VGAYET (SIWEL) — Saldae durant la domination romaine en Afrique du Nord, Bugia pour les Espagnols, Bougie pour le colon français et Béjaïa pour les envahisseurs arabo-islamistes dont l’administration est toujours en place en Kabylie. Mais qui demeure Vgayet pour toujours et à jamais pour les autochtones Kabyles. C’est pour débattre de l’histoire riche de cette cité kabyle multi-millénaires que des chercheurs internationaux se sont donnés rendez-vous les 30 et 31 octobre, au campus d’Avudaw de l’université Mira de Vgayet, faculté des sciences humaines et sociales.
Il sera question de l’architecture de la ville, de son port, de l’organisation sociale et politique de cette cité multi-millénaires depuis sa genèse en passant par la domination phénicienne, romaine, vandale, byzantine, arabe, ottomane puis française.
Très connue en Europe grâce à la qualité de ses chandelles faites de cire d’abeille auxquelles elle a donné son nom, les "bougies", Vgayet devient au Moyen Âge l’une des cités les plus prospères de la côte méditerranéenne, capitale de grandes dynasties (Hammadites, Hafsides….).
C’est dans cette ville de la Kabylie maritime, qui fut à l’époque un centre commercial et intellectuel névralgique en Méditerranée, que le génie italien, Leonardo Fibonacci avait commencé son éducation en mathématiques, encore connu de nos jours pour un de ses problèmes conduisant aux nombres et à la suite qui portent son nom.
C’est d’ailleurs depuis Vgayet que Fibonacci introduisit le système de notation indo-arabe en Europe en 1198. Ce système admis par tous pour être netement plus puissant et plus rapide que la notation romaine, avec l’usage notamment du chiffre "zéro".
Le fait que le père de Fibonacci, Guilielmo Bonacci, qui vivait à Vgayet (Bugia pour les Italiens) était le représentant des marchands de la république de Pise, démontre l’importance de cette cité dans le cadre d’une Kabylie indépendante, à l’époque quant à ses relations commerciales et diplomatiques.
wbw
SIWEL 311135 OCT 12