AKBOU (SIWEL) — Hier, 20 janvier 2015, un incident pour le moins révélateur s’est produit au tribunal d’Akbou, dans le département kabyle de Vgayet. En effet, un procès a opposé un journaliste algérien, S.H, à un citoyen résidant dans la ville d’Akbou A.S. et se revendiquant fièrement « Directeur de campagne du président Bouteflika » lors des dernières élections présidentielles algériennes… c’est dire !

 

Le journaliste travaille pour le compte d’un journal du nom de « Carrefour d’Algérie » et pour la « Radio Soummam », dont on ne peut pas dire que la liberté d’expression soit le principal attrait, comme l’ensemble de la presse algérienne dans tout l’Algéristan… mais enfin, il faut bien gagner son pain…

L’affaire opposant le journaliste et le résident d’Akbou trouve son origine dans un article publié par le journaliste sur une question de malversations et de magouilles concernant le foncier dans la commune d’Akbou. Or le résident d’Akbou, A.S., heureux bénéficiaires d’une parcelle de terrain s’est senti visé par l’article. Aussi, fort de son statut de « Directeur de campagne du président Bouteflika», A.S. s’en est de suite pris au journaliste en question et l’a copieusement abreuvé d’insultes et de menaces. Le journaliste dépose plainte contre A.S.

L’audience qui a eu lieu hier, 20 janvier au tribunal d’Akbou s’est vue perturber par l’intrusion d’un groupe de militants du RND, une des innombrables métastases du FLN, conduit par le premier responsable de la section, dite locale. Ces derniers sont venus manifester leur solidarité avec l’heureux (et frauduleux) bénéficiaire de la parcelle de terrain. Leur plaidoirie en faveur de A.S. consistait à brandir des portraits du président algérien Bouteflika et à scander des slogans en faveur de ce dernier… une sorte de remake de la campagne électorale pour le 4è mandat de Bouteflika à la présidence algérienne.

Les amis du prévenus n’ont pas manqué de mettre en avant leurs « connaissances au plus haut niveau de l’Etat », ce qui signifie en langage clair qu’ils sont des « intouchables ». Le juge a dû suspendre la séance pour parlementer lui-même avec les « intouchables ». A la reprise du procès, l’heureux bénéficiaire de parcelles de terre en Kabylie, et non moins « Directeur de campagne du président Bouteflika », ce dernier a produit en guise de plaidoirie, un long et fastidieux éloge de son « excellence le président de la république algérienne».

Et si le parquet a retenu 02 mois de prison contre le prévenu, le verdict contre « l’intouchable » ne sera annoncé que le 03 Février 2015. Inquiète, la Ligue algérienne des droits de l’Homme a demandé un illusoire « respect des procédures et des normes » pour un « procès équitable » ; ce qui relève véritablement du gag quand on sait que les terres de Kabylie sont ouvertement distribuées aux « Directeur de campagne du président Bouteflika » et que les logements sociaux sont quant à eux distribués aux terroristes islamistes « repentis », histoire de reconfigurer le paysage social, politique et culturel de la Kabyle dans le cadre de la fondation de la grande nation qu’est l’Algéristan .

cdb/wbw
SIWEL 211756 JAN 15

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