GUERRARA (SIWEL) — Dans un communiqué rendu public sur son site officiel, le front des Forces socialistes (FFS) a dénoncé « l’obstruction » faite pas la police à la délégation parlementaire qui s’est déplacée à Ghardaia suite aux très graves événements qui se sont déroulés en pays Mzab. Les députés FFS se sont rendus au commissariat de police de Guerrara ou une fin de non-recevoir leur a été opposée sans aucune considération pour leur statut de « députés algériens ». Mieux encore, un membre du FFS de Ghardaïa qui les accompagnait a été arrêté sur le champ. Le militant, mozabite pour son plus grand malheur, a finalement été relâché par la police sur insistance de la délégation parlementaire du FFS mais uniquement pour être convoqué le lendemain matin.

 

Suite au scandale du comportement haineux et raciste de la police algérienne qui exerce un abus de pouvoir flagrant et assumé à l’encontre du peuple mozabite à Ghardaiai, le Front des Forces Socialistes, un parti kabyle malgré lui qui siège au parlement algérien avec 26 députés, a dépêché une délégation parlementaire pour une « mission d’information sanitaire et sécuritaire ».

Même si on ne comprends pas bien en quoi consiste exactement la mission sanitaire (à moins que ce ne soit une référence pudique aux humiliation sexuelles exercées par la police algérienne sur les mozabites), en dehors du MAK qui a fermement dénoncé et condamné l’apartheid du régime algérien vis-à-vis du peuple mozabite, seul le FFS a fait allusion à la grave ségrégation raciale que subit le peuple mozabite, même s’il ne l’a pas expressément nommée, ni même condamnée, malgré les preuves flagrantes mises à disposition..

En effet, le FFS a envoyé ses députés s’informer de la situation sans pour autant condamner l’attitude honteuse (pourtant prouvée par des vidéos) des forces de police algérienne qui se comportent en véritable police coloniale en mission de « pacification » des "indigènes" mozabites, assistant les populations arabes châambas qui agressent gravement et régulièrement (et depuis des années) les mozabites avec le concours actif des forces de police algériennes.

La délégation parlementaire du FFS a été reçue avec tout le mépris que réserve l’Algérie officielle aux institutions qui ne lui servent que de vitrines pseudo démocratiques destinées à donner l’illusion d’un Etat algérien démocratique et populaire comme son nom l’indique. Tout députés algériens qu’ils étaient, les forces de polices leur ont signifié une fin de non-recevoir humiliante et ont même fait arrêter le militant FFS qui les accompagner pour la simple raison d’être présent sur les lieux avec le très lourd désavantage racial d’être effectivement mozabite.

D’autre part, pour information complémentaire, et afin de donner un aperçu plus précis du caractère raciste et colonial du régime algérien, il est utile de rapporter la version de la DGSE sur cette grave affaire de Guerrara, telle que rapportée par le journal en ligne TSA : « La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a démenti, ce lundi 2 décembre, l’existence de dépassements ou d’actes de violence commis par ses agents au sein du commissariat de Guerrara dans la wilaya de Ghardaïa. Dans son communiqué (DGSE), elle précise que 41 policiers ont été blessés par des cocktails Molotov lors des derniers événements enregistrés dans cette daïra. « La police assume ses missions dans le cadre du respect des droits de l’Homme », assure-t-elle. ». TSA du 2 décembre 2013.

La conclusion de l’enquête de la DGSE n’a pas de quoi surprendre grand monde. Elle était d’emblée prévisible dans la mesure où la veille de ce communiqué, la DGSE informait déjà qu’elle allait diligenter une enquête sur « ces prétendus accusations », notamment dans les colonnes de TSA et ailleurs (l’APS et toute la presse aux ordres) : « La DGSN enquête sur les accusations de torture de Mozabites par la police à Guerrara dans la wilaya de Ghardaïa. En effet, une commission d’enquête de la DGSN se trouve actuellement à Guerrara pour « mettre toute la lumière sur ces prétendues accusations » de dépassements formulées par Kamel Eddine Fekhar, militant des droits de l’Homme, a-t-on appris d’un haut responsable de la police. » TSA du 01 décembre 2013.

Selon l’Etat algérien, ce sont donc les mozabites qui agressent les policiers malgré les preuves à l’appui, notamment plusieurs vidéos et non pas une seule comme l’affirme la DGSE. On se souvient que les maquisards de la guerre d’Algérie n’étaient que de vulgaires terroristes, du moins selon les autorités et la presse coloniale.

Néanmoins, le communiqué du FFS a le mérite d’exister même s’il ne fait que «suivre avec attention les suites de cette affaire» qui aurait dû provoquer une vague d’indignation générale, notamment dans la classe politique qui prétend défendre la démocratie, le respect de la différence, Tamazight, et à plus forte raison les droits de l’Homme…mais comme les citoyens kabyles en 2001, les mozabites subissent la ségrégation d’un Etat raciste dans l’indifférence générale de la fameuse « nation algérienne » dont font incontestablement partie les arabes Châambas mais certainement pas les mozabites ni les kabyles, ni aucun autre peuple amazigh d’Algérie.

zp,
SIWEL 021932 DEC 13

Voir en ligne le communiqué sur le site officiel du FFS

http://www.ffs-dz.net/?p=3078 http://www.ffs-dz.net/?p=3078

Laisser un commentaire