KABYLIE (SIWEL) — Il est arrivé le temps de repenser l’idée de démocratie. Ce mot a été tant galvaudé qu’il en a perdu de sa signification. C’est un non-sens des dictateurs se prévalant de la démocratie! Quant aux islamistes, c’est un comble! Le plus lamentable, c’est le fait que les Occidentaux se soient pâmés devant le projet (mort-né) de « démocraties islamiques »! Au départ, les luttes tendaient à la démocratie afin de libérer les hommes de leurs chaînes. Aujourd’hui, la démocratie est un tremplin vers la puissance; et les hommes sont prêts à se battre pour instaurer un ordre qui les soumettrait jusqu’à l’abjection, car les dogmes qui enrayent leur jugement, les aveulissent jusqu’à en faire de dangereux automates…
Par Zira Nat Habou
Elles sont étonnantes, ces femmes qui réclament contre l’éviction d’un homme ou d’un parti islamiste; c’est-à-dire qu’elles en redemandent, en connaissance de cause, de l’expérience de sous-citoyennes. D’un autre côté, une "république" qui instaure l’Islam comme religion d’Etat, n’est qu’un Etat islamiste qui avance masqué, l’Islam, jusqu’à preuve du contraire, n’étant pas une simple religion. Quoi qu’il en soit, en vue de durer, l’arabo-islamisme a usé, use, et usera de tous les stratagèmes qui se conforment à l’air du temps. Du baathisme libérateur de la femme arabe, au temps des luttes des pays "musulmans" pour l’indépendance, à l’islamisme, qui rivalise à nouveau avec la république arabe moderne, nous ne sommes pas au bout de nos peines. Ses tenants jonglent avec les identités des peuples, avec l’adresse de prestidigitateurs.
Ainsi, allant à l’encontre de notre identité millénaire, certains Kabyles se sont persuadés qu’ils pouvaient verser dans l’islamisme pour le seul fait que leurs ancêtres ont pratiqué l’Islam! Tout d’abord, leurs ancêtres ont été forcés, comme tous les Kabyles; ensuite, ils l’ont pratiqué de façon équivoque : ils ont gardé des caractéristiques païennes et chrétiennes; les marabouts qui, issus du peuple kabyle, ont été des guides spirituels qui ont cristallisé l’intérêt autour de l’Islam portant un cachet kabyle. Aujourd’hui, ces artistes qui montrent, quelle que soit la création -films, sculpture, etc.-, des femmes en robe kabyle mais affublées du foulard islamique, dénaturent l’identité kabyle. Pour moi, ils sont plus criminels que des faux-monnayeurs! Ce sont les musulmans qui doivent s’adapter à l’identité kabyle, et non celle-ci qui devra être transformée au gré de l’Islam! Le seul Islam que nous acceptons est la simple religion. Nous refusons de lui octroyer la place de fondement identitaire car il risquerait de nous phagocyter! Dans les décennies passées, l’historien Amar Dehina ne nous a-t-il pas désignés sous le vocable que voici : "Arabes d’avant l’islam"! C’est-à-dire que, même avant d’avoir eu le malheur d’être arabo-islamisé, notre Passé est censé avoir été déjà une colonie arabo-islamique; ce sont les champions de l’arabo-islamisme qui ont décrété ce diktat! Et nous devons tout accepter, sinon nous devenons des traîtres!
En l’année 2005, le président Bouteflika déclarait qu’il n’y avait pas que les Kabyles qui étaient berbères -ils l’étaient tous!-. Cette déclaration tendait à prouver que l’Algérie n’était pas colonisée puisqu’il n’y avait pas la présence physique de colonisateurs! Or, la colonisation idéologique est pire que toute autre! Drôles de Berbères, ceux-là qui préfèrent maintenir le joug du colonialisme arabe, plutôt que travailler à l’instauration de la liberté, dans la véritable indépendance!
L’Algérie aurait pu être un grand pays. En utilisant de mauvais matériaux pour les fondations, ses dirigeants ont construit un Etat branlant et percé de partout. Il y a tellement de choses à changer que ce serait erreur de montrer le pays sous un angle mélioratif. Du point de vue du bien-être social, c’est l’échec total. En revanche, les adeptes de plaisirs particuliers n’ont jamais été en manque. Dans tous les pays arabes, la ligne préconisée étant de n’en pas faire étalage. Dans l’intimité des gens du gouvernement, on prenait des bains au champagne!
Prétendre pouvoir garder l’Algérie telle quelle est un leurre. La seule voie salvatrice serait la partition du pays. La proposition de Monsieur Rachid Ali-Yahia est idéale : Les régions qui sont attachées à la langue arabe, libre à elles de la garder; quant à nous, ce n’est pas notre cas. Pour la Kabylie, les choix faits par le GPK et le MAK sont les bons.
Il est arrivé le temps de repenser l’idée de démocratie. Ce mot a été tant galvaudé qu’il en a perdu de sa signification. C’est un non-sens des dictateurs se prévalant de la démocratie! Quant aux islamistes, c’est un comble! Le plus lamentable, c’est le fait que les Occidentaux se soient pâmés devant le projet (mort-né) de "démocraties islamiques"! Au départ, les luttes tendaient à la démocratie afin de libérer les hommes de leurs chaînes. Aujourd’hui, la démocratie est un tremplin vers la puissance; et les hommes sont prêts à se battre pour instaurer un ordre qui les soumettrait jusqu’à l’abjection, car les dogmes qui enrayent leur jugement, les aveulissent jusqu’à en faire de dangereux automates…
Zira Nat Habou
SIWEL 071306 AOUT 13