AOKAS (SIWEL) — Pour protester contre l’attribution de logements selon des critères douteux, depuis le 10 novembre, les citoyens d’Aokas ne se contentent plus seulement de fermer les routes dans la journée, ils ferment la route même pendant la nuit en ne laissant passer que les ambulances. Cependant, les représentants de l’Etat algérien, en l’occurrence ici une majorité RCD, ne daignent pas pour autant rencontrer les protestataires. Et au lieu de régler les problèmes des citoyens de cette localité kabyle d’Aokas, le FFS et le RCD s’adonnent à des règlements de comptes.
Il y a lieu de préciser que l’exécutif communal est tenu par une majorité RCD. C’est donc ce dernier qui est confronté aux postulants qui contestent la liste d’attribution des logements à Aokas. De ce fait, profitant de cette « mauvaise passe » dans laquelle se trouve le RCD, le FFS qui vient de consolider encore davantage ses liens avec le FLN, n’a pas manqué de rendre la monnaie de sa pièce au RCD qui avait fustigé cette nouvelle alliance entre le FLN et le FFS, oubliant au passage que lui-même entretenait des « amours » pour le moins « contre-nature » avec des terroristes islamistes du GIA, dont les tristement célèbres « Boukkemekhem » et « Djedi ».
Toujours est-il que dans cette concurrence d’alliance avec les ennemis de la Kabylie, le RCD, mis en difficulté par les kabyles d’Aokas par rapport à une attribution jugée frauduleuse, a été pris pour cible par le FFS qui n’a pas hésité à placarder une déclaration de sa section locale à Aokas pour fustiger les élus du RCD et sa section communale qui, selon le FFS, n’auraient pas hésité à «voler les biens publics destinés aux nécessiteux», en affirmant que «le RCD, par cet acte ignoble, démontre combien il veut se servir et servir les siens». En outre, la déclaration du FFS appelle les autorités (sic) à «ouvrir une enquête pour remédier à ce grave problème qui peut dégénérer à tout moment».
Enfin, suivant son allié du FFS, le FLN est venu appuyer cette déclaration en se dissociant de la gestion de la collectivité, alors même qu’un de ses propres élus fait partie de l’exécutif communal, détenu par une majorité RCD qui se voit ainsi désavouée par un "élu"!
Dans ces conditions de « partage » des pouvoirs locaux entre le FLN, le FFS et le RCD, on se demande à quelle « autorité » s’adresse exactement la demande d’enquête du FFS, sachant que les autorités locales sont détenues par le RCD, le FLN et le FFS et que tout ce beau monde navigue « à vue » dans un jeu d’alliance tantôt avec les « islamistes » du FIS, tantôt avec les « arabistes » du FLN , tantôt avec les « affairistes » de l’armée algérienne ?!
Bref! un véritable capharnaüm dans lequel la population kabyle d’Aokas ne peut que constater que c’est bien elle qui fait les frais de la gestion du pouvoir local pour le compte de "l’Algérie une et indivisible". Alors certes, ce pouvoir local est actuellement détenu par le RCD, mais il serait géré exactement de la même manière si c’était une majorité FFS, ou FLN, quel que soit le jeu d’alliance et les "proportions" des uns et des autres.
Tant que la Kabylie ne sera qu’un enjeu électoral et un terrain de règlement de conflits entre les grands manitous de la nomenklatura algérienne et ceux qui leur servent de relais, sans jamais servir la cause kabyle, il n’y aura point de salut pour la Kabylie !
zp,
SIWEL 141259 NOV 14