PARIS- DIASPORA (SIWEL) — Répondant à l’appel du Réseau Anavad, la diaspora kabyle de la région parisienne est venue célébrer la journée de la nation kabyle en hommage à toutes les victimes kabyles du colonialisme arabo-islamique algérien. Plusieurs centaines de kabyles étaient présents sur le parvis des droits de l’Homme au Trocadéro ; et ce, malgré le changement de lieu de dernière minute, suite au désormais traditionnel, et tardif, refus de la préfecture de police de Paris, une fois l’appel initial avec un lieu différent largement diffusé.
Puis la cérémonie proprement dite fut inaugurée par Ahmed Haddag, président du Réseau Anavad et ministre des institutions. Évoquant les raison de l’institution de la journée du 14 juin en "Journée de la nation" kabyle, par le gouvernement provisoire kabyle, Ahmed Haddag n’a pas manqué de rappeler le « devoir pour chaque kabyle d’honorer la mémoire des martyrs de la Kabylie, assassinés par la gendarmerie coloniale de l’Etat algérien ». A cet effet, M. Haddag a demandé à l’assistance de respecter minute de silence à la mémoire des victimes du printemps noir en particulier, mais aussi à tous les kabyles morts pour avoir voulu défendre leur kabylité.
Cette prise de conscience du peuple kabyle s’étant faite dans la douleur de la répression coloniale : « avec plus de 128 morts et des milliers de blessés et handicapés à vie, c’est la Kabylie toute entière qui a le devoir sacré d’honorer les mémoires des victimes du printemps noir » a-t-il précisé.
Puis, il a été procédé à la levée des couleurs nationales kabyles en l’honneur des martyrs de la Kabylie. La mission a été confiée à une toute jeune adolescente, Athénaïs Aghilas, dont l’émotion au moment du lever du drapeau se lisait sur le visage, et c’est dans une totale communion que le drapeau kabyle a été hissé sous le « V » de la victoire des participants.
Enfin, de manière très subtile, Yacine Chéraiou n’a pas raté la surprenante présence de la BRTV au Trocadéro pour la remercier gentiment de son effort d’être venue, elle qui fait habituellement dans le blackout quasi systématique de tout ce qui a trait au MAK et au GPK : Il citera à cet effet un célèbre passage d’une chanson de Matoub Lounès en disant « ma wtegh di gma ass-agi, vghigh kan ad yefriwes », « si j’émets une critique contre mon frère aujourd’hui, c’est uniquement pour l’éveiller »
Quelle ne fut pas la surprise du public lorsque celle-ci se mit à décrire le sacrifice des kabyles assassinés par l’Etat algérien « morts à la gloire de Lzzayer aazizen » (Chère Algérie) et même « à la gloire de Dieu le miséricordieux ». Une fois terminé son poème-forfait, l’intervention de la poétesse a été recadrée par la porte-parole du MAK à l’étranger, Yasmina Oubouzar.
Celle-ci a en effet immédiatement signifié à la poétesse qu’une rectification de son poème s’imposait étant donné que « Lzzayer aâzizen dont parle son poème, non seulement ces jeunes kabyles ne sont pas tombés à sa gloire mais qu’ils avaient justement été assassinés par elle et qu’ils n’étaient pas morts non plus pour Rebbi (Dieu). Ces kabyles ont bel et bien été assassinés par l’Etat algérien en raison de leur kabylité et en raison de leur détermination à le rester »…
Nadia Akkar a tenu à rendre hommage à Mahfoud Boucebci assassiné par les islamistes en juin, aujourd’hui réhabilité par l’Etat algérien sous forme de repentis et même admis dans l’opposition algérienne comme si de rien n’était. Nadia Akkar a également reproché à la diaspora kabyle de France de manquer à son devoir estimant « pas normal » que celle-ci s’estimant à plus de 2 million ne soit pas investie dans la défense de la mémoire des siens.
Le président de l’Ananad a en effet rappelée que « l’Algérie n’a jamais été une nation mais une mosaïque de peuples qui doivent s’accepter et se respecter. L’Algérie a été « fabriquée par le colonialisme français sur le modèle jacobin. Après 1962, l’Algérie a pris le relais de la France et se comporte à son tour en colonisateur, notamment en essayant de faire de nos enfants des arabes alors qu’ils sont kabyles».
Ferhat Mehenni a également rappelé que les conflits les plus graves se déroulent tous dans les anciennes colonies françaises, signifiant par-là que ce n’était nullement un hasard.
Puis rendant hommage à tous les kabyles qui vont dans le sens de l’histoire en activant au sein du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie, le président du GPK a rend un hommage très appuyé au président du MAK, Bouaziz Ait-Chebib qui fait un travail formidable et qu’il a particulièrement tenu à saluer ainsi qu’à toute son équipe et à tous les militants du MAK qui luttent sur le terrain, tout comme il a aussi rendu hommage aux militants de la diaspora qui activent au sein de la diaspora.
L’intervention du Président de l’Anavad a été la plus longue.
Aussi, nous mettons en ligne ci-dessous la vidéo de son intervention afin de rendre la totalité de son message.
Signalons également que la BRTV, qui a fait une apparition au Trocadéro, a eu un mal fou à convaincre les kabyles présents de sa bonne foie qui lui reprochait un parti pris contre le MAK et le GPK dont il n’assure pas la couverture des événement alors qu’elle se déplace à Alger pour aller interviewer Ouyahya, sans parler des lever du drapeau kabyle qui ont carrément été passé sous silence.
Enfin, la Journée de la Nation Kabyle a été clôturée par le chanteur kabyle engagé Zahir Amyas qui a été le premier artiste kabyle a chanter "Timanit" en 2001. Hier, le 14 juin 2001, il a chanté plusieurs chansons engagées dont la célèbre Chanson Bella Ciao en kabyle qui pour rappel célèbre l’engagement dans le combat menés par les partisans italiens et qui est chantée depuis 1963 dans le monde entier comme un hymne à la résistance…
Vidéo de l’intervention du président de l’Anavad, le 14 juin 2015 au Trocadéro à l’occasion de la Journée de la Nation kabyle
SIWEL 151249 JUIN 15