PRAGUE (SIWEL) – Dans le cadre de la commémoration des deux printemps kabyles, et du lever du drapeau kabyle, Lyazid Abid, vice président du Gouvernement Provisoire de la Kabylie, a développé un discours des plus pertinents, le 02 mai au soir à partir de la capitale de la République Tchèque, Prague.

 

Avant de commencer sa communication, il présenté à l’assistance les salutations du président du GPK, Ferhat Mehenni, ainsi que celles de ses collègues les Ministres de l’ANAVAD.

Lyazid Abid a demandé à l’assistance une minute de silence à la mémoire des martyrs tombés pour la Kabylie. Après ce moment solennel, il a été procédé au lever du drapeau officiel kabyle par une enfant qui symbolise le futur de la Kabylie sous l’hymne national kabyle. Le vice président, suivi en cœur par les présents, ont prêté serment au drapeau et à la nation kabyle.

Après avoir chaleureusement écouté et remercié la forte délégation kurde pour son message d’amitié et de soutien au peuple kabyle, Lyazid Abid a d’emblée fustigé « le régime algérien qui a l’habitude de récupérer les revendications Kabyles à son compte, pas pour les promouvoir mais pour les étouffer dans l’œuf. Cette pratique est depuis quelques temps, très en vogue au sein du pouvoir algérien. Par exemple tamazight telle qu’elle est enseignée dans les écoles algériennes en Kabylie est promise à une mort douce, lente est certaine. Ne fallait-il pas s‘y attendre quand on sait que cette reconnaissance par Alger s’est faite sous la contrainte ».

Le pouvoir craint de voir la Kabylie meurtrie par la perte de 128 des siens et des milliers de blessés, lors des tristes événements de 2001, prendre les armes pour en découdre une fois pour toute ». Ces déclarations émanent avant tout d’un militant de la cause Kabyle, épris de liberté, avant qu’il soit responsable du GPK.

Tout en rendant hommage à la formidable mobilisation du 20 avril qui a consacré définitivement l’adhésion du peuple kabyle à la revendication de l’indépendance, le vice-président de l’Anavad, a félicité le MAK pour tous ses efforts en déclarant: " Le travail paye. L’engagement des militants du MAK qui ont défie la peur et la répression, a fini par faire entendre la voix de la liberté dans chaque parcelle du territoire kabyle et le résultat est là: des marches historiques et mémorables qui ont marqué le 20 avril. Un tournant décisif vient d’être amorcé dans le sens de la libération de la Kabylie."

Lyazid Abid, lors de son discours prononcé devant une salle pleine, regrette que des partis, tels le FFS et le RCD, ne répondent plus aux aspirations des Kabyles. « Le FFS s’est allié avec les islamistes et le RCD avec les généraux », dira-t-il, mais sont-ils conscient de la gravité de la situation. L’orateur rappellera que le dialogue avec ces deux partis kabyles est toujours ouvert et bienvenu. Un appel du cœur de la part du GPK /MAK qui aspirent à une union kabyle, comme la souhaite la quasi totalité des Kabyles.

Le responsable du GPK n’a pas mâché ses mots en déclarant que le régime algérien n’a aucune légitimité de parler au nom de la Kabylie depuis de 2001, date de la création du MAK. Plus loin encore il dira que « la langue kabyle est la seule langue officielle de la Kabylie ». Une déclaration qui a provoqué de fortes ovations de l’assistance. Connu pour son franc parlé, et loin de toute démagogie, Lyazid Abid a appelé toutes les femmes Kabyles à rejeter le port du voile islamique. « On doit nettoyer nos villages des salafistes », une phrase qui a provoqué de fortes ovations de toute l’assistance.
Abordant directement le processus de la libération de la Kabylie, monsieur Abid a appelé à la mobilisation et à l’union de toute la Kabylie. « Pour accélérer ce processus du recouvrement de notre souveraineté, il faut élargir notre souveraineté à d’autres domaines. Nous devons impérativement chasser les salafistes de nos villages. C’est du reste actuellement le vœu de tous les peuples civilisés, tant ces fanatiques d’un autre âge mettent en danger les valeurs de tolérance qui rendent viable la vie en société. Ils nous ont été imposé, on n’a pas besoin d’eux. La Kabylie, du haut de ses montagnes, avec ses traditions, sa laïcité, son nif (honneur), et son la3nay (hospitalité) est plus proche de Dieu que n’importe quel peuple de l’Arabie. J’exhorte les femmes Kabyles qui portent le Hidjab à le jeter à la poubelle. N’ayez crainte, votre honneur, votre dignité, votre Kabylilté en sortira grandie », dira le vice président du GPK. Un discours loin de toute démagogie qui a été fortement ovationné par le public.

De son côté Ahmed Amrioui, en sa qualité de directeur de la fondation FIDEK, a insisté sur la nécessité du financement de l’Etat kabyle. Il dira qu’un des projets de la fondation dont il active « est la construction d’une TV publique kabyle susceptible de projeter une image réelle de la société kabyle, des activités de notre Gouvernement et de notre vison du monde ».
Ahmed Amrioui ajouta qu’après « l’appel du président de l’AVANAD à la diaspora kabyle d’adhérer massivement à Fidek, je vous demande aussi d’y adhérer concrètement. Vous trouverez nos coordonnées sur le site web : www.fidekabylie.org

Pour sa part, Razik Zouaoui, militant du MAK, est revenu sur l’importance du patronyme et du toponyme en Kabylie. "Même si l’école algérienne, l’administration, les mosquées, les médias disent que vous êtes arabes, votre prénom vous rappelle que vous êtes Kabyles."

Yacine T.

Source Tamurt,

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