NADOR (SIWEL) — Le makhzen marocain a-t-il planifié à travers ses organes économiques, politiques et sécuritaires l’incendie du centre commercial « Le Grand Maghreb » à Nador, et liquider ainsi un pilier économique de la ville, un concurrent du réseau économique mafieux du makhzen dirigé par son cercle intérieur de décision politique, économique et sécuritaire ? Ou l’incendie était arbitraire et fut une mauvaise surprise pour tous ? A la lecture des informations et des signes de cet événement on en arrive à la conclusion exposée ci-dessous. Contribution de Fikri El Azrak
A la lecture des informations et des signes de cet événement on en arrive à la conclusion exposée ci-dessous.
1- L’incendie éclatait entre 3 H et 4 H du matin le 25 juin, et les services s’occupants de ce genre d’événements ne sont intervenus que 6 heures plus tard ! les pompiers marocains ne commençaient à intervenir qu’à 8h55min du matin avec des moyens insuffisants ne pouvant même pas contrôler le feu d’une simple petite maison. Cela nous conduit à nous poser des questions à propos de ce retard délibéré de la part des pompiers, surtout que leurs siège provincial de Nador se trouve dans le quartier « AL-MATAR », c’est-à-dire à une estimation maximale de 10 min du lieu de l’incendie. Alors, la question est : la direction des pompiers de Nador avait-elle reçu des ordres qui l’empêchait d’intervenir à temps pour sauver ce qu’il était possible à sauver ? autrement dit, ceux qui sont derrière cet incendie donnaient leurs ordres stricts à tous les services pour ne pas intervenir dans des temps qui permettent de contrôler le feu. cela permet de conclure que cet incendie était bien planifié par ceux qui dirigent tous les aspects politiques et économiques en collaboration avec tous les services sensés intervenir dans ce genre des événements.
2- Malgré la gravité de l’incendie qui ravageaient un des grands piliers économique de la ville, le gouverneur de la province ne rejoignait la place que plus de 4 heures après le déclenchement de l’incendie. Au moment de son arrivé, il ne faisait aucune démarche pour mobiliser les services compétents et ne faisait aucune annonce d’urgence dans la ville pour arrêter les dégâts de l’incendie. Il ne donnait aucun ordre pour accélérer la procédure de lutte contre l’incendie qui s’était déclaré depuis plus de 4h. Ce n’est que 8 heures plus tard, à 12h 30 min, qu’il se décidait à demander l’intervention des pompiers espagnols de la ville voisine Melilla. Cela signifie que le gouverneur a attendu que le feu de ravage tout le centre commercial avant de mettre en scène une mascarade de lutte contre l’incendie et faire croire à l’opinion publique rifaine que les autorités marocaines faisaient des efforts ! Cela confirme bien que l’incendie n’était pas un accident mais bien qu’il était planifié par les services marocains en collaboration avec les différents acteurs des services liés à ce genre des événements.
3- Après une heure et demie, la police rejoignait la place de l’incendie et ne faisait aucune démarche pour demander une intervention. d’urgence. Elle refusait même de venir avec un bulldozer pour déblayer les 10 boutiques déjà ravagées par le feu et réduire la propagation du feu alors que cela aurait pu sauver les 870 autres boutiques du centre. C’est un autre signe qui renforce l’hypothèse selon laquelle le centre a été incendié délibérément pour renforcer encore la dépendance économique du Rif, consacrer la pauvreté du peuple Rifain et le mettre ainsi à genoux face au réseau central du Makhzen.
4- Le feu qui ravageait le centre était très fort comme le montrait les photos et vidéos prisent sur place, et il remplissait-il tous les espaces du centre malgré la diversité des marchandises entreposées dans les diverses boutiques et malgré la distance qui sépare les quatre coins de ce centre immense. Cela pose encore d’autres questions à propos la propagation beaucoup trop rapide du feu et partout en même temps, surtout que les pompiers ne sont intervenu que 6 heures plus tard. Alors que signifie cette propagation homogène de l’incendie sur l’ensemble du centre commercial… ?
5- La mémoire collective des habitants et des commerçants de Nador garde encore les détails de l’incendie artificiel d’un autre centre commercial « EJJOUTIYA » (l’occasion) brulé dans les mêmes conditions au milieu des années quatre-vingt-dix, alors les autorités pouvaient mettre un terme à l’incendie à l’endroit du centre où il s’était déclaré après avoir éloigné les commerçants vers un autre endroit loin du centre ville appelé « Jemâa Theqdind » (l’ancien souk de vendredi). Alors s’agit-il de la même manœuvre pour prendre le conteneur immobilier ou se trouve « Le Grand Maghreb » qui est un endroit stratégique sur la route principale Nador-Melilla, Ait-Nsar, Nador-Arouit, Selouane, Taouima ? Surtout que le gouverneur de Nador proposait aux commerçants le déplacement vers la place de la jeunesse et de sport comme une solution temporaire, alors qu’elle sera définitive car c’est une habitude des autorités dans la gestion de ce genre des événements, exactement comme cela c’est passé auparavant avec les commerçants de EJJOUTIYA dans la moitié des années quatre-vingt-dix.
6- Ce centre commercial incendié est considéré comme un grand pilier du patrimoine économique et commercial de Nador et du Rif. Il offre l’emploi à plus de 2000 habitants de la ville (600 commerçants et 1500 employés), et constitue avec les autres centres commerciaux du capital Rifain, comme Oulad MIMOUN et El-Morakkab, une grande concurrence de la machine économique du régime marocain ONA (Omnium Nord Africain) du holding royal. Ce réseau qui tente de monopoliser tous les secteurs économiques du Rif, comme d’ailleurs des autres régions, utilise tous les moyens de la ruse, de la tromperie et de la conspiration, surtout que ce réseau se constitue des gens issus de la politique, de l’économie et de la sécurité makhzénienne qui travaille d’arrache-pied pour monopoliser tous les secteurs économiques au profit du holding du makhzen.
7- Presque une semaine après l’incendie, aucune délégation gouvernementale ne visitait la place de l’incendie comme à l’habitude des gouvernements marocains dans ce genre des événements. Ainsi, le cabinet royal ne rédigeait aucune « lettre de solidarité » comme elle faisait à l’occasion d’événements similaires dans d’autres villes du Maroc, mais comme le cas présent il s’agit du Rif, ce cabinet nous donne un signe fort et clair de "qui est derrière cet incendie", c’est-à-dire son propre réseau !
Avec le regroupement de toutes les informations disponibles jusqu’à présent à propos l’incendie de cet patrimoine commercial Rifain, on voit clairement que l’intention de sauver le centre commercial n’existait pas dans ce cas, ce qui cache une intention de sabotage économique organisé par le makhzen lui-même contre les biens du Rif.
C’est suite au contexte général de cet incendie, qui est un contexte marqué par le monopole de tous les aspects économique par un réseau mekhzanien, et suite aux signes cités ci-dessus, on peut dire sans aucun doute que c’est le mekhzan marocain qui est derrière cet incendie artificiel pour aggraver la tragédie du peuple Rifain et mettre ainsi ce peuple résistant à genoux. Surtout que l’esclavagisme moderne est un principe fondamental de la nouvelle politique sécuritaire du makhzen; une politique qui trouvait devant elle la classe moyenne des commerçants rifains qui constitue pour elle un grand obstacle ! d’où l’intérêt de cet incendie
Fikri El Azrak,
SIWEL 011327 JUI 14