(SIWEL) — Dans une déclaration commune, le MAK et l’Anavad estiment que « Depuis qu’elle a découvert que l’indépendance algérienne n’est pas la fin de sa colonisation mais le début d’une autre plus insidieuse mais toute aussi cruelle, maléfique et condamnable que la française qu’elle avait combattue au prix de centaines de milliers de ses meilleurs enfants, la Kabylie se cherche une autre voie pour sa souveraineté. » Ci-après l’intégralité de la déclaration
GOUVERNEMENT PROVISOIRE KABYLE
AFRANIMAN I TMURT TAQVAYLIT
MOUVEMENT POUR L’AUTODETERMINATION DE LA KABYLIE
DÉCLARATION CONJOINTE A L’OCCASION DE LA JOURNÉE DE LA NATION KABYLE
Le parcours de la Kabylie vers sa liberté est jalonné d’événements inscrits dans sa mémoire en lettres de feu, de sang et de lumière. "Depuis qu’elle a découvert que l’indépendance algérienne n’est pas la fin de sa colonisation mais le début d’une autre plus insidieuse mais toute aussi cruelle, maléfique et condamnable que la française qu’elle avait combattue au prix de centaines de milliers de ses meilleurs enfants, la Kabylie se cherche une autre voie pour sa souveraineté."
Bien que la terreur politique à laquelle elle est soumise depuis des décennies l’empêche encore de revendiquer le douloureux épisode de son insurrection armée de 1963 sous la direction du FFS, sa volonté de se faire respecter a régulièrement marqué ses rapports avec son nouvel oppresseur, l’Etat arabo-islamiste algérien.
Ainsi, le 20 avril 1980 reste la date phare par laquelle la Kabylie a imposé son empreinte à l’histoire de toute l’Afrique du Nord. En se révoltant contre l’interdiction d’une conférence de Mouloud Mammeri, elle a réaffirmé qu’elle reprenait sa route vers son destin de liberté. Implicitement, elle a attiré dans son sillage tous les peuples amazighs pour suivre son exemple.
Le boycott scolaire de 1994-95, la révolte populaire exprimant l’indignation du peuple kabyle après l’assassinat de Matoub Lounes le 25/06/1998 ont marqué la décennie 90. Ils n’étaient qu’un prélude à l’avènement et l’émergence de la nation kabyle à travers et durant la sanglante répression qui l’a endeuillée lors du « Printemps Noir » de 2001 à 2003.
C’est, de nouveau, pour exprimer sa volonté de s’affirmer et de protéger ses enfants que plus de deux millions de Kabyles (1 Kabyle sur 5) sont descendus sur Alger le 14/06/2001. La Kabylie retient cette date comme celle de son émergence officielle sur la scène politique en tant que nation.
Le 14 juin renvoie aussi à la création de l’Académie Berbère en 1966 par, entre autres, Bessaoud Mohand Arav.
L’ANAVAD (Gouvernement Provisoire Kabyle) né le 01/06/2010 en exil, dans le prolongement de tous ces repères historiques, a décrété en 2013, la date du 14 juin en tant que JOURNEE DE LA NATION KABYLE.
La Kabylie qui, ces jours-ci est en train de se doter par voie démocratique de son drapeau, avant de passer à la consolidation de son Etat par de nouveaux édifices institutionnels, ne se sent nullement concernée par l’agitation stérile des acteurs politiques algériens.
La révision constitutionnelle à laquelle s’affaire actuellement le pouvoir algérien ne réserve rien de nouveau aux Kabyles. Pour eux, ce sera la continuité de leur déni d’existence, de leur répression et de la spoliation de leurs droits et de leurs inestimables richesses. La seule manœuvre qu’il tente hypocritement en leur direction est de leur faire encore miroiter une chimérique réalisation linguistique amazighe. Alors que la Kabylie n’aspire désormais qu’à l’exercice de son droit à l’autodétermination, le pouvoir raciste d’Alger voudrait l’appâter avec quelques miettes d’une langue encore indéfinie.
L’opposition algérienne, préoccupée davantage par la carrière de ses animateurs que par les problèmes des peuples niés d’Algérie, vient de tenir une conférence pour les libertés et la transition démocratique. Aucun mot sur la Kabylie ni sur le massacre des M’zab, l’avenir des Aurès ou des Touaregs. En revanche, la scandaleuse réhabilitation de l’islamisme politique tue moralement une deuxième fois tous les brillants intellectuels assassinés par les islamistes dans les années 90. Le peuple kabyle n’attend plus rien de ceux qui n’ont aucun égard pour toutes celles et tous ceux qui sont tombés pour notre liberté et notre dignité. Aujourd’hui, pouvoir et opposition forment une équation dont les termes sont transmutables.
Il ne reste à la Kabylie qu’à s’occuper à arracher son droit légitime et sacré de vivre en tant que nation. Le temps de la liberté est donc venu. Il passe indéniablement par l’exercice pacifique du droit du peuple kabyle à son autodétermination.
Vive le 14 juin 2001!
Vive la Nation Kabyle !
Gloire aux Kabyles tombés pour l’idéal de liberté et de dignité !
SIWEL 141303 JUIN 14