ERBIL (SIWEL) — L’alerte jihadiste a été lancée dans le camp de réfugiés kurdes de Makhmur, à une cinquantaine de kilomètres au sud d’Erbil. De nombreux combattants du PKK, descendus des montagnes, sont arrivés dans cette zone pour organiser la défense et stopper l’avancée des jihadistes. Une responsable de ce camp de kurdes de Turquie a affirmé que des femmes, des enfants et des personnes âgées ont été évacués en raison des attaques éventuelles par les jihadistes de l’Etat islamique (EI).
LES HABITANTS CRÉENT UNE MILICE DE 1.000 COMBATTANTS
Les habitants de ce camps, biens formés et disciplinés en raison de leurs liens proches avec le PKK, ont rapidement créé une milice de 1.000 combattants, avant de prendre de le contrôle des points stratégiques dans cette zone, à mi-distance entre les grandes villes de Mossoul et Kirkouk.
D’une rapidité surprenante, le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) a envoyé ses combattants et combattantes sur place pour organiser la défense. De nombreux habitants des villages aux alentours ont également rejoint le front aux cotés des combattants du PKK et de la milice du Makhmur.
Les habitants de Makhmur avaient déjà sonné l’alarme après la chute de Mossoul, le 10 juin, par des jihadistes, connus pour leurs crimes sauvages, appelant les autorités kurdes d’Erbil à prendre des mesures et fournir des armes. Mais cette demande avait été refusée.
Des violents combats se déroulent entre les combattants du PKK et les jihadistes près de la ville de Makmur, à 15 km de camp de Makhmur. Il y a une coordination naturelle entre les combattants du PKK, les miliciens et les peshmergas.
L’INTERVANTION DU PKK BRISE LA PEUR ET DONNE DU COURAGE
Il parait que l’intervention du PKK et des combattants kurdes syriens à Rabia, à Sinjar et à Makhmur a brisé la peur des habitants du Kurdistan irakien et redonne la force et du courage. Il s’agit également d’une intervention contre le recul des peshmergas face aux jihadistes. Les combattants du PKK veulent notamment renforcer la résistance et reprendre les zones prises par des jihadistes.
Les combattants kurde syriens, épaulés par le PKK, ont déjà pris le contrôle de Rabia, sur la frontière avec la Syrie. Cette ville avait été envahie par des jihadistes le 2 aout, après le recul des peshmergas. Les Unités de défense du peuple (YPG), armée kurde syrienne, et les combattants du PKK sont également arrivés dans la région de Sinjar, prise le 3 aout par des jihadistes.
Les combattants kurdes ont d’abord pris le contrôle des montagnes de Sinjar ou des dizaines de milliers de kurdes yézidis sont bloqués et menacés de massacres, avant de commencer l’évacuation. Les YPG et le PKK ont ensuite lancé une vaste opération de "nettoyage" dans la zone. Les jihadistes auraient tués des centaines de civils dont des enfants et auraient enlevées au moins 1.500 personnes. Des dizaines de personnes, dont 70 enfants, seraient en outre morts en raison du manque de nourriture et d’eau.
Le chef militaire du PKK Murat Karayilan, avait appelé le 4 aout les Kurdes à unifier leurs forces pour stopper l’avancée des jihadistes. "Formons un commandement uni. Préparons-nous et arrachons l’EI des zones qu’il a occupées, dont Sinjar. C’est possible", avait-il dit, demandant notamment la constitution d’un conseil militaire commun.
"Nous pouvons libérer Sinjar ensemble mais, si tel n’est pas le cas, nous y mènerons une guérilla" avait-il en outre affirmé, avant d’ajouter: "Nous ne laisserons pas l’EI faire ce qu’il veut là-bas. Nous ferons tout pour l’en empêcher".
Source acktukurde.
http://www.actukurde.fr/actualites/668/les-combattants-du-pkk-arrivent-a-erbil.html