérente et plus déterminée.
2- Sécurité :
« Cependant, et au vu de ce plan échafaudé contre nous, il y a lieu de reconnaître que nous sommes un mouvement ouvert, trop ouvert pour les infiltrations »
La sécurité est un principe qui doit être connu et appliqué. Il s’agît d’être vigilant face aux intrusions et aux infiltrations d’éléments missionnés par notre ennemi et nos adversaires. Cela nous conduit à la nécessité de prendre des précautions pour empêcher l’adversaire de trop nuire, mais pas au point de devenir obsédé de sécurité, ce qui pourrait fermer la porte devant des compétences qui peuvent être utiles au mouvement politique.
3- Détermination et maintien d’objectifs :
« Désormais, le droit à l’autodétermination n’a de sens qu’en tant que droit à l’indépendance. Tout amalgame, toute confusion dans notre discours entre l’autonomie et l’indépendance est une reculade très préjudiciable à la marche de la Kabylie vers sa souveraineté.»
La détermination est la vertu d’une volonté libre qui agit dans le sens que lui dicte l’intelligence. Déterminer veut dire arrêter d’une manière précise les termes de l’action en cours, de manière à pouvoir proposer un nombre limité de solutions. La détermination suppose aussi une résolution arrêtée et contre laquelle il n’est pas question de revenir, comme un coup à donner et dont l’effet sera définitif. La mise en pratique de ce principe est une condition sine qua non du succès. Les objectifs doivent être concrets et réalisables en termes de temps et d’espace, non utopiques, abstraits et/ou irréalisables.
4- Décentralisation de la décision :
« La décentralisation consiste en l’autonomie des Coordinations Régionales. Dans le respect et la poursuite de l’objectif stratégique du MAK qui est l’indépendance de la Kabylie, cette autonomie concerne le programme d’action, la gestion financière et les nominations de ses membres à des postes de responsabilité et à des missions ponctuelles. »
Ce principe répond à l’exigence d’implication des organes de bases dans les processus décisionnels et garantit une efficacité à leurs actions. La connaissance des contextes et l’appréciation des situations est nécessaires pour agir efficacement. En effet, toute action collective débute par une appréciation correcte et rigoureuse du contexte dans lequel cette action doit se produire, en fonction d’une finalité. La connaissance de la situation permet de désigner le moment de l’action, dans ce qu’il comporte de transitoire et d’aléatoire. Elle englobe les variables qui peuvent influencer l’action d’une manière déterminante à un moment donné, entre autres, les statuts du moment, les objectifs à déterminer, les facteurs qui vont influencer la réussite des objectifs, le temps et l’espace, les obstacles à court et à long terme, bref, tout ce qu’il faut savoir pour déterminer d’une manière précise les possibilités qui se présentent.
L’autonomie qui est octroyée aux organes de bases dans la définition du programme d’actions et de leurs ressources humaines et financières, les rend, de facto, directement responsables de l’accomplissement des objectifs intermédiaires. Les structures de bases (section, coordinations locales) sont amenées à jouer le rôle opérationnel. L’auto-évaluation de leurs actions, ou leurs évaluations périodiques par un organe hiérarchique (de contrôle ou d’administration), est nécessaire pour apporter les correctifs et consolider les acquis.
5- Discipline:
« …Cette autonomie implique une concertation démocratique entre les différents niveaux de hiérarchie (de la base au sommet) mais aussi l’observation de la discipline dans le fonctionnement des structures. Le respect de la hiérarchie, de l’autorité et des missions arrêtées est indiscutable. Cependant, une fois les instructions exécutées, les réunions de débriefing entre militants et responsables sont obligatoires pour permettre une expression démocratique et une évaluation de la qualité de l’exécution des décisions. Un procès-verbal doit toujours sanctionner les réunions et être envoyé aux différents niveaux de la hiérarchie, jusqu’au sommet de l’Anavad.
Les manquements à la discipline seront sanctionnés selon la gravité des faits… »
La discipline dans un mouvement politique de libération est celle de la liberté. Il n’y a pas de liberté, de paix, d’agir ou de démocratie dans le désordre.
Sans discipline et sans organisation des interactions au sein d’un collectif, il n’est pas question d’AGIR mais bien celle D’AGITER. Les délibérations permettent de rapprocher les opinions afin de prendre la meilleure décision qui soit. Une fois qu’une décision est prise, il est important que l’ensemble des membres du mouvement adhèrent à cette décision et travaillent pour sa mise en œuvre. Le respect de la discipline du mouvement demande que tous les membres, même ceux qui n’étaient pas d’accord avec cette position, s’investissent (en guise d’obligation) dans sa mise en œuvre. Il est important que le mouvement stipule clairement le principe du respect de la discipline dans ses statuts ; et sanctionne ceux qui ne respectent pas cette discipline au niveau de chaque organe. Toutefois, une certaine prudence s’impose en maniant les sanctions à ce niveau pour ne pas tomber dans le piège où les membres du mouvement cessent d’exprimer librement leurs opinions.
6- Coordination et coopération :
« L’autonomie d’action et de décision dont seront dotées ces structures vise à créer une émulation entre elles. Cependant, des actions concertées et coordonnées sont impératives et ont donc besoin d’un organe qui leur soit propre. Ce sera le Comité National de Coordination (CNC). »
Tous les efforts entrepris doivent tendre vers un seul objectif à la fois et c’est à la condition de le comprendre que la mise en pratique du principe important de coordination devient possible. Les organisations, souvent complexes, s’égarent dans les détails des considérations singulières au point de compromettre l’ensemble des opérations, d’où la nécessité de ne jamais prendre pour acquis que l’action se coordonne par elle-même. C’est courir à la catastrophe. Au contraire, la coordination doit être systématiquement organisée, sans oublier aucun des autres principes à appliquer.
La coopération fait partie de la discipline, qui s’inscrit dans le principe du maintien de la motivation. S’il est nécessaire de la mentionner spécifiquement, c’est parce que, dans le feu de l’action, la coopération est souvent compromise par les conflits individuels qui ne manquent jamais de surgir lorsque les difficultés se présentent et que tout ne marche pas aussi bien que prévu. Personne ne se connaît et ne connaît les autres au point de décider à l’avance de l’état de ses relations intersubjectives pendant que l’action se déroule, d’où l’importance des chefs. On n’insistera jamais assez sur ce point. Rien dans la nature humaine ne s’accomplit automatiquement comme avec une machine. Il faut toujours être présent et prêt à intervenir dès les premiers conflits interpersonnels afin de rétablir la situation au plus tôt, autrement, les plus beaux projets vont s’effondrer.
7- Assurer la communication verticale et horizontale :
« Un procès-verbal doit toujours sanctionner les réunions et être envoyé aux différents niveaux de la hiérarchie, jusqu’au sommet de l’Anavad. »
« …Chacune d’elles fait un compte-rendu hebdomadaire de son action au Comité de Coordination National et à l’Anavad. Elle établit son programme d’action, rédige les communiqués et tient à jour ses tableaux de bord (effectifs, cotisations, cibles d’actions politiques… »
« …Ses membres communiqueront directement avec le président de l’Anavad par tous moyens cryptés, et seulement cryptés… »
Chaque organe a besoin d’assurer la communication avec les autres organes du mouvement et avec les membres à son niveau. Les canaux de communication doivent être définis. Il est important pour chaque organe d’établir des canaux de communication qui garantissent l’arrivée de l’information chez chaque militant/e de l’organe ainsi que la transmission vers les autres organes (de base, de coordination et de direction) du mouvement.
Une organisation efficace ne peut s’envisager que sous une forme pyramidale. Au bas de la pyramide figurent les processus opérationnels, c’est-à-dire les activités quotidiennes qui assurent le maintien de l’organisation du mouvement. Le niveau suivant est le niveau administratif. C’est à ce niveau que les décisions relatives à l’allocation des ressources sont prises, que les performances sont contrôlées et que des évaluations périodiques peuvent être menées pour connaître le degré de réalisation des objectifs opérationnels. La planification stratégique a lieu au-dessus du niveau administratif « normal »
C’est notamment à ce niveau que sont soulevées et résolues les questions relatives à la vision, à la mission, à l’image, au positionnement, aux objectifs organisationnels à long terme, etc.
La communication entre ces trois niveaux d’organisation, opérationnel, administratif et planification stratégique, doit dans tous les cas passer par le même canal et le plus court possible, pour assurer une meilleure prise de décision.
8- Actions permanentes sur le terrain :
« Le terrain est à occuper en permanence par nos dirigeants qui doivent chacun se doter de son équipe de collaborateurs qui, à leur tour, sont sommés d’avoir les leurs. Cela créera davantage de relais pour la diffusion de notre message dans la société et autant de pivots pour notre action sur le terrain. Ces changements se feront avec une décentralisation de la décision. »
En plus de la gestion administrative du mouvement à travers ses organes, il est important que chaque organe mène des activités avec ses membres dans son village/quartier pour assurer le dynamisme du mouvement. Deux types d’activités peuvent être menés par chaque organe de base du mouvement à cet effet.
Activités politiques
Chaque organe du mouvement peut mener des activités qui sont soit liées aux éléments idéologiques et identitaires du mouvement ou liées à l’actualité politique. Les organes peuvent organiser des activités telles que :
- Débats et discussions sur l’indépendance de la Kabylie;
- Discussion et débats sur la mise en pratique des idéaux du mouvement dans la résolution des problèmes de la société.
Activités citoyennes
- En plus des activités purement politiques, il est important pour notre mouvement de libération de se connecter à tous les citoyens kabyles. Les différents organes du mouvement peuvent mener des activités telles que :
- Des discussions et débats sur les problèmes des villages kabyles;
- Projets de développements ;
- Participation active aux différentes manifestations culturelles en Kabylie.
Il est important d’impliquer les populations du quartier dans lequel se trouve l’organe de base en réalisant des activités communautaires afin d’assurer une interactivité étroite avec ces populations. Le mouvement s’assure ainsi une sympathie de son environnement social qui peut être décisive lors de l’organisation d’actions à grand impact.
9- Evaluation des actions
«… Le Conseil d’Evaluation et de Contrôle est l’instance souveraine du MAK entre deux congrès. Il palliera à l’absence de Conseil National que le Congrès d’At Zellal n’a pas pu élire. C’est une structure indispensable pour évaluer l’action générale des trois coordinations régionales …»
Toute organisation politique repose sur le fonctionnement de ses organes. Plus les organes sont efficaces, plus le mouvement peut réaliser des activités à fort impact social et politique. Cela est encore plus efficient si le mouvement a une utilisation rationnelle des ressources.
Chaque organe du mouvement doit prendre le temps d’évaluer son action au moins une fois par an, de préférence plus souvent que cela.
Le mouvement peut fournir de simples outils pour la planification et l’évaluation. Le mouvement doit mener une évaluation de l’ensemble de son action au moins une fois par an. Plus ce sera fait par les organes, plus l’évaluation de l’ensemble des actions du mouvement sera facile.
La gestion administrative des organes
Il est important que les organes fonctionnent avec une organisation qui garantit l’efficacité et la durabilité du mouvement dans son ensemble. Il est à noter que pour les différents aspects de gestion dans le mouvement, les organes de direction (présidence, gouvernement provisoire) doivent définir un système cohérent et fournir des procédures et outils aux organes de base afin d’assurer une synergie et une efficacité dans l’ensemble du mouvement. Entre autres, chaque organe a besoin de :
- Tenir des réunions régulières – Il est souhaitable pour chaque organe, selon les standards définis par le mouvement dans son ensemble, de tenir des réunions avec des objectifs et un ordre du jour standards, et une périodicité convenable aux membres. Il est aussi important que chaque organe respecte le modèle standard pour dresser les comptes rendus des réunions.
- Assurer le suivi des membres – Au sein de chaque organe, il est important d’établir et maintenir une base de données/un répertoire sur les membres. C’est le registre de chaque organe qui permettra de savoir si le membre est à jour dans ses cotisations, s’il participe régulièrement aux réunions et aux différentes activités du mouvement, etc.
- Opérer une gestion financière – Bien que les organes de direction fixent les standards en matière de contribution financière, la gestion et la transparence financière dépendent de chaque organe. Il est important que les règles financières soient clairement définies et communiquées aux membres et que chaque organe maintienne des rapports financiers détaillés et justes, selon les standards définis par le mouvement.
Cycle de gestion dans les organes
Le cycle de gestion permettra aux organes du mouvement à chaque niveau de planifier, d’agir et d’évaluer l’évolution dans le mouvement : avec cette méthode de gestion, chaque organe va d’abord définir quelques objectifs clés, puis mobiliser les ressources nécessaires, ensuite mener des activités et à la fin, pouvoir évaluer si les objectifs ont été atteints.
La mise en œuvre d’un tel cycle de gestion permettra aussi de faire des membres de véritables acteurs et actrices dans le mouvement, au lieu d’être des personnes qui attendent tout du niveau central.
Toutefois, il faudrait tenir compte du fait que la mise en œuvre de nouvelles méthodes nécessite beaucoup de formation et un temps d’absorption de la part des membres. Introduire une nouvelle approche, revient à changer les habitudes et les attitudes, ce qui ne peut pas se faire du jour au lendemain.
Je termine avec le dixième principe, évoqué d’une façon très subtile dans le communiqué du président de l’Anavad. À mon sens, c’est le plus important et c’est celui qui demandera un effort pour le comprendre et le concrétiser :
« …Cela nous amène à entamer une nouvelle étape de notre combat. Elle consistera à instaurer progressivement l’autorité du MAK sur la société. L’autorité s’acquiert par l’adhésion de ceux qui en sont convaincus et par une approche citoyenne et civique de ceux qui y résistent… »
10-L’autorité :
Ce principe est spécifique à notre mouvement indépendantiste kabyle car il fait appel à notre intelligence. En effet, l’esprit humain n’est pas totalement désincarné. Nous avons ce besoin de voir se matérialiser les concepts pour mieux les reconnaître. Or, comment incarner l’autorité sans une administration et des institutions matérialisées ?
Tout le monde n’est pas en mesure de se représenter un gouvernement provisoire, sans penser à un bâtiment de quelques étages et de nombreux bureaux. Tout le monde ne peut imaginer un parlement kabyle, autrement qu’une construction en forme ovale et avec des sièges de couleur rouge ou grenat, alignés face à un perchoir.
C’est le rôle de chaque responsable de notre mouvement, de la base au sommet, d’incarner les structures et les organes, en exécutant les missions dont ils ont la charge avec sérieux, discipline et responsabilité. Il est de notre devoir de démontrer, par nos actes et nos paroles, à tous nos concitoyens kabyles, que nous sommes capables individuellement et collectivement de bâtir un Etat souverain.
Militantes et militants indépendantistes kabyles, appliquons-nous le principe des trois D :
Détermination, Disponibilité, Discipline.
Lire aussi :
- la 1e partie : Militant indépendantiste, définitions et recommandations
- la 2e partie : Comprendre les conflits, savoir les gérer ou les anticiper
- la 3e partie : Savoir communiquer (les outils pour bien communiquer en interne)
- la 4e partie : Savoir argumenter pour convaincre et persuader
Hacène At Amar Wali
SIWEL 271836 Aug 17 UTC