TIZI-WEZZU (SIWEL) – Le 10 avril 1957, le Préfet de l’un des départements kabyles a soumis au Ministre résidant en Algérie, l’équivalent du titre de Gouverneur général de l’Algérie, une proposition pour abolir le caractère obligatoire de la traduction des actes en arabe pour les populations kabyles. Siwel publie ce document confidentiel qui vient d’être déclassifié :

 

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Insistant sur le fait que cette obligation était faite au détriment de l’intérêt des Kabyles vue qu’ils ne lisent pas l’arabe… et que cette disposition ne servait que les intérêts particuliers des interprètes du français vers l’arabe des fameux "Bureaux arabes" installés par la France pour faciliter (sic) les rapports de la population avec l’administration coloniale… le Préfet reconnaissait que cette disposition constituait une brimade pour les plaideurs…

Ainsi l’on a la démonstration que l’arabisation de la Kabylie était aussi une question de gros sous…

Rappelons que la "grosse" est le nom donné à la copie d’une décision de justice ou d’un acte notarié comportant la formule exécutoire. Elle est apposée par le Greffier de la juridiction qui a rendu la décision.

Le nom de "grosse" proviendrait de ce qu’à l’époque où les documents de justice étaient rédigés avec une plume d’oie, les commis étaient payés au rôle, de sorte que leur rémunération étaient d’autant plus élevée que la copie était longue. Ils avaient tout intérêt à écrire en grosses lettres. On parlait alors d’"écritures grossoyées".

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SIWEL 292057 AOU 15

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