EL KSEUR (SIWEL) — Le nouveau comité exécutif du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) s’est réuni le 28 novembre 2014, à El Kseur. Il a débattu d’un certain nombre de points relatifs à sa propre stratégie et a exprime les positions du Mouvements sur l’actualité tant en Kabylie qu’au niveau international. Ci-après l’intégralité du communiqué
MOUVEMENT POUR AUTODÉTERMINATION DE LA KABYLIE
M.A.K
Communiqué du Comité Exécutif
Le nouveau comité exécutif du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) s’est réuni le 28 novembre 2014, à El Kseur pour examiner les points suivants :
1- Règlement intérieur du comité exécutif
2- Feuilles de route pour chaque secrétaire national
3- Positionnement du MAK vis-à-vis de l’actualité
Après un long et fructueux débat, les membres du nouveau comité exécutif ont adopté le règlement intérieur devant fixer les règles de fonctionnement de l’équipe dirigeante de façon à réaliser et à optimiser au maximum les objectifs du mouvement.
A l’issue de l’adoption du règlement intérieur, le président du MAK a remis à chacun des secrétaires nationaux du mouvement la feuille de route dans laquelle sont assignés les missions et les objectifs à atteindre pour faire avancer le combat kabyle.
Afin de faire face au rétrécissement du champ de la Kabylophonie en raison de la politique forcenée d’arabisation et de salafisation menée par l’Etat algérien, le Comité Exécutif a mis sur pied un centre chargé de la promotion de la langue et de la culture kabyles. Ce centre sera composé de jeunes militants et de cadres du mouvement, tout en restant ouvert aux compétences kabyles avérées, soucieuses de contrecarrer la substitution culturelle et linguistique opérée en Kabylie par les institutions algériennes.
Le passage de l’autonomie à l’autodétermination, implique des changement dans la stratégie et le mode opératoire du MAK qui doit impérativement être un mouvement à la fois politique et social qui ne se contenterait plus de revendiquer un statut politique pour la Kabylie, mais devant aussi accompagner le peuple kabyle dans ses luttes sociales. Le Comité exécutif a donc mis sur pied un département chargé de réfléchir sur les voies et les moyens d’action qui permettraient au MAK d’accomplir sa mission libératrice en adaptant sa stratégie aux changements de ses objectifs.
Enfin, afin de faire face à la forte demande de la CIK, le comité exécutif a procédé à la mise en place d’un Centre d’Etat Civil Kabyle dont la gestion est confiée à Said Lahsen.
Le mépris affiché par l’Etat algérien à l’égard de notre langue dans les différents paliers scolaires, le manque de considération à l’égard de ses enseignants, le refus de l’université de Sétif d’enseigner la langue première de la Kabylie mais aussi de toute l’Afrique du Nord, nous renseigne sur les visées diaboliques d’un Etat colonial qui ne jure que par l’extinction du peuple kabyle et dont l’unique remède consiste en l’avènement d’un Etat Kabyle.
La sur-militarisation, l’insécurité, le sabotage économique, le chômage galopant, la corruption érigée en mode de gestion, la destruction de l’environnement, constituent, en plus de la politique d’arabisation et de salafisation, l’essentiel du projet de l’Etat algérien dont le but n’est autre que la pulvérisation de la Kabylie en tant que peuple et nation. Quant à la manne pétrolière et à la quote-part de la Kabylie sur les richesses du Sahara, que d’aucuns nous invitent à ne pas renoncer, il faut préciser que celles-ci ne servent qu’à doter la Kabylie d’infrastructures dites « sécuritaires », telles que les casernes, et à équiper leurs occupants d’un armement sophistiqué destiné à museler le peuple kabyle, y compris par l’usage de balles explosives. Il n’y a aucune autre solution à la viabilité du peuple kabyle en dehors du recouvrement de sa souveraineté.
Le comité exécutif salue les efforts de l’Anavad et de son président, Ferhat Mehenni, œuvrant à internationaliser la question kabyle, et ce, en dépit d’une conjoncture internationale difficile, dominée par une prétendue lutte contre un terrorisme international savamment mis en place et entretenu afin de maintenir dans la terreur les peuples dont les richesses de leurs territoires sont convoitées. L’action diplomatique de l’Anavad a permis de faire resurgir la vitalité des couleur de la Kabylie, longtemps ensevelie sous le vernis arabo-islamique de l’Etat algérien qui ne respecte rien, ni les droits humains , ni les droits des peuples en dépit du fait d’être le signataire hypocrite de toutes les chartes y afférant. Ainsi, le peuple kabyle a gagné en visibilité et le monde a découvert que dans cette région d’Afrique du nord, « supposée arabe », il y a un peuple irréductible qui demeure intraitable sur sa dignité et son identité : Le peuple Kabyle ! Celui-ci, imprégné de ses valeurs ancestrales de liberté, de tolérance, de justice et d’équité, inscrit naturellement son combat dans la dynamique universelle d’émancipation des peuples opprimés.
La Kabylie est incompatible avec les identités politico-religieuses intolérantes, sectaires et racistes et ne peut, en Algérie, avoir d’avenir prospère en dehors de son droit à disposer librement d’elle-même. Aucune force au monde ne peut obliger un peuple à accepter passivement sa propre éradication.
La zone libre d’Ibarbachen a prouvé que la Kabylie gagne bien plus qu’elle ne perd à se passer des services sournois de l’Etat algérien. En effet, point de commissariat, de gendarmerie, de prison ou de tribunaux algériens chez les Ibarbachen. La sécurité est assurée par les citoyens organisés en comité de villages et la justice est rendue par les conseils des sages, selon la tradition ancestrale des Âarchs et confédération des Âarchs. Ce n’est pas à Ibarbachen que le banditisme, les kidnappings et le terrorisme se manifestent mais bien dans les zones occupées par les centaines de milliers de policiers, de gendarmes et de militaires algériens. Les conclusions qu’il convient d’en tirer s’imposent d’elles-mêmes. Le Comité Exécutif tient à réitérer une nouvelle fois son soutien et sa solidarité à la « zone libre d’Ibarbachen » qui est en parfait accord avec la tradition ancestrale de liberté, de dignité et de solidarité du peuple kabyle et qui constitue l’exemple à suivre pour toute la Kabylie.
Le Comité exécutif tient à exprimer une nouvelle fois sa solidarité avec le peuple Mozabite qui ne cesse de subir les agressions des hordes de mercenaires issus de la population arabe châambas. Ces derniers mènent contre les mozabites des raids ravageurs, dont certains ont été meurtriers. Ils les assiègent quotidiennement, en toute impunité, et avec la complicité agissante des forces de police et de gendarmerie algériennes. L’Etat algérien n’épargne aucun effort pour terroriser les Mozabites afin qu’ils quittent d’eux-mêmes leur territoire ancestral dont ils ont fait un enfer, et ce, afin de les spolier des richesses énergétiques dont regorgent leur sol ; des richesses qui ne doivent en aucun cas profiter au peuple amazigh du Mzab, conformément au racisme et à la logique conquérante de la politique arabo-islamique de l’Etat algérien.
En Kabylie, nous avons récemment assisté au redéploiement des forces de la gendarmerie algérienne qui ont poussé leur cynisme jusqu’à tenter d’imposer, à cette même jeunesse qu’elle avait tenté de liquider à coup de balles explosives, une conférence sur le service militaire pour le compte de l’Etat algérien qui assassine la Kabylie. Violant les franchises universitaires de l’université Mouloud Mammeri, les gendarmes algériens ont pu se rendre compte une nouvelle fois que la jeunesse estudiantine kabyle n’abdiquera jamais.
De 1949 à 2001, en passant par 1980 et 1981, la jeunesse estudiantine kabyle n‘a rien oublié du mépris qui a toujours été opposé au peuple kabyle. Elle vient de prouver encore une fois à travers les rassemblements et les marches organisés à Vgayet à l’appel de la coordination libre des étudiants, qu’elle sera à jamais digne du combat de ses aînés.
Enfin, le Comité Exécutif tient à témoigner sa fraternelle solidarité à la famille Mécili qui vient de subir un nouvel affront dans la prononciation honteuse d’un non-lieu dans l’affaire de l’assassinat, à Paris, de l’opposant kabyle Ali-André Mécili. Le MAK considère que Paris,devenue « capitale du crime politique », est responsable de l’assassinat de Mécili au même titre qu’Alger. L’Histoire jugera sévèrement la France qui se targue d’être le berceau des droits de l’Homme alors que des opposants politiques Kabyles, marocains, kurdes sont assassiné impunément à Paris.
Le Comité exécutif tient également à exprimer son soutien au peuple kurde qui démontre que le succès de la lutte contre le fléau mondial du terrorisme islamiste relève des valeurs et non des moyens. La preuve est que ce sont les kurdes de Kobanê qui mettent en échec les terroristes de l’Etat islamique (Daech) et non les supers puissances militaires de la coalition occidentale, celle-ci a fini par dévoiler au monde entier toute l’étendue de sa coupable complaisance vis-à-vis des géniteurs arabo-islamiques de la secte des criminels, dont elle a fait ses "alliés".
Vive la Kabylie et le peuple kabyle
Vive les peuples épris de justice et de liberté
Bouaziz Ait Chebib, président
SIWEL 291329 NOV 14