CHRONIQUE (SIWEL) — Au moment où la Kabylie avance chaque jour un peu plus vers son indépendance, l’Etat algérien a annoncé une réorganisation territoriale en créant 10 nouvelles wilayas de plus, passant à 58 entités. C’est ce qu’a annoncé le journal algérien Liberté dans son édition d’aujourd’hui.
Il y a deux ans, 10 wilayas déléguées ont été créées dans le sud algérien. Elles seront promues en wilayas à part entière d’ici la fin de l’été. Il est également prévu de créer des wilayas déléguées dans les Hauts plateaux, puis dans le Nord de l’Algérie d’ici 2019. L’Algérie compte atteindre combien de wilayas à terme? Quatre-vingt (80) ? Et autant de préfets directement placés par le Président algérien au cœur de la population pour « une domination de proximité » ?
En tout cas, le quotidien rapporte également qu’un statut spécial est réservé à Alger, la capitale algérienne. En fait, d’après un autre site algérien, elitepresse.com, il y aura un Ministre d’Etat qui sera chargé exclusivement de la wilaya d’Alger, rien que ça.
Qu’en est-il de la Kabylie? Rien si ce n’est que le pouvoir algérien continue de manipuler et de corrompre contre le projet de l’indépendance, la police algérienne continue de réprimer les militants pacifiques kabyles et la presse algérienne continue de boycotter, quand elle ne dénigre pas, le MAK-Anavad et son leader.
Par contre, les autorités de cette même Algérie, sa police et sa presse se montrent bienveillantes avec les autonomistes, les fédéralistes et les régionalistes kabyles. Les militants sont même priés, dans les commissariats, de ne plus être indépendantistes mais uniquement autonomistes.
A la lumière de ce nouveau découpage administratif, n’est-ce pas une preuve que cette soudaine bienveillance algérienne à l’égard des kabyles non indépendantistes n’est là que pour casser le mouvement indépendantiste et pour diviser les kabyles sur le cap qu’ils doivent se fixer? Car, comme on le voit à travers ce nouveau découpage, les autorités algériennes n’ont aucune intention de reconnaître à la Kabylie un statut quelconque, même pas celui de région, aussi algérienne devrait-elle être. Et Alger, on le répète, va avoir un Ministre d’Etat dédié !
Il est à rappeler que les termes « kabyle » ou « Kabylie » n’existent dans aucun document officiel algérien. « La Kabylie » ou « le pays kabyle », qui existent avant « Algérie », qui existent dans la bouche de tous les kabyles, des algériens, des nord africains et du monde entier, n’ont aucune existence officielle en Algérie.
Il ne s’agit pas ici de s’adresser aux autorités algériennes pour essayer de les convaincre de la légitimité de l’existence d’une région Kabylie. Ça serait entamer un combat de la 25h et ça ne nous concerne plus. Il s’agit surtout d’interpeller ceux qui croient, sincèrement et non pour manipuler, en une Kabylie autonome algérienne ou en un Etat kabyle dans une Algérie fédérale/régionalisée/décentralisée. Rien de tout cela n’est dans le pipe des autorités algériennes, ni dans l’aspiration des algériens ni dans l’arène politiquo-intellectuelle algérienne. Le fosséqui sépare la Kabylie de l’Algérie est incommensurable.
Aussi, les kabyles, quelque soit leur opinion, ont certes besoin de s’unir mais s’unir, ce n’est pas passer un deal fifty-fifty avec tout le monde et se retrouver les pieds dans le vide, au dessus d’un fleuve de lave du volcan Algérie. On s’unit autour d’un objectif. La rue kabyle a réclamé l’indépendance. Le MAK-Anavad l’a entendue et a pris ses responsabilités. A lui d’en montrer et d’en structurer la voie pour l’arracher.
Mulud At Ɛazdin
SIWEL 052056 Jul 17 UTC