PARIS (SIWEL) — Dans une lettre rendue publique, des proches du défunt Hachemi Bellali exigent de Ramdane Sadi des excuses quant à « sa tentative » de récupérer l’artiste. Ramdane Sadi avait déclaré que le défunt était proche politiquement du parti du RCD. En voici la lettre.

 

Réagissant aux propos de Ramdane Said : Les proches de Hachemi Bellali exigent des excuses
Par : Tayeb Abdelli (Iquvach)

Hachemi BELLALI est parti.

Il est parti calmement comme il a vécu, digne, honorable et sain. Digne et tout le monde en convient. Il nous a laissés orphelins mais l’ouvrage qu’il nous a légué, la place propre qui était la sienne, la droiture qu’il a incarnée sont autant de points de repère pour trouver un sens à la vie qui continue. Sa famille, ses amis proches sont inconsolables mais tout autant fiers d’avoir vécu à ses côtés, d’avoir capté les ondes positives que son charisme libérait.

Hachemi BELALLI s’en est allé sereinement rejoindre d’autres qui, comme lui, ont laissé des trésors à la postérité. Une foule dense et silencieuse lui a rendu un grand hommage. Famille proche et lointaine, artistes, universitaires, mélomanes, admirateurs, tous étaient là pour se recueillir. Dans le silence et la déférence, dans l’humilité et la réserve.

C’est que Hachemi, toute sa vie durant, a fait surgir des sons, des rythmes, des rires, des paroles le tout dans un élan mesuré pour nous apporter l’élégance et la grâce nécessaires à notre vie chaque jour assombrie par la disharmonie.

Tous ont tacitement respecté les valeurs qui étaient les siennes : modestie, abnégation, discrétion. Tous sauf un ! Eh oui, il en va ainsi de la vie de tous les jours comme des grands moments. Un grain de sable vient parfois, souvent, tout le temps s’incruster et s’obliger à produire une fausse note. Cette voix discordante ne s’est pas gêné à penser l’impensable, à concevoir l’inconcevable, à perturber un tel moment de gravité.

Sur un site qui a pignon sur web, Ramdane Sadi, parce qu’il s’agit de lui, a commis un écrit, que dis-je, un tract dans une tentative éhontée de récupération. Faire croire à qui veut bien le lire que Hachemi BELLALI, cet homme qui a donné ses lettres de noblesse à la musique kabyle, aux rythmes de notre terroir, se serait compromis, d’une façon ou d’une autre, avec les salades politiques d’une famille politique. Aie, aie, aie !

Hachemi était à bonne distance de toutes les tartufferies politiciennes. Alors oser mêler sa mémoire en affirmant sans scrupule qu’il serait partie prenante « de la création du RCD, de la décennie noire, du combat démocratique, d’ [une] présence militante » et de conclure « qu’il était de tous les combats »… quel culot, quelle imposture ! Ramdane Sadi, ressaisissez-vous, prenez du recul, approchez les proches de Hachemi et vous comprendrez que la vie politicienne qui s’est imposée aux siens est une soupe qu’il n’a jamais voulu goûter. L’art, oui Monsieur Sadi, l’art et non pas lâar était le seul « combat » qui vaille pour lui. D’où tout son travail de qualité, d’où tous les cadeaux qu’il a laissés à la Kabylie, à l’humanité et dont lesquels puiseront encore des générations d’artistes et de mélomanes.

Monsieur Ramdane Sadi, nous sommes un grand nombre, proches ou moins proches de Hachemi, artistes ou non, à penser que vous avez franchi les frontières de la décence et qu’il vous appartient de faire votre mea culpa, de vous excuser auprès de toutes celles et ceux qui ont été offensés, blessés, outragés par vos propos hors de circonstance et hors vérité. Alors, et seulement alors, nous garderions le respect que l’on vous doit à vous comme à tout homme digne. Merci d’entendre ce cri de colère qui ne demande qu’à être un cri du cœur.

T.A (Iqouvach)
SIWEL 101221 JUIL 13

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