TIZI-OUZOU (SIWEL) — Dans un appel rendu public, le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK) affirme que la revendication autonomiste est un cheminement naturel du peuple kabyle qui, néanmoins, restera solidaire de tous les combats démocratiques.

 

MAK : la Kabylie reste solidaire de tous les combats démocratiques.
Le MAK indique que « les dictatures issues de la colonisation sont entrées dans une zone de turbulences pour longtemps. Ces mêmes dictatures sont suivies avec attention par les opinions publiques internationales ».

Pour le mouvement autonomiste kabyle, « les gouvernements étrangers jusqu’ici complices de leurs forfaits et de leurs crimes sont contraints de lâcher leurs protégés sous peine d’être eux-mêmes contestés ».

« C’est le moment idéal pour rappeler au monde ce que nous voulons vraiment : vivre libres et en paix sur notre terre et exister dans notre culture », indique le communiqué qui ajoute que « le peuple kabyle dispose d’un énorme capital de sympathie auprès des chancelleries et des États étrangers ».

Sur ce point, le mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie appelle à la consolidation de cet acquis.
Dans un rappel historique, le MAK se remémore qu’en 1926, « quand les fondateurs de l’Étoile nord-africaine, tous Kabyles, ont intronisé comme chef, Messali Hadj, originaire de l’Ouest, pour donner à ce mouvement une assise nationale ». Le MAK fait remarquer qu’au moment où « 80% des militants de ce parti étaient des Kabyles, Messali imposa l’option d’une identité algérienne niant la leur ».

Évoquant la "crise berbéristes" de 1949, l’appel du MAK estime qu’on ne peut oublier cette crise qui, « lorsque les militants lucides, refusant une définition ethnique et religieuse de la future
Algérie, ont été taxés de « berbéristes » et ont été exclus ou assassinés. »

« Comment, cher(e)s compatriotes ne pas exiger la liberté pour le peuple kabyle qui, déjà en 1963, a refusé au prix de 400 vies des siens, la confiscation de l’indépendance algérienne que la Kabylie avait chèrement payée ? Pour un peuple qui en 1980, une dizaine d’années avant la chute du mur de Berlin, ébranla le dogme de la pensée unique ? Puis en 2001, une décennie aussi avant le vent de liberté qui souffle actuellement sur les terres soumises à la dictature s’était soulevé contre le déni identitaire, et a fait face, seul, à la répression qui lui a ravi, au moins, 127 de ses enfants ? » écrit le MAK.

À propos des tentatives de marche exigeant la chute du régime, à deux reprises à Alger, le MAK estime qu’« actuellement, le succès des marches à Alger, pour le changement et la démocratie, bute toujours sur l’origine kabyle de leurs initiateurs. La contestation du régime serait-elle une affaire strictement kabyle ? »

« Revendiquer la liberté de notre peuple n’est pas une œuvre de ghettoïsation, » au contraire, souligne encore le MAK, « il est urgent de nous démarquer des stratégies qui visent à nous sacrifier pour la liberté de ceux qui ne nous ont rien demandé ». « La Kabylie n’a pas vocation à offrir la démocratie à l’Algérie, mais elle sera solidaire de tous les combats démocratiques », indique le MAK.

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SIWEL 221358FEV11

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