FOYTA (SIWEL) — Mercredi 11 septembre, l’armée malienne a attaqué une base du MNLA à Foyta, dans la localité de Léré, prés de la frontière mauritanienne. Le MNLA a dénoncé jeudi 12 septembre une violation unilatérale des accords de Ouagadougou. Mais, comme il fallait s’y attendre, le Mali ne pouvait pas respecter des accords qu’il n’a consenti à signer qu’à condition de pouvoir les violer impunément, tout comme il pratique impunément, et depuis plus de 50 ans, une épuration ethnique envers le peuple Touareg qu’il qualifie de « bandits » et « d’apatrides » sans qu’il n’ait jamais été dénoncé et encore moins condamné par la communauté internationale.
Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, membre du Comité de suivi des accords de Ouagadougou, qui a fermement dénoncé la violation des accords, a affirme que « la zone de Foyta avait été décrétée, en accord avec les autorités maliennes « zone de regroupement » en vue d’un cantonnement du MNLA ». Ainsi, c’est suite à cet accord que le MNLA a organisé le déplacement de ses troupes dans cette zone et l’armée malienne en a profité pour les encercler avant d’ouvrir délibérément le feu sur leurs troupes, déclenchant ainsi un affrontement entre les deux armées, en dépit des accords signés par les deux parties. De son côté, l’armée malienne nie tout affrontement ave le MNLA et affirme qu’il s’agissait d’une « opération destinée à lutter contre le banditisme » et non d’une attaque contre le MNLA.
L’armée malienne a finit par reconnaître des « escarmouches » mais nie que ce soit avec le MNLA et minimise les choses en évoquant un « simple accrochage » avec des «bandits armés », reprenant ainsi l’expression favorite et quasi officielle de Bamako pour évoquer les Touaregs. C’est ainsi que le porte parole de l’armée malienne, Souleymane Maïga, précise : «Nous n’avons pas eu en face des combattants du MNLA. Nous avons eu en face des bandits armés qui empêchaient les populations de vivre». Le porte-parole de l’armée malienne pousse l’hypocrisie jusqu’à ajouter « Si des individus sèment la terreur au sein de la population en se faisant passer pour des combattants du Mouvement national de libération de l’Azawad, je pense qu’il y a vraiment un problème ».
Selon Attaye Ag Mohamed, membre du Conseil révolutionnaire du MNLA, pas moins de 20 civils azawadiens ont été enlevé par l’armée malienne en moins d’une semaine. « L’armée malienne a arbitrairement arrêtée 20 civils nomades dans 2 campements respectivement situés dans les zones de Niafunké et du Méma » a-t-il dénoncé. « Ces civils sont faussement accusés de détention d’armes et sont présentées par l’armée malienne comme étant des « bandits » précise-t-il encore. Toujours selon ce membre du conseil révolutionnaire de l’Azawad, « Après l’enlèvement de 11 personnes dans un premier temps dans le campement de Aman Idarnene, dont le chef de fraction, 9 autres ont été enlevé mardi 10 septembre aux environs de 16 h dans la zone du Mema. Le premier groupe de 11 personnes serait déjà acheminé à Bamako, les 9 autres seraient toujours détenus à Léré».
Pour rappel, les affrontements de ce mercredi interviennent à une semaine de l’investiture officielle du nouveau président de la Françafrique au Mali. Celle-ci est prévue pour le 19 septembre et la cérémonie, qui doit symboliser le retour à une prétendue normalité au Mali, se fera en présence de plusieurs chefs d’Etat et en particulier de François Hollande, principal artisan de la mascarade électorale au Mali, comme des accords de Ouagadougou dont tout le monde savait à l’avance qu’ils ne seraient pas respectés et que les victimes expiatoires n’en seraient autres que les civils de l’Azawad.
Avec agences,
nbb,
SIWEL 131915 SEP 13