Exil (SIWEL) — Le Gouvernement kabyle en exil (Anavad) accuse le régime algérien de mener une nouvelle campagne de militarisation du territoire kabyle, dénonçant une « stratégie d’intimidation coloniale » visant à installer de nouvelles casernes dans plusieurs localités.
Selon un communiqué diffusé ce 24 mai, le ministre de l’Intérieur kabyle, Mounir Boutegrabet dans l’Agence Kabyle d’Information (AKI) affirme avoir été alerté par des communes de Kabylie de la présence de représentants de l’armée algérienne dans les daïras et mairies, sollicitant des terrains ou bâtiments pour y implanter des infrastructures militaires. À Azazga, les autorités militaires auraient déjà pris possession de l’ancien siège de la daïra, opération validée discrètement par le wali local.
Pour le ministre, cette présence militaire accrue constitue une « preuve flagrante de l’occupation coloniale algérienne » et une atteinte à la souveraineté du peuple kabyle, qui « rejette toute forme d’assujettissement ». L’Anavad réaffirme par ailleurs que la présence du président algérien Abdelmadjid Tebboune en Kabylie est « indésirable », quels qu’en soient les motifs.
Le communiqué revient également sur plusieurs événements marquants dans l’histoire du conflit entre l’État algérien et la Kabylie, mentionnant les massacres de 1963, les répressions de 1980 et 1981, la révolte du Printemps noir de 2001, ainsi que les incendies de 2021 et 2023, qualifiés de « criminels ».
Le ministre fustige aussi la tentative du pouvoir algérien de « récupérer » la mémoire du chanteur et militant kabyle assassiné Matoub Lounès. Il dénonce la classification de sa maison familiale d’Ath Douala comme patrimoine culturel algérien et l’usage de ses paroles dans l’hémicycle d’Alger, estimant qu’il s’agit d’une tentative de récupération politique. « Matoub n’est pas un symbole algérien, mais un symbole de la résistance kabyle », affirme-t-il.
L’Anavad rend hommage à son épouse, Nadia Matoub, pour sa dignité face à ce qu’il qualifie de harcèlement d’État, et condamne toute complicité avec le régime en utilisant le nom de l’artiste.
Le communiqué évoque enfin la situation des militants indépendantistes du MAK condamnés à mort dans l’affaire de Larvɛa n Aṭ Iraṭen (LNI). Le Gouvernement en exil affirme que la justice française a reconnu l’innocence d’Aksel Bellabbaci et dénonce un « dossier vide » monté par la justice algérienne. Il exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers politiques kabyles.
L’Anavad appelle à la vigilance et à la mobilisation pacifique de l’ensemble des citoyens, des comités de villages et des élus engagés pour la cause de l’indépendance.
Réf. : SIWEL 241847 MAI 2025
SIWEL 242030 MAI 25
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