OUARZAZATE (SIWEL) — La cour d’appel de Ouarzazate a confirmé le lundi 07 juillet 2014, la condamnation de trois militants amazighs du mouvement « sur la voie de 96 d’IMIDER » (mouvement d’une référence amazighe) à trois ans de prison ferme déjà retenue par le tribunal de la première instance en mars dernier contre Omar MOUJANE, Samad MADRI et Ibrahim EL HAMDAOUI. Ces trois militants amazighs sont les principaux dirigeants de la grande mobilisation populaire qui dure depuis 3 ans contre les conditions de gestion et d’exploitation d’une mine d’argent dans la commune de Tinghir, dans la province de Ouarzazate au sud-est du Maroc. cette mine est l’une des plus grande mine d’Afrique géré par la SMI (Société des Mines d’Imider), une filiale du groupe Managem habilement et indirectement contrôlé par un holding de la famille royale marocaine.
En parallèle avec le procès des trois détenus, les militants du MSV96 ont manifesté lors d’une marche de solidarité avec les détenus, en dénonciation de leurs condamnations injustes. Ils ont exprimé leur désaccord avec cette approche sécuritaire systématique sur IMIDER. Une approche sécuritaire qui se fait au nom de la justice par la police judiciaire au centre de la gendarmerie royale de TINGHIR et qui procède a des arrestations arbitraires, à des actes de torture sur les détenus, à l’établissement de rapports fabriqués sur mesure, puis les chefs de juridiction de Ouarzazate émettent des jugements injustes sur la base des dossiers de la police judiciaire sans aucune enquête.
Les trois militants, âgés de 21 à 25 ans, ont écopé lundi 7 juillet de trois ans de prison ferme. Ils doivent également verser 180 000 dirhams (16 000 euros) de dommages et intérêts, a annoncé mercredi 9 juillet le collectif "Mouvement sur la voie de 96", basé dans le village amazighe d’Imider, situé à deux kilomètres de la mine.
La décision en appel fait suite à des peines de six mois à un an de prison, émises par un tribunal correctionnel en mars 2014. Les militants avaient été arrêtés le 1er mars pour constitution d’une bande criminelle, vol d’argent, rassemblement sans autorisation ou encore perturbation de la voie publique et coups et blessures prémédités.
L’arrestation a eu lieu alors qu’ils se rendaient sur le site, dans le sud-est du pays, qui accueille régulièrement des manifestations contre les conditions d’exploitation de la mine, qui produit 240 tonnes d’argent par an. Le sit-in, qui dure depuis plus de trois ans, est considéré comme le plus long de l’histoire du Maroc et il est totalement ignoré par la presse internationale qui ne cesse de vanter les "avancées démocratiques du Maroc"
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SIWEL 111848 JUI 14