ALGER (SIWEL) — C’est lors d’un point de presse organisé à Alger que le représentant diplomatique égyptien à Alger a traité les Algériens de violents. Il répondait à une question concernant le risque qui pèse sur son pays de sombrer dans la violence comme ce fut le cas en Algérie, au début des années 90.

 

Diplomatie : L'ambassadeur d'Egypte traite les Algériens
Azeddine Fahmi, puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’a pas hésité de dire que "les Égyptiens ne sont pas des violents et sont de nature pacifique". De ce fait "ils ne vont pas se laisser entraîner dans la violence". Cette réponse vient à la question d’un journaliste algérien qui l’interrogeait sur le risque de violence qui pèse sur l’Égypte avec la grave crise politique que traverse le pays. La réplique de l’ambassadeur était inattendue, même si elle n’était pas rapportée par les titres de presse présents à la conférence de presse.

Azeddine Fahmi juge sans doute la société égyptienne "non violente" du fait qu’il n’y a que les coptes, constament persécutés et régulièrement assassinés, et les femmes qui ne bénéficient pas cette "non violence". Le harcèlement et le viol des femmes égyptienne fait partie de la culture égyptienne. Human Right Watch a dénoncé au cours des dernières manifestations contre Morsi plus de 91 agressions sexuelles commises en seulement 4 jours. Le communiqué de HRW fait état de 5 attaques contre des femmes le 28 juin, 46 le dimanche 30 juin, 17 le 1er juillet et 23 le 2 juillet.

L’ONG rapporte également des cas, d’une violence inouïe, de femmes "battues avec des chaînes métalliques, des bâtons, des chaises, et attaquées avec des couteaux", ce qui n’empêche pas l’ambassadeur d’Egypte de qualifier les égyptiens de "non violents" et c’est sans doute cette qualité qui motive les craintes exprimées par le Haut-Commissaire aux droits de l’Homme des Nations Unies, de même que par Ban Ki Moon.

Le phénomène n’est pas nouveau. "Le harcèlement sexuel, c’est un cancer égyptien", affirmait sur BFMTV, Shahinaz Abdel Salam, blogueuse et militante égyptienne. De nombreuses journalistes étrangères ont tant et si bien fait les frais de la "non violence" égyptienne que Reporters Sans Frontière (RSF) avait appelé les rédactions à "tenir compte du phénomène et cesser d’envoyer des femmes journalistes en reportage en Egypte". on peut notamment citer Caroline Sinz de France 3, violée en novembre 2011, Lara Logan, journaliste de la chaîne américaine CBS, et l’éditorialiste égypto-américaine Mona Al-Tahtawy, violée par les forces de police.

Ces cas médiatisés pour ces journalistes étrangères sont "ordinaires" pour les égyptiennes.

Diplomatie : L'ambassadeur d'Egypte traite les Algériens
Cette énième offense aux Algériens de la part de "leurs frères" égyptiens, renseigne au moins sur le mépris affiché des Égyptiens à l’égard des Algériens. Récemment, l’ambassadeur d’Algérie en Egypte, Nabil Larbaoui a sollicité, en catimini, des journalistes pour dénoncer la situation des femmes algériennes mariées à des Égyptiens.

Selon l’ambassadeur algérien, sans doute éduqué par les enseignants importé d’Egypte du temps de l’arabisation "tous azimut", les Égyptiens les enrôlent soit dans la "prostitution", soit dans le "christianisme". Une bien curieuse analogie mettant sur un même pied d’égalité la prostitution et le christianisme.

Une analogie qui donne une idée du statut des coptes (chrétiens) en Egypte et de l’enseignement dispensé par les "oustade" (NDLR: maîtres) égyptiens. Un enseignement qui s’est, du reste, traduit par 10 années de terrorisme et 250 000 morts grâce à la doctrine des "frères musulmans", une organisation panislamiste fondée en 1928 par Hassan el-Banna, au nord-est de l’Égypte.

Diplomatie : L'ambassadeur d'Egypte traite les Algériens
Depuis le match de football qui a opposé l’équipe algérienne et celle égyptienne, beaucoup de choses ont été dites sur la réelle relation de "fraternité" entre ces deux pays. Alors que l’Algérie faisait du Caire sa Mecque, les Égyptiens, de leur côté, expriment un mépris sans limites à "ces Arabes d’Afrique du nord".

Les enseignants égyptiens qui exerçaient des décennies durant en Algérie et qui étaient payés une moitié du salaire en devise,en plus de la totalité du salaire en dinars, auront sûrement beaucoup de choses à raconter sur leurs carrières algériennes, leur recrutements et surtout leurs missions pédagogique en Algérie dont on a vu les effets dévastateurs et sanguinaires.

aai
SIWEL 121323 JUI 13

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