BOUIRA (SIWEL) — De très graves menaces ont été proférées par des agents des services secrets algériens contre Salah Chemlal, secrétaire général du mouvement pour l’autonomie de la Kabylie interpellé de force et conduit dans un véhicule civil dans la wilaya de Bouira lundi matin alors qu’il s’apprêtait à rejoindre la marche populaire du MAK qui s’est déroulée à Tizi-Ouzou.

 

Dans son témoignage, Saleh Chemlal a raconté les détails de l’interrogatoire qu’il a eu à l’intérieur du véhicule où il a été pris de force.

« Je vais vous raconter ce qui s’est passé avec moi ce matin lundi. A 7h du matin je suis sorti de chez moi et ai pris la route vers Tizi-Ouzou. En arrivant à Raffour, je me suis arrêté 10 minutes prendre un café. En sortant, deux hommes m’ont surpris juste à la sortie du café, ils m’ont tenu les deux bras et ils m’ont demandé de les suivre et d’être calme, juste derrière ma voiture il y avait une Peugeot 406 immatriculé « 10 » de Bouira. Ils m’ont introduit dans la voiture y’avait deux autres hommes devant. On ma mis au milieu et l’interrogatoire a commencé et ils me parlaient en arabe. Ceci est un résumé des questions et réponses :

Eux :C’est toi Salah Chemlal « amin ɛam li harakat el infisal » (SG du mouvement séparatiste Ndlr)
Moi : Salah Chemla. Oui secrétaire général du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie et non « infisal ». Je peux savoir à qui j’ai affaire ?
Eux : Ferme la ! (bellaâ) C’est nous qui posons les questions.
Eux : tu vas où ce matin? A la marche des harkis de Tizi-Ouzou?
Moi : A Tizi-Ouzou oui, mais c’est pour rejoindre les hommes libres qui vont marcher contre vos pratiques, comme celles que vous êtes entrain de me faire subir.
Eux : (rasek khchine) tu as une tête dure, dis nous pourquoi vous allez tenir votre congrès à Bouira. Pourquoi ces traitres de Tizi-Ouzou ne le tiendront pas chez eux dans leurs collines de la misère?
Moi: Bouira est une terre kabyle donc tous les Kabyles sont chez eux à Bouira et ils peuvent organiser ce qu’ils veulent.
Eux : On sait que tu es derrière l’organisation du congrès à Bouira. Donc demain tu demandes de le délocaliser.
Moi: c’est la Kabylie qui veut l’organiser à Bouira, je n’y peux rien.
Eux : On verra, Bouira est une terre arabe. Qu’est ce que les Américains ont promis à votre grand traitre Ferhat Mehenni et les Allemands, le Maroc, Israël. Parle !
Moi: Je n’ai rien à dire à ce sujet à part que la Kabylie a beaucoup d’amis qui suivent avec intérêt ce qui se passe chez nous.
Eux : (wlad frança yarkhas) Enfants de la France, vendus! Si quelque chose arrive à notre chère patrie, vous êtes avertis, vous allez le payer en premier.
Moi : Vous êtes entrain de nous menacer dites moi! A qui on a affaire?
Eux : (DJihaz dawla) Appareil d’Etat.
Moi : je ne sais pas ce que ça veut dire exactement.

Ceci sans parler d’autres questions du genre: est ce que c’est Ferhat qui t’a envoyé à Bouira, il te paie combien, d’où vient l’argent du Mak, pourquoi c’est toi qui a installé le premier bureau du MAK à Sétif , qui sera le prochain président du MAK, …

9h 15, ils m’ont relâché on me demandant de bien réfléchir à délocaliser le congrès. je suis revenu au café et j’ai pris un verre d’eau puis repris la route, en arrivant au barrage fixe de la gendarmerie de Ladjiva, on m’a arrêté et demander de rentrer chez moi sans explications. »

uz
SIWEL 191735 SEPT 11

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