WASHINGTON (SIWEL) — « On dirait que le lever de drapeau kabyle auquel j’ai procédé à New York, devant les Nations Unies, le 11/10/2015, a fait trop mal aux tenants du régime algérien à tel point qu’Ouyahia, ex-premier ministre, s’en est saisi pour espérer refaire surface. Mais en relisant de plus près sa déclaration m’accusant de « vendre l’Algérie aux juifs », j’en conclus qu’on est davantage devant l’ultime acte d’un condamné, qui s’adresse à son supplicié, « Bouteflika » lui demandant de l’épargner, que devant l’expression d’une quelconque conviction ».
Extrait du droit de réponse de M. Ferhat Mehenni à Ahmed Ouyahia. Siwel publie ci-après l’intégralité du texte.
On dirait que le lever de drapeau kabyle auquel j’ai procédé à New York, devant les Nations Unies, le 11/10/2015, a fait trop mal aux tenants du régime algérien à tel point qu’Ouyahia, ex-premier ministre, s’en est saisi pour espérer refaire surface.
Mais en relisant de plus près sa déclaration m’accusant de "vendre l’Algérie aux juifs", j’en conclus qu’on est davantage devant l’ultime acte d’un condamné, qui s’adresse à son supplicié, « Bouteflika » lui demandant de l’épargner, que devant l’expression d’une quelconque conviction. Ouyahia est réputé n’en avoir aucune.
Sa demande de grâce adressée à ses puissants adversaires peut aussi avoir deux lectures supplémentaires : La première révèle qu’il met genou à terre. Celui auquel d’aucuns prêtaient encore hier une ambition de présidentiable vient de céder et de les démentir. Pour le moment, il ne cherche que sa propre survie. La deuxième fait de cette pathétique supplique un acte de trahison de son propre clan, celui du DRS dont il est devenu le dernier des Mohicans après la chute de Toufik.
Les observateurs du paysage politique algérien ont remarqué que tous les généraux qui ont été mis à l’écart ces derniers temps, de Djebbar à Ait Ouarabi, de Ben Hadid à Bendaoud, de Toufik à Touati… (sans compter les officiers d’un moindre rang) ont tous des origines kabyle. Comment peut-il encore croire qu’en tant que Kabyle, il ne subira pas le même sort que ses frères ?
Le rôle qui lui a été octroyé en contrepartie d’un poste à la tête du gouvernement, était celui d’endosser les décisions les plus impopulaires. Maintenant qu’il est en disgrâce, il tente désespérément de séduire ceux-là qu’il contrait, les Bouteflika, qui vont le jeter en pâture à qui voudrait s’en délecter.Le RND lui sera retiré pour la troisième et dernière fois.
Mais revenons sur le fond de l’accusation « vendre le pays aux Juifs ». Cette phrase raciste et criminelle a sûrement pour but de me diaboliser et de diaboliser tous les Kabyles épris de liberté. Mais elle nourrit surtout l’antisémitisme et la haine du Juif que cultivent les institutions algériennes à travers l’école, les medias et l’administration.
Cette Algérie qui aurait pu être notre bien commun a été assassinée en 1962 par l’armée des frontières. Sa dépouille a été disséquée et vendue aux puissances de ce monde. Le Clan d’Oujda s’en repaît encore. Contrairement à mon accusateur, je n’ai jamais fait partie de ceux dont la liquidation de l’Algérie a permis de s’enrichir. Pour preuve, je suis prêt à rendre publique la situation exacte de mon patrimoine, mais je demande à Ouyahia, Bouteflika, Toukik et tous les autres d’en faire autant. Nous comparerons …. Je n’ai jamais été aux affaires algériennes pour qu’on me prête cette intention, cette velléité ou, encore moins ce pouvoir.
Il serait temps que chaque citoyen se demande ce que sont devenus les 200 milliards de dollars supposés, il y a encore un an, être les réserves de change du pays ! Du jour au lendemain on annonce que les caisses sont vides ! Je ne les ai quand même pas volés depuis mon exil !!!
Quant au fait de dire que mes intentions vont au-delà de l’autonomie dont il tolère enfin la perspective pour la Kabylie, et que mes velléités sont de "détruire l’Algérie" il y a à la fois une vérité et un mensonge. La vérité est que je milite ouvertement, sans tabou ni complexe, en faveur du droit du peuple kabyle pour son autodétermination, autrement dit, pour l’indépendance de la Kabylie. Le mensonge consiste à me prêter l’intention de "détruire l’Algérie". A supposer que ce soit vrai, il n’y a plus rien à détruire. Ouyahia et ses maîtres l’ont déjà fait.
Si l’Algérie pour laquelle s’était sacrifié mon père avait pris le parti de reconnaître tous les droits des peuples qui la composent; que la liberté, la démocratie, les droits humains y étaient respectés ; si la préoccupation des gouvernements successifs était de construire un avenir à la jeunesse au lieu de les pousser à fuir, de cultiver le respect entre les identités en présence plutôt que de semer la haine pour les diviser, aurais-je eu l’idée de revendiquer l’indépendance de la Kabylie ? Je ne le crois pas.
C’est parce que l’Algérie agonise que j’ai le devoir suprême de sauver la Kabylie. Nous sommes ceux qui grâce à notre combat pour arracher l’indépendance de la Kabylie, ouvrons la voie pour permettre aux autres peuples de ce pays crée par la colonisation de suivre notre exemple. In fine le respect, la solidarité, la coopération, l’échange entre tous les peuples de ce territoire émergeront.
Washington, le 17/10/2015
M. Ferhat Mehenni
Président de l’Anavad
SIWEL 171704 OCT 15