CHRONIQUE (SIWEL) — Aujourd’hui, les masques sont tombés. Le régime colonial d’Alger a montré sa vraie nature : coloniale, répressive et anti-kabyle. Face à des militants souverainistes venus nombreux commémorer la date historique du 14 juin 2001, en déposant une gerbe de fleurs à la mémoire de Kamel Irchane et de tous les martyrs du Printemps noir à Iɛeẓẓugen, le régime n’a pas hésité à mobiliser son arsenal de guerre : forces anti-émeutes, bombes lacrymogènes, balles en caoutchoucs…
Tôt le matin, c’est toute la région d’Iɛeẓẓugen qui était bouclée, filtrant les entrées des citoyens kabyles. Fouille, vérification des bagages, contrôle d’identité étaient de rigueur. Une véritable chasse aux Kabyles étaient alors menée. Ceux qui n’étaient pas de la région ont été embarqués manu militari. Toute tentative de rassemblement était empêchée par la force. Les manifestants avaient beau expliquer que le rassemblement était pacifique, mais c’était compter sans l’aveuglement et l’entêtement des forces de la répression. Sans distinction ni retenue.
La Présidente la coordination Ouest du MAK-Anavad Rachida Idder a été agressée et traînée par les pieds. La présidente du CMA, Kamira Nait Sid, Nna Nouara, Tasedda et Manissa ont été violentées. En tout, ce sont des centaines de militants qui ont été embarqués.
Gestion sécuritaire d’une question nationale
L’Etat colonial d’Alger a brillé par sa « gestion sécuritaire » d’une question purement nationale et démocratique : les Kabyles refusent l’oppression arabo-islamique et aspirent à vivre dans le cadre d’un Etat kabyle souverain et démocratique. La cécité qui le frappe l’empêche de voir plus loin que son nez.
L’enjeu du jour pour la bande d’Alger était de faire échouer un rassemblement à Iɛeẓẓugen, la région de Mass Ferhat Mehenni, le Président du MAK-Anavad. Mais symboliquement nous avons gagné car la gerbe de fleurs a été déposée et la mémoire des martyrs du Printemps noirs honorée, n’en déplaise aux forces de la répression.
Politiquement, le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) vient d’enregistrer une victoire d’une grande portée : la nature du régime et de ses alliés vient d’être mise à nue, face à l’opinion kabyle et internationale.
Où sont passés les défenseurs des droits de l’homme qui ont brillé par leur lâcheté face à la répression qui s’abattait sur les Kabyles ? Où étaient les journalistes qui ont observé un silence complice devant les événements d’Iɛeẓẓugen ? Où est-ce qu’ils ont planqué leur tête tous ceux qui s’activaient à dénoncer la répression des Amazighs du Rif pour ne pas voir celle qui sévit juste devant chez eux ?
Loin de nous l’idée d’hiérarchiser les causes, les victimes, les souffrances de toux ceux qui se battent pour un monde meilleur. Mais l’engagement tapageur pour certaines questions et le silence sidérant concernant d’autres est assez significatif des motivations et de la sincérité des uns et des autres.
Pour nous, ce sont aussi autant de questions dont les réponses permettront de distinguer nos amis de nos ennemis et de tracer le chemin qui nous mènera à la victoire finale.
Akli Ameziane
SIWEL 141914 Jun 17 UTC