Exil (Siwel) – Le ministre de l’Intérieur, M. Mounir BOUTEGRABET, dénonce avec la plus grande fermeté la nouvelle offensive coloniale du régime algérien en Kabylie.

Nous avons été alertés par plusieurs communes kabyles que des représentants de l’armée coloniale algérienne se présentent dans les communes et daïras pour demander des terrains ou des bâtiments en vue d’y établir de nouvelles casernes. D’ailleurs, à Azazga, les Services de l’armée ont récupéré le siège de l’ancienne daïra, et le wali s’y est déplacé en catimini pour valider l’opération.

Cette volonté d’occupation militaire du terrain kabyle est une preuve flagrante du fait colonial algérien en Kabylie. C’est là une atteinte à notre souveraineté, et une stratégie d’intimidation à l’encontre du peuple kabyle qui refuse l’assujettissement.

Nous rappelons que leur présence en Kabylie, tout comme toute visite de Tebboune en territoire kabyle sont indésirables, quelles qu’en soient les justifications. Le peuple kabyle n’oublie ni ne pardonne leurs crimes commis chez nous : les massacres de 1963, les répressions de 1980 et 1981, les balles assassines de 2001, les incendies criminels de 2021 et 2023, ainsi que la torture, l’exil forcé, l’emprisonnement et les condamnations à mort infligées à nos enfants et militants.

Nous dénonçons également avec force la tentative honteuse du régime colonial algérien de récupérer la mémoire de notre héros national, le rebelle Matoub Lounès. Après avoir tenté de le faire taire de son vivant, et après l’avoir assassiné en 1998, ce colonialisme cherche aujourd’hui à falsifier son héritage en classant sa maison familiale d’At Douala comme « patrimoine culturel » de l’État colonial algérien. Pire encore, ses paroles sont déformées au sein du parlement algérien dans une tentative indigne de récupération politique. Matoub Lounès n’est pas un symbole algérien. Il est et restera un symbole de la résistance kabyle, de la liberté et de la vérité.

Nous saluons avec respect et reconnaissance la dignité exemplaire dont fait preuve la veuve de Matoub Lounès, Madame Nadia Matoub, qui subit elle aussi aujourd’hui les affres, les intimidations et la répression du régime algérien. Nous dénonçons fermement tous ceux qui, au nom de Lounès, se rendent complices du régime colonial algérien.

Par ailleurs, le monde entier sait aujourd’hui que les condamnés à mort du MAK de Larvɛa n Aṭ Iraṭen (LNI) ainsi que tous les prisonniers politiques kabyles sont innocents. La pseudo-justice algérienne a été formellement désavouée par la justice française dans le dossier de LNI, notamment à travers la reconnaissance de l’innocence d’Aksel Bellabaci. Le dossier était si vide que tous ceux qui y ont été confrontés ont rapidement compris l’inexistence d’une véritable justice en Algérie. Nous exigeons, en conséquence, la libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers politiques kabyles.

Le Gouvernement Kabyle en Exil appelle l’ensemble du peuple kabyle, les comités de villages locaux et les élus fidèles à notre cause à la vigilance et à la mobilisation pacifique face à ces manœuvres coloniales.

Vive la Kabylie libre et indépendante !

Gloire à nos martyrs !

Liberté pour les détenus politiques kabyles !

Gloire à Matoub Lounès !

Fait à l’exil,

Le 24 mai 2025

Mounir BOUTEGRABET

Ministre de l’Intérieur

Gouvernement Kabyle en Exil (Anavad)

SIWEL 241847 MAI 2025