ALGER (SIWEL) — « Radio tisnat, am nettat ulac snat !» (La Radio Chaine II, comme elle il n’y en a pas deux). Telle est la devise de la chaine II, une chaine d’Etat algérienne d’expression amazighe (berbère). Et en effet, en matière de censure et de manipulation de l’information, il n’y en a pas deux comme elle, du fait, précisément, qu’elle s’adresse à une population considérée comme « insuffisamment assimilée à une culture étrangère dans son propre pays ». Zedek Mouloud vient d’en faire à son tour les frais, après Slimane Azem, Ferhat, Matoub et bien d’autres encore pour peu qu’ils ne rentrent pas dans le moule algérianiste, définissant l’identité nationale algérienne comme arabe et islamique avec quelques « vestiges historiques », retranchés dans les montagnes de Kabylie ou du pays Chaoui ou encore dans le lointain désert des Touaregs, vestiges destinées à être assimilés à leur tour de grès ou de force.
Mouloud Zedek, qui a sorti son dernier album ce 20 décembre 2014, a donc subi une fatwa proclamée par le DG de la radio algérienne, dite kabyle ou amazighe. La « fatwa identitaire » proclamée contre Zedek Mouloud interdit d’antenne le dernier album de l’artiste kabyle et par extension toute son oeuvre.
C’est sous forme de « directive » que la fatwa a été donnée par le premier responsable de la Chaîne II en personne et depuis, aucune chanson de Mouloud Zedek n’est diffusée par la chaîne II. Le petit rejeton de la Chaine II, la mal nommée radio Tizi Ouzou, suit à la lettre les directives de censure de sa tutelle, basée à Alger, indiquant ainsi, à qui oserait en douter, que l »Algérie est bien une république démocratique et populaire.
Source le Radar de Liberté
Pour rappel, le dernier album de Zedek Mouloud, « Asderdef », évoque la lutte et l’engagement en faveur de l’identité kabyle et amazighe ainsi que la campagne de haine et de stigmatisation dont avait fait l’objet le chanteur kabyle après sa participation au fameux déjeuner public du 03 août 2013 à Tizi-Ouzou.
Le 03 août 2013, à la suite d’une vaste campagne d’inquisition en Kabylie en plein mois de ramadan, un groupe de citoyens de Kabylie, majoritairement issu de la mouvance du Mouvement kabyliste du MAK, ont appelé à un déjeuner public pour défendre la liberté de culte et de conscience comme pour dénoncer le dictât islamiste, imposé par la force du bâton des gendarmes algériens qui ont commis des vagues d’arrestation sur les non jeûneurs et qui ont retiré les licences de commerce à ceux qui ouvraient leur restaurants ou fast-food pendant le ramadan.
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SIWEL 141152 JAN 15