CHRONIQUE (SIWEL) — Un Kabyle conscient dit à son enfant : « si tu veux sauver ta petite tête, il faut la remplir de savoir« .
Nôtre Kabylie a traversé les siècles sans se soucier d’un avenir qui risque de lui être fatal. Pourquoi, Ciel, vivons-nous une époque où notre existence est remise en cause, alors que depuis de longs millénaires nos aïeux n’ont pas eu à se poser cette question ?
Nos coutumes se barrent, nos traditions dépérissent, nos mœurs se disloquent, certains des « nôtres » appuient l’envahisseur dans sa volonté de nous éliminer à petit feu.
Nos passifs jugent que tout ce qui arrive à la Kabylie, à ces enfants, est dans l’ordre des choses ; que ceux qui résistent, au tsunami de l’occupation d’après-guerre 54/62, ne sont que des insensés, des évanouis dans la nature. Bernés qu’ils sont, ils se dressent contre les leurs pour plaire aux maîtres esclavagistes qui les ont chosifiés et réduits en de vulgaires tubes digestifs !
En rédigeant ce petit brûlot, une petite charade de Dda Clichy m’est revenue à l’esprit.
C’est un Kabyle algérianiste qui, un jour, confia, à ce personnage satirique, qu’il était malheureux parce qu’il était stérile. Et Dda Clichy lui répliqua : dommage que tes semblables ne sont pas tous comme toi !
Un petit chagrin d’humour ne peut que nous faire un peu de bien.
Abrutir pour dominer, semble être une devise qui peut se substituer à celle qui clame : par le peuple et pour le peuple, ou plutôt : par le peuple et pour le pouvoir.
Entre le dominant et le dominé volontaire, la distance ne dépasse pas l’épaisseur d’une feuille. En revanche, entre celui qui revendique son droit à l’existence, en optant pour son autodétermination, et celui qui se congratule dans la sous existence, la distance devrait dépasser celle qu’il y’a entre la planète Terre et la planète Mars qui est de 76 millions de kilomètres.
Le droit international, les conventions de l’ONU, chapitre lll, article 30.01, ratifiés par l’Algérie coloniale, l’article 30 de la constitution de cette même Algérie coloniale, garantissent le droit à l’autodétermination des peuples autochtones. Est-il nécessaire de rappeler que l’Algérie coloniale a ratifié le droit international et les conventions de l’ONU ?
Qu’a gagné la Kabylie sous la botte militaire arabo-obscurantiste de 1962 à nos jours ? Si ce n’est que le sang de ses enfants qui a coulé à flots !
La Kabylie a gagné les déboires, la misère, l’ignorance, l’adversité, la dèche, les épreuves, la dislocation, l’indigence, les calamités, la déchéance, le dénuement, la détresse, l’ennui, l’incommodité, les tribulations, la paupérisation, le dépérissement, la clochardisation, etc.
Les Kabyles qui continuent à se mordre les droits, ne peuvent-ils pas se dire : qu’est-ce que cela nous coûte d’essayer notre indépendance ?
Sont-ils à ce point ankylosés pour tourner le dos à la Kabylie souveraine ? Dans laquelle ils jouiront de toutes les libertés, dans laquelle ils bénéficieront d’une école qui fera de leurs enfants des lumières. Ont-ils, à ce point, peur d’une Kabylie qui s’attaquera à la pauvreté et pas aux pauvres ? D’une Kabylie qui mettra fin à la misère morale et matérielle ? D’une Kabylie qui substituera les lumières aux ténèbres ? D’une Kabylie qui remplacera l’ignorance généralisée par le savoir, les sciences, la connaissance ? D’une Kabylie qui s’attaquera au cerveau bloqué au 7ème siècle pour lui permettre de vivre avec son temps ? D’une Kabylie qui aspire à rattraper les nations qui avancent ? D’une Kabylie qui se développera ? D’une Kabylie dont les enfants auront une ouverture d’esprit sans précédent ?
En un mot, d’une république kabyle qui sera un grand souffle et un grand ballon d’oxygène, à l’exemple des nations qui ne comptent que sur la matière grise de leur progéniture..!
Ceux qui miroitent des lendemains qui chantent aux Kabyles égarés sont dans leur rôle. Les adeptes kabyles du vendredisme font mine de ne pas comprendre que la ruse du pouvoir colonial d’Alger est au-delà du machiavélisme !
Nous vous invitons à réfléchir, à gamberger, à méditer, avant que le cataclysme khawawiste ne s’empare définitivement de vous. Nous sommes des compatriotes que le pouvoir colonial tente de dresser les uns contre les autres. Soyons lucides, conscients, clairvoyants, imaginatifs, sensés et conjuguons nos forces et notre énergie contre le monstre qui s’apprête à nous avaler sans nous mâcher.
N’oublions pas qu’un digne patriote est celui qui pense, et non celui pour qui l’on pense !!!
A.T, le 16.02.2020
SIWEL 202000 FEV 20