ROTTERDAM (SIWEL) — L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, âgé de 66 ans, était arrivé à Rotterdam aux Pays-Bas peu avant 4 heures, mercredi matin, à bord d’un avion affrété par les autorités ivoiriennes. Il a été ensuite conduit en mini-bus au centre de détention de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye (Pays-Bas) pour y être incarcéré.
Un peu plus tôt mardi, un des avocats de l’ex-président ivoirien, Me Jean Gbougnon, a annoncé que ce dernier avait reçu mardi un mandat d’arrêt de la CPI et devait être transféré à La Haye mercredi « au plus tard ». Cette annonce, à une dizaine de jours des élections législatives du 11 décembre, a été faite à Korhogo lors de l’audition, qui avait débuté lundi, de Laurent Gbagbo par un juge d’instruction ivoirien.
L’ancien président ivoirien, soupçonné de crimes contre l’humanité, doit participer dans les prochains jours à une audience de comparution initiale devant la CPI.
Le quartier pénitentiaire de la CPI, aménagé dans l’enceinte d’une prison néerlandaise dans le quartier de Scheveningen, est un centre de détention provisoire qui accueille déjà cinq accusés. Il est installé dans le même centre pénitentiaire que la prison du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), basé aussi à La Haye. L’ancien président libérien Charles Taylor, jugé par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone, est également détenu dans cet établissement.
Les détenus disposent de cellules individuelles équipées notamment d’un ordinateur leur permettant de « travailler sur leur dossier ». Ils peuvent utiliser un terrain d’exercice en plein air et participer à des activités sportives et de loisirs. « Les détenus sont autorisés à cuisiner », précise la CPI, selon laquelle le greffier « accorde une attention spéciale aux visites familiales ».
Le règlement de procédure et de preuve de la CPI prévoit que tout détenu « comparaît devant la chambre préliminaire en présence du procureur aussitôt après son arrivée à la cour ». Cette audience sert notamment à vérifier l’identité du suspect, à l’informer des crimes qui lui sont imputés et des droits que lui reconnaît le Statut de Rome, traité fondateur de la CPI. La chambre préliminaire doit également, lors de l’audience de comparution initiale, fixer la date « à laquelle elle entend tenir l’audience de confirmation des charges », étape préalable à la tenue d’un éventuel procès.
La crise ivoirienne, conclue par deux semaines de guerre, née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite à la présidentielle de novembre 2010, a fait quelque 3000 morts.
La CPI conduit depuis octobre son enquête sur des crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis pendant la crise et dont sont accusés le camp Gbagbo et celui du nouveau président Alassane Ouattara.
Le Premier ministre ivoirien Guillaume Soro a affirmé que son pays serait prêt à livrer à la Cour pénale internationale (CPI) des militaires issus des forces du président Alassane Ouattara en cas de « crimes de sang » commis à la suite de la présidentielle du 28 novembre 2010.
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SIWEL 300854 NOV 11