IXALFUNEN-Vunuh (SIWEL) — Il y a eu grande foule, samedi matin, au village Ikhelfounen, dans la commune de Vunuh (Bounouh) à Tizi-Ouzou. Le motif de ce grand rassemblement populaire est d’une importance incontestable. En effet, l’évènement initié et organisé par l’association Tagmat de Lyon et les comités de village de Vunuh, a porté sur l’inauguration de la stèle érigée à la mémoire de Farid Ali, célèbre chansonnier kabyle et auteurs de nombreux chants patriotiques et antiennes bien kabyles.
Le geste inaugural de la plaque d’épitaphe a été exécuté par Nna Aldjia. A cette occasion, la mère du Rebelle prononcera un petit discours de circonstance. L’autre volet de la cérémonie inaugurale a été traduit par une succession de prises de parole. Le fils Ainé de Farid Ali, des membres du comité de village d’Ikhelfounen, Dalil Amazigh de l’association Tagmat de Lyon, le chanteur engagé, Rachid Allioui se sont succédé pour rendre hommage à ce grand militant des causes justes.
Dans son discours, le président du MAK a su cerner et placer dans sa véritable dimension la personnalité de l’auteur de « A yemma âzizen ur ttru ».
« Farid Ali, dira à titre de préambule M. Bouaziz Aït-Chebib, est le précurseur de la chanson engagée algérienne en général, kabyle en particulier ». L’assistance, nombreuse et attentionnée entend ensuite de la bouche du président du MAK que « Ferhat et Lounès Maoub intellectuellement et artistiquement sont le pur produit de son école (feu Farid Ali ndlr) et sont, par conséquent, les continuateurs de son œuvre ». « A yemma Azizen ur ttru qui est une chanson indissociable de la lutte pour la liberté, explique encore l’orateur, est connue même au-delà des frontières algériennes et cela bien avant A Vava Inuva ».
Dans son témoignage, le président du MAK met encore en avant l’implication active de Farid Ali dans le combat libérateur de l’Algérie vis-à-vis de la France et pour l’émancipation de l’identité berbère après l’indépendance du pays. « Du PPA- MTLD jusqu’à l’Académie Berbère en passant par le FLN, Farid Ali a toujours été un militant incorruptible et intraitable sur la question identitaire. D’ailleurs, c’est le premier chanteur à avoir intégré le mot « Amazigh » dans l’un de ses chants », explique M. Bouaziz Aït-Chebib avant de conclure : « Même si l’Algérie arabe fait tout pour l’effacer de la mémoire dite « nationale », Farid Ali demeure et restera à jamais dans la mémoire du peuple kabyle comme un exemple, une référence et une inspiration pour les générations futures".
La fin de la manifestation fut marquée par l’appel du comité du village à l’adresse de Dallil de l’association Tagmat de Lyon et H’cène Cherifi, ancien compagnon de Haroune Mohamed, pour faire le dépôt d’une gerbe de fleurs sur le tombeau marbré de celui qui passa toute sa vie à chérir la terre de ses ancêtres et connu sous le nom de Farid Ali.
aai/tamurt
SIWEL 181216 NOV 12