ALGER (SIWEL) — Dans son rapport mondial 2014 (Algérie), l’ONG Human Rights Watch (HRW) émet de fortes critiques à l’encontre de l’Algérie. Rendu public ce mardi 21 janvier, le rapport épingle notamment l’Etat algérien sur le respect des droits de l’Homme, les libertés de réunion et d’association et le monopole et l’orientation de l’information. L’ONG a également dénoncé la « charte pour la paix et la réconciliation» comme un texte qui « fournit un cadre juridique pour l’impunité des auteurs». En effet, les terroristes « repentis » sont les chouchous de la nation algérienne, tandis que les militants pacifistes sont frappés d’interdit, de persécution et de répression. La dernière répression de la marche pacifique du MAK et la cabale montée contre le militant mozabite des droits de l’homme, Kameleddine Fekhar, en sont les toutes dernières illustrations…

 

L’ONG de défense des droits humains, Human Rights Watch (HRW) a émis un rapport très critique sur la situation des Droits de l’homme en Algérie et pointe notamment « l’adoption de techniques préventives pour restreindre la liberté de réunion », dont celle du « blocage de l’accès aux sites de manifestations prévues » ; une pratique que vont vite connaitre les militants du MAK qui trouvent régulièrement leur site de rassemblement ou de manifestation « occupés » par les forces dites de sécurité. HRW mentionne également comme autre technique « l’arrestation des organisateurs à l’avance pour empêcher les manifestations publiques ».

Par ailleurs, HRW a épinglée l’Algérie sur le monopole qu’elle exerce sur l’information et l’accuse de gérer « toutes les stations de télévision et de radio », à travers lesquelles elle « diffuse la ligne officielle », notamment sur les « questions clés, telles que la sécurité et la politique étrangère et économique ». L’ONG, affirme, à juste titre que les autorités algériennes « ne tolèrent pas de commentaires dissidents ou de reportages critiques », et encore, elle ne s’est visiblement pas attardée sur les propagandes d’Etat concernant la culture et l’identité, notamment sur les chaines dites amazighe qui opèrent un véritable ethnocide linguistique, culturel et identitaire. Evoquant le dernier texte de loi sur l’information, HRW a critiqué le fait que le dit texte ait « élargi les restrictions imposées aux journalistes en les obligeant à respecter des concepts formulés en termes vagues, tels que l’unité et l’identité nationales »…on devine de suite ce qui est visé. La langue arabe et l’islam étant sacralisés, tout le monde aura compris la cible privilégiée de ce texte de loi.

HRW rapporte d’autres « délits » figurant dans le Code pénal algérien comme par exemple la possibilité d’écoper jusqu’à « trois ans de prison pour tracts, bulletins ou dépliants »…« de nature à nuire à l’intérêt national » ; Là encore, faut-il se demander quelle catégorie ‘’d’Algériens » sont visés par ses textes de lois ? Le code pénal algérien prévoit également « jusqu’à un an pour diffamation ou injure à l’encontre du président de la République, du Parlement, de l’armée ou d’institutions publiques »… La loi algérienne prévoit toute sorte de sanction pour quiconque critique ou dénonce les institutions algériennes par la parole et le combat pacifique ; en revanche, elle accorde l’impunité la plus absolue contre les groupes terroristes qui ont liquidé quelques 250 000victimes dans les conditions horribles prêchée par leur doctrine sanguinaire.

D’ailleurs, concernant l’impunité accordée aux terroristes, Human Rights Watch (HRW) n’a pas manqué de pointer l’anomalie de la fameuse « charte pour la paix et la réconciliation nationale » comme un texte qui « fournit un cadre juridique pour l’impunité des auteurs d’atrocités pendant la guerre civile » tout en relevant le « harcèlement » pratiqué par les autorités algériennes sur les « associations de familles de disparus ».

Human Rights Watch (HRW) est également revenue sur le fiasco de l’intervention algérienne consécutive à l’attaque terroriste du site gazier de Tiguentourine, « Les forces spéciales algériennes ont attaqué le site dans le but de libérer les otages » rapporte l’ONG et au final c’est « au moins 37 otages étrangers et 29 membres du groupe armé » qui ont été tués.

Curieusement, cet épisode a « renforcé » l’Algérie dans son rôle « d’acteur régional dans la lutte contre le terrorisme »… un comble ! Surtout quand on sait qu’il est désormais de notoriété publique que les passerelles entre l’Aqmi et l’Etat algérien sont bel et bien existants. Quoi qu’il en soit, l’ONG note néanmoins que, malgré l’épisode pour le moins étrange de l’attaque de Tiguentourine, l’Algérie « a continué à participer au Forum mondial de lutte antiterroriste…»

Avec cela, sans compter tout ce qui n’est pas mentionné dans ce rapport, « en juillet 2013, le gouvernement (algérien) a postulé pour une candidature au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies pour la période de 2014 à 2016 », et « malgré les engagements pris avec la Haute Commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme », le gouvernement algérien « continue de s’opposer à des visites du Rapporteur spécial des Nations unies sur la torture et autres peines ou traitements inhumains ou dégradants, des Groupes de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées ou involontaires et sur la détention arbitraire, ainsi que du Rapporteur spécial sur les exécutions sommaires, arbitraires ou extrajudiciaires »…

Et comme le meilleur est toujours pour la fin, malgré le fait que « les autorités algériennes n’ont mis en œuvre aucune des recommandations préconisées par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies », et bien « Le 12 novembre 2013, l’Assemblée générale de l’ONU a élu l’Algérie comme membre du Conseil des droits de l’homme». Comme quoi…

zp,
SIWEL 211847 JAN 14

L’intégralité du Rapport mondial 2014 : Algérie, de Human Rights watch

http://www.hrw.org/fr/world-report/2014/country-chapters/122023 http://www.hrw.org/fr/world-report/2014/country-chapters/122023

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