OSLO (SIWEL) — Le 26 novembre dernier, la maison de la littérature d’Oslo (Norvège) a organisé un débat autour d’un documentaire intitulé « Le voyage de Nadia ».
Celui-ci est réalisé par femme qui se prétend être une féministe algérienne d’origine kabyle, mais le reportage est en réalité une œuvre de propagande algérianiste destinée à faire croire au monde entier que la Kabylie, c’est encore pire que Kaboul… car selon la réalisatrice Nadia Zouaoui, la condition de la femme en Kabylie est due à la culture ancestrale kabyle (qui enferme, violente et maltraite la femme) et non aux lois islamiques qui n’ont rien à voir avec la condition de la femme kabyle…
Retour sur un reportage de propagande anti-kabyle.
L’évènement, qualifié de documentaire sur la condition de la femme en Kabylie, est présentée par monsieur l’ambassadeur du Canada, lui-même. Celui-ci est, bien sûr, accompagné de l’ambassadeur d’Algérie. Les débats sont sensés se dérouler en leur présence mais à la fin du documentaire, juste avant les débats, les deux ambassadeurs vont très discrètement s’éclipser après avoir a repéré, dans la salle, l’un des « perturbateurs » kabyles qui avaient déjà ridiculisé le Festival de musique du Monde à Oslo (voir notre article à ce sujet). Les deux ambassadeurs prennent la fuite et évitent le débat, laissant Nadia seule face à la « remise en place ».
Le fameux documentaire visionné est soi-disant l’autobiographie de la réalisatrice algérienne « d’origine » kabyle qui raconte l’histoire d’une jeune fille de 19 qui part rejoindre au Québec un mari algérien, deux fois plus âgée qu’elle, à la suite d’un mariage « arrangé ».
18 ans après, la jeune fille « donnée en mariage » par son père parle de virginité, d’honneur, de violence, d’enfermement et de crimes d’honneur dont les femmes seraient victimes en Kabylie … bien plus que partout ailleurs en Algérie. A l’entendre, on pourrait croire que Kaboul, ça se trouve en Kabylie !
C’est donc la victime, Nadia Zouaoui, qui réalise elle-même son documentaire dans son village natal, à Tazmalt, en Kabylie (ce n’est pas sure que les femmes de Kaboul puissent en faire autant) ; et c’est son petit papa chéri, précisément celui qui l’a forcée à se marier à un « vieux », qui fait le guide pour que sa pauvre fille fasse toute la démonstration de la désastreuse « condition de la femme kabyle » qu’il lui a lui-même fait subir (très curieux tout de même)….. Et bizarrement, la victime de ce fameux mariage forcé ne semble pas du tout en vouloir à son petit papa chéri qui a gâché sa vie et sa jeunesse. Par contre, elle en veut énormément à la culture kabyle qu’elle rend exclusivement responsable de ce mariage contracté par son propre père…
Le comble de ce reportage c’est que cette réalisatrice, Nadia Zouaoui, dénonce soi-disant le code de la famille algérien, mais elle omet de préciser que les lois de ce code sont directement inspirées de la charia islamique…, car l’essentiel pour cette « kabyle » dont il est important de préciser qu’elle travaille en collaboration avec les ambassades d’Algérie et du Canada _ et qui plus est, pour le compte de la TV arabe Qatari : Al Djazira _ c’est de mettre en cause la culture kabyle et dédouaner la culture arabo-islamique des graves conséquences qu’elle a sur les cultures qu’elle a eu à approcher… ( l’occident ne tardera pas à s’en mordre les doigts, bien plus sérieusement que cela n’est déjà le cas)
Sans surprise, l’algérienne Nadia, malheureuse réalisatrice d’origine kabyle, est donc lâchement "abandonnée" et se retrouve seule face au public convié à débattre de cette "horrible" culture kabyle qui fait un si triste sort aux femmes. Les débats se réalisent autour d’un petit banquet avec au menu : Petit four, "vin blanc", "vin rouge", jus de fruits etc …
Ainsi, à l’ouverture des débats avec le public, de nombreuses questions ont été posées dont la plus importante est celle-ci : « Est-ce que la situation des femmes kabyles est due à la culture environnante ou à l’Islam » ?
Là-dessus, contredisant de facto l’image véhiculée par le documentaire, les Kabyles présents dans le débat se sont tout de suite insurgés contre l’image de la culture kabyle véhiculée par ce « documentaire ». Ils ont rappelé que la Kabylie a de tout temps été laïque et que c’est l’Etat algérien, une dictature arabo-islamique, qui impose aux kabyles le code de la famille, inspiré de la loi islamique. Ils rappelleront aussi que c’est uniquement en Kabylie, et nul pas ailleurs, qu’il y a eu des manifestations contre ces lois d’inspiration islamique et qui réduisent les libertés des femmes. Sans compter que les seules organisations politiques à revendiquer l’égalité des sexes, sont exclusivement kabyles.
Ensuite, une femme norvégienne, ayant vécu trois ans en Algérie, intervient à son tour et elle fait remarquer à la réalisatrice algérienne qu’elle « ne reconnaissait pas du tout la Kabylie » telle qu’elle la présente dans son reportage.
Une autre norvégienne qui a également vécue en Algérie dit la même chose et précise même que c’est seulement en Kabylie qu’elle avait pu voir une certaine liberté et un certain respect des femmes qui pouvaient circuler librement sans se faire insulter ou harceler et que c’était encore uniquement en Kabylie que la religion et la consommation d’alcool (ou non) était une affaire de liberté individuelle, contrairement aux autres régions d’Algérie où il y avait beaucoup d’hypocrisie par rapport à ces questions…
Alors acculée de toute part, et très ennuyée d’avoir été reconnue comme étant la femme kabyle qui prie avec un foulard sur la tête à la fin du documentaire, une posture qu’elle a été incapable de justifier, Nadia Zouaoui a été obligée de se rétracter et de dire que ce n’est pas de la société kabyle qu’elle parle mais de sa « vie prive » ; alors qu’elle avait soutenu exactement le contraire dans son reportage. Mais un des kabyles présents lui fait remarquer que ce n’était pas possible que l’ambassade du Canada dépense une fortune pour promouvoir, à travers l’ensemble de ses ambassades dans le monde, la vie privée d’une seule personne. Cet intervenant a soutenu que le Canada préservait plutôt ses intérêts avec la mafia algérienne avec laquelle plusieurs contrats avaient été signés et qu’en contrepartie, il servait de relais à la diabolisation de la Kabylie.
« Cette femme qui se fait financer par l’ambassade du Canada et le Qatar, qui se fait parrainer par l’ambassade d’Algérie au Canada veux faire croire au monde entier que c’est de la Kabylie que s’inspire Kaboul » confie un autre kabyle à la norvégienne qui disait ne pas reconnaitre la Kabylie telle que Nadia Zouaoui la décrivait.
La malhonnêteté intellectuelle de ce reportage est sidérante. Partant de son cas particulier pour le généraliser à toute la Kabylie, la réalisatrice prétend dépeindre la culture ancestrale des kabyles comme étant une culture particulièrement rétrograde envers les femmes. Quand Nadia parle de l’enfermement des femmes kabyles, elle oublie de dire que cet enfermement n’a (autrefois) existé que chez les dignitaires religieux de la Kabylie, c’est-à-dire les marabouts et encore, uniquement chez la bourgeoisie maraboutique et que ceux-ci se réclamaient non pas de la « culture ancestrale » mais précisément de la culture islamique …
Quant aux autres kabyles, y compris chez les marabouts « désargentés », les femmes travaillent dans les champs, cueillent les olives, le bois et les figues, elles vont à la fontaine et rendent visites librement au voisinage. Faut-il rappeler que c’est sous le commandement d’une femme, qui plus est maraboutique, que les kabyles ont résisté à la conquête française ?
Quelle honte pour cette Nadia Zouaoui, car quand elle parle de la violence qui est faite aux femmes en Kabylie, elle assure et veut convaincre le public que cette violence est issue de la culture kabyle et non de l’Islam. Elle parle comme si dans l’islam il n’existait aucun verset coranique qui parle du « droit » du mari à frapper son épouse s’il en craint la désobéissance…Et pourtant ce verset existe bel et bien, tout comme, dans le monde entier, y compris en France, au Canada, aux USA, la violence qui est faite aux femmes fait plus de victimes que le cancer ou le sida.
Pour rappel, selon les chiffres de l’OMS : En Australie, au Canada, en Israël en Afrique du Sud et aux États-Unis, 40 à 70 % des femmes victimes de meurtre ont été tuées par leur partenaire. En France, le plus grand pays des droits de l’homme, une femme meurt sous les coups de son conjoint tous les 2 jours et en Algérie c’est 4 fois plus…alors en quoi, la violence faite aux femmes serait une tare spécifiquement kabyle ?
CONCLUSION : Le comble de cette affaire, c’est que cette algérianiste produit ses reportages de propagande avec des financements de la chaine arabe du Qatar Aldjazira :
Le premier pour stigmatiser la Kabylie et la présenter comme une entité culturelle rétrograde qui méprise la femme, l’enferme et l’asservie et que la condition de la femme en Kabylie n’a rien à voir avec l’islam et que c’est dû à la culture kabyle uniquement ;
Le second film documentaire a été réalisé pour dénoncer l’islamophobie de l’occident depuis les attentats du 11 septembre… «Fear, anger and politics» ( peur colère et politique)
Et pour son troisième film documentaire, cette algérienne projette de le faire prochainement sur MATOUB LOUNES !
kh,
SIWEL 171629 DEC 14