PARIS (SIWEL) — Suite aux échange de notre rédaction avec l’association « Survie » qui mène une lutte contre la politique de la Françafrique et ses désastreuses conséquences sur le continent africain, c’est avec grand plaisir que nous relayons l’appel pour un contre-sommet les 4 et 5 décembre avec plusieurs mobilisations : une pétition en ligne « Dites non au sommet de la honte », un « Tribunal citoyen de la Françafrique » le 4 Décembre à Paris et un « rassemblement » avec de nombreuses organisations françaises et des diasporas le 5 Décembre place de la République à paris. Avec l’aimable autorisation de Survie, nous reproduisons leur article qui dénonce le sommet de la Françafrique organisé par François Hollande les 5 et 7 décembre à l’Elysée.
Comme ses prédécesseurs, le Président français parait ainsi considérer le continent africain comme une zone qui ne doit pas échapper à l’influence de la France."
Dans la tradition des Sommets France-Afrique, la plupart des dictateurs africains du « pré-carré » francophone seront présents. Parmi eux, le tchadien Idriss Déby, au pouvoir depuis 1990, Paul Biya (Cameroun, depuis 1982), Denis Sassou Nguesso (Congo-B, depuis 1979), Blaise Compaoré (Burkina Faso, depuis 1987), sans oublier les héritiers des régime Bongo et Eyadéma au Gabon et au Togo et le président djiboutien Oumar Guelleh. Tous ont en commun de bénéficier du soutien diplomatique, économique (via l’aide publique) et militaire ou policier de la France. Tous ont été reçus au moins une fois à l’Elysée depuis l’élection de François Hollande. Tous soutiennent la France dans ses nombreuses interventions militaires menées sur le continent africain, où elle dispose toujours de bases militaires et de forces pré-positionnées. En échange du soutien à ces interventions, comme celle menée récemment au Mali, c’est le silence de la France sur les exactions commises qui est attendu. Les démocrates tchadiens, togolais et djiboutiens ont ainsi subi dans leur chair en 2013 les conséquences diplomatiques du soutien de leurs chefs d’Etat à l’opération Serval .
Les dictateurs de la Françafrique sont auteurs de nombreuses violations des droits de l’Homme documentés par un grand nombre de rapports émanant d’ONG et organisations internationales. Le soutien de la France à des dictateurs, les ventes d’armes et les nombreuses interventions militaires menées par la France sur le continent africain pour les soutenir (comme au Tchad en 2008) n’ont en rien amélioré la sécurité et les conditions de vie de leurs populations. La situation actuelle en Centrafrique, où la France a installé et/soutenu tous les dictateurs qui se sont succédés est une des illustrations des conséquences de cette funeste politique. Et lorsque la France prétend intervenir au nom des droits de l’Homme et dans un cadre multilatéral, comme elle l’a fait en Côte d’Ivoire, en Libye ou au Mali, c’est toujours avec des motivations ambiguës, liées à ses intérêts géostratégiques.
Considérant qu’un sommet sur la paix et la sécurité en Afrique ne doit pas se tenir à l’initiative et sur le sol d’une ex-puissance coloniale caractérisée par son ingérence sur le continent et en présence de dictateurs qui y ruinent tout espoir de paix, nous, associations et citoyen-ne-s français-e-s et africain-e-s réclamons :
L’annulation de ce sommet
La fin du soutien diplomatique, économique, militaire, policier et des ventes d’armes aux régimes répressifs
La suppression des bases militaires françaises en Afrique
Premiers signataires : Survie, Afriques en lutte, La Fédération des Congolais de la Diaspora (FCD), Sortir du Colonialisme,
https://secure.avaaz.org/fr/petition/Dictateurs_a_lElysee_Dites_non_au_Sommet_de_la_honte/
1. Le tribunal citoyen de la Françafrique : le mercredi 4 décembre, de 18h à 22h, au Grand Parquet à Paris.
Le tribunal citoyen de la Françafrique visera à dresser le bilan de 50 ans de Françafrique et d’interventions françaises sur le sol africain, à travers la mis en accusation de la Françafrique.
Un jury de citoyen-nes, un juge et des avocats seront en charge de mener à bien les interrogatoires de témoins – chercheurs, militant-e-s d’associations, personnalités africaines sur des questions ayant trait à la Françafrique – afin de faire apparaître les causes et les responsabilités en particulier sur les questions ayant trait à la sécurité/ insécurité et à la paix/guerre en Afrique, depuis les 15 dernières années (depuis le Sommet France-Afrique du Louvre). Des personnalités venues de différents horizons viendront témoigner sur les réalités qu’ils connaissent, à travers des témoignages courts d’une dizaine de minutes, afin d’édifier le jury.
Venez écouter ces témoignages sur les réalités de la Françafrique de ces 15 dernières années ou en savoir plus sur la réalité de la présence française en Afrique et de ce que cachent les discours sur la paix et la sécurité mis en avant au Sommet officiel de l’Elysée.
2. Un rassemblement inter-organisations, le jeudi 5 décembre à 18h place de la République à Paris
Un rassemblement est organisé à l’initiative de nombreuses organisations françaises et africaines Place de la République sous le mot d’ordre unitaire suivant :
annulation du sommet
fin du soutien diplomatique, économique, militaire, policier et des ventes d’armes aux régimes répressifs
suppression des bases militaires françaises en Afrique
Survie,
SIWEL 032246 DEC 13
Voir l’article et l’appel à partir de sa source
http://survie.org/francafrique/article/la-paix-en-afrique-ne-doit-pas-se-4577