ORAN (SIWEL) — Siaghi Abdelkrim, condamné par le tribunal d’Oran en première instance, en mai dernier, à 5 ans de prison ferme pour « atteinte au Prophète Mohamed » et prosélytisme assorti d’une amende de 200.000 dinars, sera jugé en appel aujourd’hui 17 novembre.
L’affaire serait passée inaperçue, n’était-ce l’alarme tirée par des militants des droits de l’homme, pour la plus part kabyles, à leur tête Mr Babadji, membre fondateur de la LADDH-Oran.
La Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD-Oran) compte manifester en signe de soutien à l’accusé aujourd’hui à partir de 13h30. Pour la CNCD-Oran, « c’est une atteinte à l’un des droits fondamentaux ». Elle annonce, à ce propos, la présence supplémentaire, au cours du procès, de deux avocats d’Oran, ainsi que celle d’un avocat d’Alger, qui interviendront au nom de la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADDH). Sur les réseaux sociaux, des appels à un rassemblement de soutien devant le tribunal d’Oran sont lancés, notamment sur Facebook, avec pour slogan : « Libérez Abdelkrim ».
Pour rappel, Abdelkrim Siaghi a été accusé et condamné sur la base de propos tenus par une personne, sans aucun élément de preuve. Par ailleurs, le plaignant ne s’est jamais présenté à l’audience précédente alors que l’accusé nie formellement avoir tenu de quelconques propos blasphématoires.
Le juge lui a explicitement reproché le fait d’être « un musulman converti au christianisme ». Il s’est adressé à lui en des termes menaçants en l’accusant notamment d’apostat, rapporte des témoins présents à l’audience.
Le procureur a requis 3 ans de prisons et le juge l’a condamné à 5 ans, plus une amende de deux cents mille dinars.
cc/bbi
SIWEL 0830 NOV 11