AZAZGA (SIWEL) — Une rumeur a circulé ce dimanche à Azazga, à 40 Km à l’est de Tizi-Ouzou, indiquant qu’une circulaire serait arrivée au Commissariat de police de la ville selon laquelle M. Ferhat Mehenni, président du Gouvernement provisoire kabyle en exil, serait déchu de sa nationalité algérienne.

 

Ferhat Mehenni serait déchu de sa nationalité algérienne
Contacté par Siwel, le porte-parole du Gouvernement provisoire kabyle en exil (Anavad), M. Makhlouf Idri a déclaré : « le Président Ferhat Mehenni savait déjà qu’il était sous le coup d’un mandat d’arrêt depuis mars 2009, mais la nouveauté est cette déchéance de l’algérianité à laquelle lui-même a renoncé pour sa Kabylité et sa nationalité authentique kabyle ».

Sur les raisons d’une telle action des autorités algériennes, le porte-parole de l’Anavad avance que « le pouvoir algérien avec ses accointances arabo-islamistes voudrait lui faire payer ainsi sa visite en Israël », visite effectuée du 20 au 24 mai dernier, acompagné de M. Lyazid Abid, ministre des Relations internationales au sein de l’Anavad, visite durant laquelle ils avaient été reçus à la Knesset et avaient rencontré de hauts responsables politiques et des intellectuels israéliens.

C’est en mars 2009, soit quelques semaines avant la présidentielle du 09 avril (qui avait vu Bouteflika se faire élire pour un 3e mandat, après que ce dernier ait trituré la constitution algérienne, cette dernière limitant à 2 mandats l’exercice du Président de la République) que la presse algérienne avait fait état d’un mandat d’amener délivré par un juge de Bouira.

La justice aurait été actionnée par les autorités algériennes, car « elles n’auraient pas apprécié la manifestation dans cette ville, attribuée aux militants du MAK (Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie) (dont Ferhat Mehenni était président au moment des faits, NDLR), organisée par des étudiants de l’université Muhend-U-lhadj At Wakli, le 20 avril 2008 ».

M. Ferhat Mehenni avait réagi à ce moment-là en se demandant : « Pourquoi ce n’est que près d’un an plus tard que cette instance judiciaire entreprend cette action contre moi, juste à la veille des élections présidentielles qui, au demeurant, ne passionnent personne au pays des Kabyles ? ».

« N’y cherche-t-on pas plutôt un bouc-émissaire au prévisible et ridicule taux de participation de la mascarade des présidentielles du 9 avril prochain ? Ne veut-on pas y créer des troubles, un printemps-noir-bis, pouvant servir de diversion pour faciliter le bourrage des urnes ailleurs, en dehors de la Kabylie ? Ou bien, veut-t-on m’empêcher de rentrer et me pousser à l’exil définitif ? »

Rappelons que 98% des citoyens de Kabylie avait boycotté la présidentielle algérienne du 9 avril 2009, le peu de votants étant issu des corps constitués : police, armée en stationnement sur tout le territoire kabyle, fonctionnaires de l’administration, ainsi qu’une population arabophone habitant les zones limitrophes de la Kabylie, que le pouvoir fait déplacer par bus entiers pour remplir les urnes en Kabylie…

Ferhat Mehenni demeure déterminé : « Quoi qu’il en soit, je voudrais que tous mes adversaires sachent que je ne renoncerai ni à mon action pour l’autodétermination de la Kabylie, ni à ma liberté de penser et de m’exprimer. C’est sur le plan des idées et du combat politique qu’il est sain de me contrer et non par l’anathème, l’insulte, la répression, la corruption ou l’assassinat. »

wbw/aai/maks
SIWEL 102101 JUIN 12

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