Décès de Mourad Itim, message de condoléances de Mounir Boutegrabet

EXIL (SIWEL) – Suite au décès hier vendredi à Montréal du grand militant indépendantiste kabyle Mourad Itim, condamné à mort par contumace par le régime colonial algérien, le ministre de l’intérieur au sein du Gouvernement kabyle en exil, Mounir Boutegrabet lui-même condamné à perpétuité par contumace par la même junte, lui rend hommage :

HOMMAGE À MOURAD ITIM : UNE VOIX DE LA LIBERTÉ ET DE LA KABYLIE

Quelle injuste vie ! Aujourd’hui, nous pleurons Mourad Itim, un militant infatigable, un cadre du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK). Originaire de Larvɛa n At Yiraten, il a consacré son existence à la défense de la cause kabyle, à la lutte pour la dignité et la justice. Depuis Montréal, où il résidait, il n’a cessé d’être une voix forte et courageuse pour son peuple, un homme qui croyait inébranlablement en un avenir libre pour la Kabylie.

Mourad était bien plus qu’un militant : il était un ami, un frère de lutte, un homme avec qui l’on pouvait discuter durant des heures. Il m’a toujours accueilli à Montréal, parcourant des kilomètres et des kilomètres pour venir me voir, que ce soit au Canada ou même en France, à Toulouse. Derrière son engagement, il y avait une profonde humanité, un sens du devoir qui l’amenait à aider sans attendre de reconnaissance. Déterminé et inébranlable, il portait la cause kabyle avec une conviction rare.

Mais aujourd’hui, un étrange sentiment m’envahit en apprenant sa disparition. Lui qui avait été condamné à mort par le colonialisme algérien pour ses idées politiques en faveur de l’indépendance de la Kabylie, lui qui avait été interdit d’assister à l’enterrement de sa propre mère… Comme si l’injustice ne suffisait pas, son frère vient d’être condamné à cinq ans de prison par le régime colonialiste algérien, simplement pour avoir fait le voyage à Montréal afin de voir Mourad malade. Ce pouvoir oppressif tente d’éteindre nos voix, mais il n’aura jamais raison de notre mémoire ni de notre combat. Mourad savait parler à tout le monde, éveiller les consciences pour un idéal juste.

Son nom doit rester gravé dans l’histoire, dans la mémoire collective du peuple kabyle et bien au-delà. Car un homme comme Mourad ne meurt jamais vraiment : il vit à travers les idéaux qu’il a portés, les cœurs qu’il a marqués, les luttes qu’il a inspirées.
« Ssarameɣ ad-ilin iɛesasen n tmurt Taqvaylit ar yidis-is. Ad-tawin ar ignawn n Larvɛa n At Yiraten akk-d ttmurt Taqvaylit sumata. »

Quel dégoût, quelle tristesse, un indescriptible sentiment m’envahit !
Aujourd’hui, Mourad nous quitte, mais le combat pour l’indépendance de la Kabylie continue. Repose en paix, frère de lutte, fils de la Kabylie. Nous poursuivrons notre rêve jusqu’à ce qu’il devienne réalité.

Au-revoir Mourad, fell-ak talwit, tavɣest i twacult-ik, tilelli, timunent i Tmurt Taqvaylit.
Mounir BOUTEGRABET
SIWEL 011313 FEV 25

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