La Kabylie doit impérativement devenir indépendante. Les grandioses marches du 20 avril 2015, conjuguées à l’adoption du drapeau officiel de la Kabylie nous l’imposent. Elles nous interpellent et nous demandent d’aller de l’avant, de nous dépasser et de voir vers quelle(s) nouvelle(s) étape(s) il y a lieu d’aller. C’est ma conviction personnelle. Je le répète : La Kabylie doit impérativement devenir indépendante. Il n’y a plus d’autre choix pour elle, il n’y a plus d’autre issue. Toute autre solution est bricolage et rafistolage.
Kabylie : l’impérieuse nécessité d’indépendance
La Kabylie doit impérativement devenir indépendante. Les grandioses marches du 20 avril 2015, conjuguées à l’adoption du drapeau officiel de la Kabylie nous l’imposent. Elles nous interpellent et nous demandent d’aller de l’avant, de nous dépasser et de voir vers quelle(s) nouvelle(s) étape(s) il y a lieu d’aller. C’est ma conviction personnelle. Je le répète : La Kabylie doit impérativement devenir indépendante. Il n’y a plus d’autre choix pour elle, il n’y a plus d’autre issue. Toute autre solution est bricolage et rafistolage. Toute autre alternative ne mènera au mieux qu’à la perpétuation ou le renouvellement de son statut d’esclave, de colonisée qui la condamne au mépris, à la violence et au deuil du fait de sa répression par l’Algérie. Tout autre destin ne fera que favoriser les causes qui nourrissent et perpétuent la déstabilisation régionale. Le peuple kabyle ne peut vivre à genoux. Il n’en a pas le droit. La Kabylie ne peut plus exister sans sa liberté. Ses enfants ont le devoir de la lui rendre, lui faire recouvrer sa souveraineté. Elle qui a survécu à des siècles de domination étrangère, est aujourd’hui, pour la première fois de son histoire, gravement menacée dans son âme. Elle est attaquée dans ses fondements et ses valeurs. C’est pour la première fois qu’elle fait l’objet d’un plan visant à son démantèlement, sa destruction par sa déstructuration et sa dépersonnalisation. L’Algérie arabo-islamiste est son nouveau tortionnaire, son nouvel assassin, son nouveau colonisateur qui est pressé d’en finir avec elle.
Au départ, l’Algérie n’a été créée que pour agrandir l’empire français. Arrière-cour de l’Hexagone, elle a été dotée d’un Etat colonial dont la mission était d’exploiter, de contrôler et d’assimiler ses indigènes pour en faire, sur la rive Sud de la Méditerranée, et ce dans le meilleur des cas, les nouveaux Bretons et les nouveaux Occitans. Toutefois, en décidant en 1857 de lui annexer la Kabylie, le colonisateur était tombé sur un os. Il avait commis une erreur stratégique monumentale, car la Kabylie ne s’était jamais résolue à la perte de sa souveraineté n’avait jamais arrêté de se démener pour la reconquérir. On est fondé à croire que si cette annexion n’avait pas eu lieu, l’Algérie française serait encore debout. Mais de son côté, la Kabylie a eu, elle aussi, ses propres lubies. En allant contracter alliance avec les autres peuples indigènes pour la décolonisation, sans avoir clairement exprimé que ce qu’elle voulait par-dessus tout était le recouvrement de sa propre indépendance, la Kabylie avait, à son tour, commis une erreur grossière, de la même taille que celle de son adversaire. Elle a compromis à ce jour la récupération de sa liberté, notamment depuis la fin de la colonisation en 1962. C’était la revanche du vice sur la vertu. La Kabylie n’est sortie de la colonisation française que pour tomber dans celle de l’Algérie arabo-islamiste. D’ailleurs, celle-ci n’est en fait que le prolongement de celle-là. On le vérifie autant par l’attitude de la France soutenant l’Algérie contre la Kabylie que par la docilité d’Alger devant les ordres de Paris qui confie la sous-traitance de ses dossiers sécuritaires au Sahel et dans l’Azawad au régime militaire algérien. L’Algérie antikabyle est donc un acte de vengeance de la France contre la Kabylie amoureuse de la liberté. La Kabylie n’était pas anti française et elle refuse de l’être, mais elle était et demeure anticolonialiste. C’est là que nous pouvons (re)parler de malentendu historique entre la France et la Kabylie. L’amour éternel de la Kabylie pour la liberté est toujours considéré, à tort, par la France comme une attitude antifrançaise. Mais du fait que la France tourne le dos au combat des Amazighs en général et à celui des Kabyles pour la liberté, en particulier nous questionne légitimement sur notre attitude future vis-à-vis d’elle. En attendant de redéfinir cette relation avec Paris, ovoit, à travers ce regard, qui de l’Algérie ou de la Kabylie est le fameux « parti de la France » dont nous accusent à tout bout de champ les arabo-islamistes de tous poils !
La Kabylie doit devenir indépendante pour d’innombrables raisons valables aussi bien pour elle-même que pour la communauté internationale.
I)- Les raisons pour le peuple kabyle d’aller vers son indépendance.
A)- Le principe de base : Un peuple doit disposer de sa liberté.
Un peuple n’a pas le droit de vivre sous la botte d’un autre. Sa propre dignité lui impose le devoir de s’en affranchir. « Un peuple n’est rien s’il n’a pas sa liberté ! ».En droit et dans l’absolu, il n’y a pas de sous-peuple, il n’y a pas de peuple mineur, comme il n’y en a pas de supérieur. Il n’y a que des peuples qui ont, en principe, les mêmes droits et les mêmes devoirs sur la scène internationale et au sein de l’ONU. En dehors de sa propre volonté, il n’y a rien qui justifie qu’un peuple soit privé de son Etat et de sa souveraineté. C’est un nouveau principe qui doit être consacré par le droit international pour ouvrir une nouvelle ère de l’histoire de l’humanité dans laquelle le respect des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes ne soit plus une expression creuse. Émergera alors une nouvelle géopolitique de la paix, de la liberté, du respect des droits humains et de la coopération internationale qui mènera tous les peuples de la Terre vers une gouvernance mondiale. Les guerres, les famines et les épidémies seront renvoyées au musée des horreurs et l’humanité pourra s’atteler à améliorer ses connaissances et ses technologies pour la conquête de l’espace sidéral.
En tant que Kabyles, nous sommes un peuple et une nation et, à ce titre, personne ne peut nous dénier le droit d’être indépendants, de nous gouverner nous-mêmes et d’échanger des ambassadeurs avec tous les peuples du monde qui voudront entretenir des rapports d’amitié et de coopération avec nous. Nous sommes un peuple de douze millions d’âmes, sur un territoire de 40.000 km2. Rien, absolument rien ne peut nous empêcher légitimement de recouvrer notre souveraineté perdue depuis 1857. Nous refusons le sort qui nous est fait depuis la guerre du FFS. Désormais, nous refusons d’être une minorité nationale. Le statut de minorité nationale est une insulte au peuple que nous sommes. C’est un statut assassin. Sous prétexte qu’on vous reconnait en tant que minorité nationale, on vous accorde quelques miettes, quelques prérogatives qui vous font croire que vous êtes respectés dans vos droits, alors qu’en réalité, on vous tue à petit feu. Plus le temps passe, plus vous êtes obligés de vous fondre dans la majorité linguistique, religieuse et identitaire du pays. A la fin, vous êtes aliénés, perdus, dissous, morts et enterrés. Accepter le statut de minorité nationale c’est consentir au suicide euthanasique.
Voilà pourquoi, nous les Kabyles, nous rejetons ce statut de toutes nos forces. Mais la raison pour laquelle il nous faut le plus vite possible cette indépendance est le fait qu’il y a urgence. Notre extinction en tant que peuple est programmée à court terme. Elle est planifiée.
B)- La menace de mort.
Il y a une politique antikabyle qui est mise en œuvre depuis 1962. Elle ne cesse d’être renouvelée, renforcée, ajustée, affinée, sophistiquée, mise à jour pour la rendre chaque fois un peu plus agressive, plus violente et plus efficace pour effacer de l’Algérie toute trace d’identité kabyle. La mort de la Kabylie est programmée, planifiée par l’Algérie dont la survie dépend de sa victoire sur la Kabylie. Les Kabyles sont sommés de s’arabiser, de se dépersonnaliser et de se fondre dans la majorité des Algériens, disparaître dans la masse de ceux-ci, jusqu’à s’y dissoudre, y devenir méconnaissables, totalement transparents. C’est une politique génocidaire qui vise à terme à se débarrasser du peuple kabyle, à ne plus en entendre parler. Quel Kabyle digne de ce nom peut accepter une telle perspective ? Aucun !
Dès lors que, comme d’ailleurs le montre Said Sadi dans son dernier livre « Amirouche, une vie deux morts et un testament », l’antikabylisme structure fondamentalement l’Algérianisme, tout espoir de survie de la Kabylie en Algérie est pure illusion. A terme, la Kabylie devra périr car elle constitue réellement une grave menace permanente sur l’unité algérienne. Tant qu’il y aura des Kabyles en Algérie, celle-ci ne sera pas une nation aboutie. La Kabylie en est l’obstacle majeur. En tant que tel, elle devra être vaincue, écrasée, bref, réduite à néant. L’Algérie ne sera une véritable nation qu’une fois tous ses Kabyles seront devenus de bons Arabes. La mort de la Kabylie est donc, pour elle, une nécessité vitale. Tous ceux qui pensent le contraire ou qui veulent nous faire croire qu’une Algérie plurielle et fraternelle est toujours possible sont au mieux des rêveurs, au pire des bonimenteurs, manipulateurs et des criminels. Nous ne pouvons plus croire au slogan algérianiste selon lequel nous serions tous des « frères ». Nous y avions cru pendant cinquante ans. Non, merci ! Nous avons déjà donné ! La fraternité qui n’a pas pu exister en un demi-siècle ne peut plus être du domaine du possible en quelques années et ce quelle que soit la bonne volonté, à supposer qu’elle puisse encore exister, en face de nous.
Aujourd’hui, l’Algérie envoie en Kabylie des milliers de faux « repentis » terroristes islamistes pour réussir par la mosquée, la rue et le commerce du coin, l’arabisation qui avait échoué par l’école, l’administration, la répression et les médias qui continuent toujours de distiller aux enfants kabyles leur poison mortel. La salafisation de la jeunesse kabyle est le but recherché. En transformant nos enfants en militants islamistes, ils feront d’eux des assassins de leur propre identité. Pour un militant islamiste, la meilleure nation est la nation islamique dans laquelle la langue du coran, la langue arabe est supérieure à toutes les autres. En Kabylie, l’islamisme a toujours roulé pour l’arabisme. C’est d’ailleurs là que réside, en partie, l’explication du succès de l’évangélisation en cours chez les Kabyles. Pour éviter de s’arabiser, ils quittent l’islam raciste pour se réfugier chez Jésus qui n’impose pas à ses fidèles de changer de langue et/ou d’origine.
En tous les cas, qui nous envoie des repentis terroristes, pour quelque raison que ce soit, ne nous veut aucun bien. Instrumentaliser les islamistes contre le peuple kabyle est en soi diabolique. Faire des Kabyles des mutants, convertir la Kabylie démocratique, tolérante et farouche défenseure de la liberté de croyance et de conscience, à
l’intégrisme islamiste, assassin et aveugle, n’est nullement le meilleur des services à rendre ni aux Kabyles, ni à l’humanité.
C)- La répression, l’insécurité et l’occupation militaire.
Depuis 1963, il y a une répression quasi-quotidienne des militantes et des militants kabyles. Ceux qui avaient pris le maquis pour défendre notre honneur en 1963-64 étaient tous torturés jusqu’à la mort, ou pour certains jusqu’à les avilir, avoir la nausée de soi, de son identité, et pour certains d’entre eux à être retournés contre leurs frères. Le chanteur Slimane Azem fut banni et ses chansons interdites sur les ondes de la radio kabyle dont on commençait à réduire les horaires de diffusion et où les animateurs d’émissions et les chanteurs étaient soumis à surveillance et à la censure. Même l’ORTF avait fini, sous les pressions d’Alger, à cesser d’émettre en kabyle en 1968. Les militants du MDRA, de Krim Belkacem, étaient persécutés pendant des années sous le règne de Boumediene et leur leader assassiné à Francfrort le 18 octobre 1970. Pendant les années soixante-dix, il y avait la chasse aux jeunes détenteurs d’un alphabet tifinagh. En 1972, la « Fête des Cerises » de Larvâa N At Yiraten était interdite pendant près de 20 ans.
En décembre 1975, des militants kabyles avaient posé une bombe devant « El-Moudjahid » l’unique quotidien francophone de l’époque, aux articles toujours antikabyles, tout en veillant à ce qu’il ne fasse que des dégâts matériels. Leur arrestation donna lieu à un procès contre la Kabylie et à des condamnations à perpétuité et à mort.
Le 20 avril 1980, au printemps kabyle qui a fini par devenir le printemps amazigh, il y avait eu à Tizi-ouzou, lors de l’intervention des troupes en violation des franchises universitaires, arrestation de près d’un millier d’étudiants dont 24 seront déférés devant la sinistre Cour de Sûreté de l’Etat, et pas moins de 546 étudiants blessés ayant reçu des soins à l’hôpital de la ville. L’un d’entre eux, Rachid Sahmi, en avait perdu la raison. Le 19 mai 1981, une quarantaine d’étudiants kabyles furent arrêtés à Vgayet et Alger, puis condamnés à un an de prison. De 1980 à 1985, l’Algérie avait fait intervenir 36 fois l’armée en Kabylie pour réprimer une grève, une marche, un concert ou un rassemblement. Les arrestations étaient quotidiennes. En 1985, nous étions une vingtaine à être arrêtés et traduits devant la Cour de Sûreté de l’Etat.
La période des années quatre-vingt-dix fut caractérisée par l’émergence du terrorisme islamiste qui, assassinait partout en Algérie, mais curieusement ses victimes étaient à 80% enterrées en Kabylie.
Il avait fallu, dans le contexte terroriste de l’époque, toute une année de boycott scolaire en Kabylie pour que l’Algérie accepte enfin, et du bout des lèvres, un enseignement officiel de la « langue amazighe », mais à ce jour elle refuse de reconnaître la langue kabyle.
Même pour ses coups d’Etat de Palais, l’Algérie avait recouru à l’assassinat de Matoub Lounes le 25/06/1998.
En 2001, ce fut le « Printemps Noir » qui, durant trois ans, endeuillait la Kabylie. Les troupes tiraient sur nos enfants parmi lesquels il y avait plus de 5000 blessés, 1200 handicapés à vie et 130 morts. Le plus grave était l’indifférence de l’Algérie au massacre des Kabyles, comme aujourd’hui il y a indifférence de la même Algérie au sort du peuple mzab. Notre exclusion de la solidarité « nationale » au sens algérianiste du terme est de fait notre exclusion de l’Algérie dans laquelle nous sommes et nous serons éternellement des étrangers.
Enfin, on croyait la répression du fait démocratique était derrière nous, voilà que le 20 avril 2014, elle est revenue pour empêcher une marche des indépendantistes. Mais pour la première fois de notre histoire une scène est filmée et diffusée sur les réseaux sociaux. La vidéo a fait en quelques heures le tour du monde. Nous l’avons transmise aux instances internationales.
La Kabylie est occupée militairement. L’Algérie a beau tenter de justifier cette colonisation par la survivance localement du terrorisme islamiste qui, par ailleurs n’est nullement kabyle, elle ne convainc personne. Même des sites internet, réputés proches du pouvoir algérien, ont regretté que celui-ci ait artificiellement entretenu un terrorisme islamiste dans une Kabylie laïque et totalement anti-islamiste.
En fait, l’occupation militaire de la Kabylie vise deux objectifs principaux.
C’est, d’abord et avant tout, en prévision d’une insurrection populaire que le pouvoir y déploie le tiers de ses troupes sur un territoire qui ne dépasse pas les 2% de celui de l’Algérie. Cherchez l’erreur !
Ensuite, ce déploiement militaire est le seul moyen d’y entretenir l’insécurité pour… faire fuir les investisseurs kabyles vers d’autres cieux. L’objectif recherché est de parvenir à appauvrir, affamer la Kabylie en y faisant régner l’industrie des kidnappings de patrons kabyles. Les tenants de cette politique escomptent que la misère finisse par fragiliser puis gangrener les liens de solidarité entre les Kabyles pour les livrer à sa corruption et à sa merci. Obtenir enfin leur reddition. Inutile de dire que cela est du domaine de l’impossible. Les patrons Kabyles exportent leurs capitaux vers l’Europe, à l’image de Rebrab. Leurs bénéfices reviennent pour soutenir la cohésion identitaire et culturelle de la Kabylie.
D)- La discrimination, le sabotage économique et politique, la spoliation de nos droits et de nos richesses naturelles et la destruction de notre environnement.
Les cadres kabyles dans l’administration sont souvent discriminés. Leur promotion est toujours problématique. On les confine dans des tâches et des postes techniques, de brillants seconds et de techniciens émérites. On loue leurs compétences mais on craint leur pouvoir. Alors ils sont condamnés à être dirigés par ceux qui devraient être leurs propres subalternes.
Côté militaire, les Kabyles qui s’engagent dans l’armée algérienne, même parvenus au grade de « général major » comme Djebbar ou Touati, ne sont pas à l’abri du racisme. Ils sont même, pour certains d’entre eux, interdits de quitter le territoire. Un militaire ou un policier d’origine kabyle, quel que soit son grade, quel que soit son degré de dévouement, voire de servilité, est et restera toujours suspect aux yeux de ses pairs algériens.
Les seuls Kabyles qui sont promus, il faut bien contredire le MAK et l’Anavad et faire semblant de ne pas tenir à l’écart du pouvoir la Kabylie, sont ce que la rue appelle avec mépris les KDS (les Kabyles De Service), ceux dont le degré de reniement de leur kabylité est
suffisamment prouvé. Malgré cela, ils sont livrés aux chiens aussitôt qu’ils ont rempli leur mission et qu’ils n’ont plus de relais suffisants en Kabylie. On les utilise contre les leurs avant de les jeter comme des Kleenex.
Le sabotage économique est aussi une réalité. Tout en s’acharnant à récupérer la plus-value kabyle pour qu’elle ne soit pas réinvestie en Kabylie, l’Algérie y bloque le développement économique par une décision politique délibérée, sans cesse entretenue depuis 1965. Le grand patron kabyle qui avait soumis un projet d’investissement colossal pour la création d’un port moderne à Cap Djinet et avec lequel il prévoyait de créer plus d’un million d’emplois, a été bloqué aussi bien pour ses origines que parce que son projet devait être réalisé en Kabylie.
Pendant que la Kabylie meurt de soif, l’eau de ses barrages est détournée vers d’autres lieux sans aucune retombée financière pour elle. Il en est de même pour le cinquième plus grand gisement au monde de plomb et de Zinc de Tala Hamza, dont l’exploitation est confiée à des Australiens mais dont le prix va dans les caisses de l’Algérie et non de la Kabylie. Les services domaniaux et fiscaux kabyles sont basés en dehors de la Kabylie qui, de fait est donc spoliée de la maîtrise de son économie et de l’aménagement de son territoire. Nous n’oublions pas que nos forêts, nos oliveraies et autres plantations d’arbres fruitiers sont chaque été ravagés par les flammes des incendies allumés par les militaires sur ordre de la présidence algérienne.
E)- La mort culturelle et identitaire de la Kabylie est programmée.
Pendant que l’Algérie fait croire, par le biais de ses relais locaux, qu’elle va « officialiser « tamazight », à la prochaine révision constitutionnelle, elle continue de saper les fondements de la Kabylie, sa langue, ses valeurs et ses repères identitaires. La création d’une chaîne de télévision « amazighe » et de radios locales, n’ont pas d’autre objectif que la confusion des repères et l’aliénation des Kabyles, leur aliénation. D’abord, le message qu’elles véhiculent est celui du nationalisme algérien contre le nationalisme kabyle, mais la culture et la langue qu’elles diffusent sont, elles, arabes ! Le kabyle qu’elles parlent est truffé de mots arabes, et les messages sont à 90% islamistes.
Les informations diffusées sont celles du gouvernement algérien et les interviews sont en langue arabe. La chaîne de télévision montre des femmes kabyles voilées et accoutrées à l’orientale. Le pouvoir a même crée une chaîne de télévision pour enfants kabyles, entièrement arabisée !
Au lieu de coller à l’Algérie pour quémander continuellement auprès d’elle, de rares miettes de nos droits, il vaut mieux s’en détacher. Le discours sur « tamazight » et ses revendications, sont désormais d’un autre temps. Ne soyons pas nostalgiques du « printemps berbère » de 1980. Certes, elle demeure une étape importante de notre histoire, mais le « printemps Noir » lui est supérieur. Et revendiquer tamazight de nos jours est à coup sûr la meilleure manière de réussir l’échec !
II- Les avantages d’une Kabylie indépendante pour la communauté internationale
Il manque à la géopolitique régionale et à la communauté internationale un acteur de la taille, du poids et de la valeur de la Kabylie. Elle seule est en mesure de réorienter l’Afrique du Nord vers son intégration économique et politique dont le sous-continent a déjà tant besoin. Son avènement en tant qu’acteur sur la scène régionale aura un impact positif aussi bien sur le bassin méditerranéen que sur son proche environnement africain. Les peuples du Sahel ne sont pas violents de nature. Elle les aidera à trouver leur stabilité à travers des Etats viables qui coopéreront avec elle, pour le bien-être et la stabilité de tous.
Une Kabylie indépendante est une chance pour le triomphe de la liberté et de la démocratie autour d’elle. Son admission au sein de l’ONU lui permettra d’apporter sa part de stabilité et de prospérité à l’ensemble des peuples autour d’elle et avec lesquels elle entretiendra des rapports fructueux.
Il est vital et urgent que le peuple kabyle dispose de son propre Etat souverain. Après plus de cinquante ans passés sous domination algérienne, l’indépendance est devenue pour la Kabylie une question de vie ou de mort. En dehors de l’indépendance, aucune solution n’est de nature à la stabiliser dans son cadre géopolitique actuel dont elle est l’âme et le cœur, le moteur et l’énergie, la locomotive et le pilote. En devenant indépendante la Kabylie va tirer tous ses voisins vers le haut. En restant telle quelle ou en devenant autonome, c’est l’errance et l’égarement qui continuent. Autant le dire d’emblée, l’autonomie et le fédéralisme ne sont pour elle que des voies d’impasse. Ce sont des boulets, des prisons qui vont continuer sinon à annihiler toute initiative de sa part comme c’est le cas depuis que l’Algérie la maltraite, du moins à l’entraver et à la freiner dans ses élans.
Même en disposant de très larges prérogatives pour gérer son destin, tant que la Kabylie est soumise au joug d’un autre Etat, elle ne se laissera pas faire. Elle s’agitera et fera tanguer en permanence le bateau nord-africain et le bassin méditerranéen. Les Kabyles forment un peuple valeureux, droit et altier qui n’accepte jamais de se soumettre. C’est un peuple de nobles et de seigneurs, un peuple entreprenant et fougueux, déterminé et sage. Il affectionne le savoir, la technologie, la recherche scientifique et le développement durable. La guerre d’indépendance de l’Algérie, ses révoltes à répétitions depuis 1962 témoignent de sa santé politique et de la vitalité de son identité et de sa cohésion interne. Elles témoignent également de son malaise à subir le gouvernement des autres, à se voir imposer des politiques et des contre-valeurs qui le dépersonnalisent. C’est là une constante de son caractère et de son essence. Le Kabyle est toujours décidé à ne jamais se laisser dominer par qui que ce soit.
Toutefois, contrairement à ce que ses ennemis avancent, la Kabylie ne nourrit aucune animosité envers un peuple, une race, une langue, une religion ou une civilisation. Elle fait sienne toute l’humanité, sa sagesse, ses richesses morales et ses croyances. Elle baigne depuis toujours dans la culture de la laïcité. Elle est respectueuse de tous. Si les Kabyles ont un défaut c’est bien celui d’aimer par-dessus tout la liberté. Ils pratiquent naturellement le respect de soi et celui des autres. Ils combattent l’injustice et l’impunité, le mépris et l’arrogance. Aussi vaillants qu’ils soient, ils demeurent humbles et généreux, ouverts et sensibles aux difficultés des autres.
L’indépendance est la seule voie en mesure de redonner au peuple Kabyle existence et fierté, de faire bénéficier l’humanité de ses compétences et de ses moyens dans la noble et éternelle entreprise de construction d’un monde de paix et de liberté, de prospérité économique et de respect des droits humains. Elle veillera sur l’application de la norme internationale au service de l’humanité toute entière.
Oser la Kabylie c’est investir dans une valeur très sûre. Oser la Kabylie libre et indépendante c’est mettre la première pierre, la pierre angulaire, à la construction d’un ensemble nord-africain débarrassé du racisme et de l’intégrisme, tourné vers la coopération avec l’Afrique, l’Europe, le Moyen-Orient et l’Amérique pour lesquels il sera le trait d’union. Oser la Kabylie et c’est le monde qui sera plus serein, plus apaisé et moins convulsif. Oser la Kabylie indépendante revient à parier sur l’instruction contre l’ignorance, la prévention contre la maladie, préparer l’humanité à faire face aux catastrophes naturelles de manière plus solidaire. En osant la Kabylie, l’humanité se tournera vers le progrès technologique et la conquête du monde sidéral.
CONCLUSION
La Kabylie est tel ce condamné à mort, ligoté et entravé, sur lequel sont braqués plusieurs fusils qui n’attendent que l’ordre de tirer pour en finir.
La résistance de la Kabylie doit changer de fond en comble. Il n’est plus de mise de jouer chacun en solitaire, de sauver ses enfants et de laisser le reste de son village, de son Arch, de sa ville, de sa circonscription à son sort. Tant qu’il n’y avait pas de cadre structuré pour cette résistance, cette forme de résistance individuelle avait pallié tant bien que mal à la menace de mort contre la Kabylie. Aujourd’hui, les choses changent. Nous ne sommes plus au temps où nos deux partis frères-ennemis nous faisaient croire que nous pouvions changer l’Algérie, la récupérer à notre profit. Non ! Aujourd’hui, nous avons des structures, le MAK et l’Anavad (Gouvernement Provisoire Kabyle) avec un projet net et clair. Donner un foyer à la nation kabyle sur les débris de l’Algérie de nos illusions et de nos lubies. Aujourd’hui notre résistance consiste à édifier un Etat kabyle souverain, à nous affranchir de la tutelle mortelle de l’Algérie.
La voie est tracée ! Les rails sont en place. Le train de la liberté de la Kabylie vient de démarrer ! Il ne tardera pas à arriver à destination. Nous avons besoin de votre soutien individuel, familial et collectif. Le monde nous regarde et l’Histoire nous attend ! Allons-y !
Tanemmirt
Montréalle 23/05/2015
M. Ferhat MEHENNI