RABAT(SIWEL) — Le chef de la diplomatie marocaine, Saad Eddine Othmani, lors d’une réunion des ministres des Affaires Etrangères de l’Union Maghrébine (UMA), tenue samedi à Rabat, a estimé qu’il est plus qu’impératif de supprimer le mot « arabe » de cette union, qui n’a d’union que le nom. Une proposition réaliste et qui reflète la réalité du terrain. Le diplomate marocain a expliqué sa proposition par le fait de ne pas exclure les populations Amazighe qui constituent la majorité écrasante des habitants de l’Afrique du nord.
Le ministre tunisien, Toufik Abdeslam, a argué sa position par le fait « le caractère arabe de l’Union était une description géographique et linguistique et non ethnique ». Un argument qui ne tient guère debout, puisque l’UMA est fondée sur une base ethnique. Le premier parti politique Nord Afrcain, était appelé « l’Etoile Nord Africaine », sans faire référence ni à aucune langue, ni à ethnie ni à aucune religion.
De son côté, l’Observatoire Amazigh des droits et libertés n’a pas manqué de louer la proposition de Saad Eddine Othmani. Il a appuyé cette proposition tant attendu par les Amazigh de l’Afrique du nord. Toutefois il a exprimé sa déception la plus profonde pour le rejet de cette proposition. Une proposition qualifiée de plus que "légitime" puisque "la nouvelle constitution consacre l’Amazigh langue officielle". Saâd Eddine Othmani est issu d’une célèbre famille amazighe du Souss qualifiée par Mohamed Mokhtar Soussi d’« une des deux seules familles au Maroc où la science s’est perpétuée depuis plus de mille ans ».
Il est à noter que l’UMA, créée en 1989, reste toujours de l’encre sur papier. Les pays Maghrébins sont minés par des dissensions très profondes et cette union est irréalisable à moyen et à long terme, estiment les politiciens les plus avertis. Le soutien de l’Algérie à l’indépendance du Sahara occidentale, alors qu’elle s’oppose farouchement à celle de l’Azawad, est l’un des problèmes épineux qui guette la concrétisation de cette union.
Tamurt
SIWEL 131541 NOV12