ALGER (SIWEL) — Opposée à une intervention au nord du Mali, l’Algérie, élément incontournable dans le conflit, actionne à nouveau son bras armé, Ansar Dine. Alors que toute la communauté internationale exclue ce groupe armé des négociations en cours, Alger, fidèle aux coups bas, tente de présenter ce groupe qu’elle a créé, armé et injecté dans le conflit, comme un partenaire fiable pour de probables discussions afin de régler la crise malienne.
Dans un entretien accordé au journal algérien Liberté, Ahmada Ag Bibi et Ag Agharib, deux responsables au sein de la nébuleuse Ansar Dine, ont exprimé, dans la même approche que l’Algérie, qu’une intervention n’apportera pas grand-chose de positif à la crise malienne. Même si sur le principe de la guerre au Mali, ce groupe terroriste n’a pas apporté un scoop, mais il n’en demeure pas moins, que c’est justement à travers la présence de ce groupe que la communauté internationale, notamment la France veut légitimer cette intervention. Donc, pour résumer, on peut être à la fois une cause et un remède. Ansar Dine, mouvement terroriste créé de toute pièce par l’Algérie, afin, d’abord, de briser l’élan pris par les indépendantistes de l’Azawad, ensuite avoir un pied au sein même du conflit pour tirer les ficelles et semer, comme à l’accoutumée, la discorde chez le voisin du sud.
Comme signaler à plusieurs reprises, l’Algérie, de par sa puissance de nuisance, constitue un facteur de déstabilisation régional puissant. Fort de plusieurs milliards de dollars de réserve de change, plus de 280 milliards, fort de l’expérience des services secrets qui plombent la vie politique, économique et même sociale en Algérie, cette expérience mise au service du mal, se révélera, au fil du temps, par son immixtion dangereuse dans la vie des autres pays. Le cas de la Libye, c’était l’aviation algérienne qui a réuni à Tripoli les troupes d’El Kadhafi éparpillé à travers le pays, ce qui a retardé la chute du tyran libyen, le soutien sans condition à Ben Ali, Bachar El Assad, omar El Bachir, Moubarak, Al Saoud et Abdellah Salah …, fait d’Alger, la sœur utérine de tous les régimes despotiques du monde.
Pour la crise malienne, les négociateurs d’Ansar Dine accueillis en héros par Alger n’ont pas apporté de démentis aux accusations portées à leur encontre. Ni la charia imposée par la terreur, ni la profanation des tombeaux à Tombouctou, ni les actes terroristes dont ils sont les auteurs n’ont été démentis.
En essayant d’imposer Ansar Dine, comme élément incontournable dans la conflit, Alger veut tirer son épingle du jeu en imposant sa volonté de nuire à la stabilité du Mali et à l’émancipation des peuples qui y habitent. Un Etat amazigh au Mali serait le début de la fin d’une Algérie exclusivement arabe et éternellement centralisée. Ça sera le prélude à une recomposition inévitable d’un pays tenue en haleine depuis 50 ans par une poignée de généraux.
La venue à Alger de ce groupe terroriste est en contradiction avec les différentes positions défendues par le passé par l’Algérie. C’est elle qui avait fait du non-paiement des rançons aux groupes terroristes une ruse pour paraître aux yeux des pays occidentaux comme un adepte de la lutte implacable contre le terrorisme, mais exiger qu’un groupe terroriste soit associer aux négociations politiques, serait dans ce cas, non seulement une rançon, mais du sponsoring politique des groupes extrémistes.
Il faut rappeler que l’Algérie avait pays, en 2010 une forte rançon pour un groupe de pirates somaliens pour libérer les membres du gouvernail du bateau le Blida.
A signaler aussi que les responsables d’Ansar Dine passent un week-end sur deux dans les grands hôtels algérois et que les enfants d’Iyad Ag Ghali, sont scolarisés au lycée Ben Badis à Alger, ex-Alexandre Dumas.
aai
SIWEL 081337 DEC12