La Kabylie libre à Carhaix dérange “France-Palestine” : Quand la solidarité se fait complice de la tyrannie
L’association France Palestine Solidarité, fidèle à sa logique du deux poids, deux mesures, a dénoncé la présence de la Kabylie, invitée d’honneur du Festival du livre de Bretagne le 25 et 26 octobre dernier. Pourtant, la délégation kabyle, largement représentée, a été accueillie avec respect et chaleur par les organisateurs bretons, la mairie de Carhaix et son maire auxquels nous adressons nos vifs remerciements. Tous ont voulu rendre hommage à un peuple tyrannisé, que le régime algérien s’acharne à effacer. Au sein de cette délégation, le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) tenait naturellement une place centrale.
Les griefs avancés par l’AFPS sont les suivants :
- soutien du MAK au gouvernement israélien,
- liens du mouvement avec l’extrême droite française.
Ces pleurnicheries relèvent d’une manipulation politique grossière. Le lien ambigu entre une certaine extrême gauche française et le régime militaro-salafiste algérien n’est plus un secret. N’a-t-on pas vu des élus français de cette tendance se rendre à Alger pour afficher leur soutien au pouvoir en place, alors même que les relations entre les deux pays traversent de fortes tensions ? N’a-t-on pas vu des élus brandir les drapeaux algérien et palestinien en Kabylie occupée, cautionnant ainsi la tyrannie exercée contre le peuple kabyle ?
« France Palestine Solidarité » et « Amitié France-Algérie » ont toujours agi comme les anges gardiens du système algérien. Si la première s’exprime dans la rue, la seconde agit dans les couloirs du Sénat, (du moins jusqu’à récemment), où elle balaie d’un revers de main toute question relative à la cause kabyle. Récemment encore, une vidéo largement partagée montre un sénateur posant une question sur la Kabylie : aussitôt, les élus franco-algériens et un enseignant universitaire invité du côté algérien se sont empressés de ridiculiser le sujet et de balayer d’une manière outrageuse la cause kabyle. Ce dernier, notamment, s’est acharné à montrer la marginalisation de la Kabylie à travers le MAK, a tenté de réduire le MAK à une poignée d’illuminés, preuve de son mépris pour la réalité politique kabyle.
Le MAK n’est pas un cercle marginal. Il n’est pas un rassemblement de quelques personnes à la recherche de privilèges à l’instar de ce qu’a connu la Kabylie jusque dans les années 2001 ; c’est un mouvement politique pacifique, structuré, porteur d’une vision claire pour l’avenir de la Kabylie, doté de toutes les structures qui fonde un Etat. Il incarne la volonté d’un peuple et d’une nation enracinés dans une histoire millénaire. Il est la Kabylie en mouvement vers sa libération.
N’en déplaise à ces pseudo-humanistes de l’extrême gauche française, qui ont trahi les idéaux de justice sociale pour se vautrer dans le clientélisme politique. Ces donneurs de leçons, prêts à déconstruire leur propre pays, la France (ce qu’ils prétendent), pour quelques privilèges, n’ont aucune légitimité à s’immiscer dans les affaires kabyles. De quoi se mêle « France Palestine » lorsqu’il s’agit de la Kabylie ? Le MAK a-t-il jamais porté atteinte au peuple palestinien ?
Aucun Israélien n’a jamais appelé à la disparition de la Kabylie, comme l’a fait le symbole de la résistance palestinienne, en la personne de Yasser Arafat qui, depuis Alger, proclamait avec rage : « L’Algérie est arabe ! Arrrabe ! Arrrabe ! », niant ainsi l’existence même du peuple kabyle.
Pourquoi ces militants de l’extrême gauche soutiennent-ils avec autant d’ardeur un régime totalitaire qui a brûlé un peuple dans un programme hautement militarisé, qui a brûlé vif 500 personnes, détruit la faune et la flore? Seul le régime syrien de Bachar al-Assad peut rivaliser avec une telle monstruosité. Qu’ils soient avisés, la Kabylie reprendra sa souveraineté. Ouverte sur le monde libre, ils n’auront aucune place chez elle.
À l’approche des élections, nous lançons un appel aux Franco-Kabyles, par milliers, voire par millions, pour faire barrage à ces forces politiques hypocrites et destructrices.
Raveh Urahmun, exil le 1er novembre 2025
