PARIS (SIWEL) — Dans une déclaration remise à Siwel aujourd’hui, le président du Gouvernement provisoire kabyle, Ferhat Mehenni, est revenu sur les actions entamées par le RCD et le FFS en parlant «  d’isolement des deux partis officiels kabyles  ». Il a qualifié le MAK de «  seule force imposante de la Kabylie  » et a assuré que «  l’Anavad fera tout ce qui est en son pouvoir pour le rapprochement et l’entente des Kabyles.  »

 

Constatant « l'épuisement » du FFS et du RCD par le régime algérien, Ferhat Mehenni appelle à l'union de l'opposition kabyle
Dans son constat par rapport aux actions des deux partis, FFS et RCD, M. Mehenni a souligné que « les marches initiées par le RCD depuis le 22 janvier, avec ou sans la CNCD, si louable que puisse en être l’intention, n’auront réussi qu’à le rendre plus faible et plus isolé qu’il ne l’a jamais été ».

Quant au FFS que préside Hocine Aït Ahmed, et tout en disant de lui qu’il «  tourne un peu plus le dos à la Kabylie où de nombreuses purges de ses cadres l’ont dévitalisé », M. Mehenni a indiqué que « celui-ci se cherche des alliances socialistes internationales faute, poursuit le fondateur du mouvement autonomiste MAK, d’en contracter au plan interne ».

« Le meeting qu’il vient de réussir dans une salle de spectacle à Alger (L’Atlas) avec près de 3 000 personnes, le 5 mars 2011, pourrait faire illusion. En acceptant de rentrer dans les rangs, en se soumettant aux règles édictées par le pouvoir qui interdit les marches dans la capitale, le FFS tente, à bon compte, de se donner l’image d’un parti plus mûr et plus raisonnable, à l’opposé du RCD, qui donnerait dans l’agitation stérile. »

Ferhat Mehenni qui s’exprimait dans une déclaration remise à Siwel a précisé qu’« après avoir épuisé le RCD jusqu’à ses dernières munitions, le régime va tenter le retour du balancier vers le FFS. Le temps d’une autre illusion qui sera nécessairement plus courte encore que celle vécue avec le RCD. »

L’union des forces kabyles est un impératif

Poursuivant son analyse, M. Mehenni a indiqué qu’en Algérie, « l’isolement des deux partis officiels kabyles est dû non pas à leurs programmes respectifs ou à leurs idées, mais à leur ancrage kabyle. Ils sont vécus par la majorité des Algériens comme, étant des « partis kabyles », et sont de ce fait relégués dans un ghetto. Le spectre d’un pouvoir hégémonique kabyle sur l’Algérie est ce qui est redouté au plus haut point et depuis toujours par les Algériens. »

C’est la raison pour laquelle, estime le président de l’Anavad, « vouloir à tout prix soit, entrer dans le calendrier révolutionnaire actuel comme le veut le RCD, ou éviter la contagion de « l’épidémie démocratique » arabe comme ironise le FFS sont en réalité une même impasse ».

« Si, par bonheur, correspondance se faisait jour, ce serait alors un heureux accident de l’histoire plus qu’une preuve d’une quelconque parenté culturelle, tant chaque peuple a son propre destin, ses propres cycles.  »

Face à cet épuisement programmé des deux partis, Ferhat Mehenni assure que la seule force imposante de la Kabylie est aujourd’hui le Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie (MAK). « Ses actions sur le terrain, même étouffées médiatiquement, progressent et rassurent continuellement. Sa diabolisation par des médias aux ordres, les interventions internes pour sa déstabilisation et les « points de vue » de « militants » servis pour le délégitimer ne parviendront pas à le contenir. Il réussira, car il s’inscrit dans la longue histoire militante de la scène politique kabyle en réajustant, à chaque fois que de besoin, son angle de tir. »

Il a préconisé l’union des forces politiques en Kabylie pour sortir de l’impasse. « La Kabylie a besoin d’agir en rangs serrés, et non en ordre dispersé (…) Le 10e anniversaire du Printemps noir est pour le 20 avril 2011. Soyons au rendez-vous avec l’Histoire. L’Anavad fera tout ce qui est en son pouvoir pour le rapprochement et l’entente des Kabyles », a conclu M. Mehenni.

ysn
SIWEL 071500 MAR 11

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