DIASPORA (SIWEL) — « Le peuple kabyle rappelle à ceux qui se font déjà complices du régime algérien pour faire adhérer la Kabylie à sa reddition politique et à sa propre soumission que leur responsabilité sera engagée devant les hommes et devant l’Histoire. La Kabylie aspire à son indépendance et non à une miette de langue amazighe placée sous tutelle de ses ennemis mortels.
La Kabylie indépendante aura sa propre Constitution consacrant la langue kabyle comme langue officielle, définissant son école, sa sécurité, son développement économique et son rayonnement politique, social et culturel. Elle brillera de mille feux dans l’espace nord-africain et méditerranéen par ses réalisations scientifiques, technologiques et civilisationnelles. Elle participera de manière déterminante à la consécration des valeurs humaines les plus nobles et à la stabilité politique dans un voisinage fraternel et amical »
Extrait du communiqué du Gouvernement provisoire kabyle que Siwel publie ci-après dans son intégralité :
GOUVERNEMENT PROVISOIRE KABYLE
PROVISIONAL GOVERNMENT OF KABYLIA
ALGÉRIE :
TAMAZIGHT LANGUE OFFICIELLE ?
DE QUI SE MOQUE-T-ON
Annoncé pour fin 2012, ce n’est que le 05/01/2016 que le projet de révision constitutionnelle est rendu public par le pouvoir algérien. Le peuple kabyle dont le déni d’existence est reconduit par ce texte, ne se reconnait pas dans le préambule qui consacre l’Algérie comme « pays arabe ». Il ne s’en sent d’aucune manière concerné. C’est pour lui un non-événement. Si l’adoption sera faite par référendum, la Kabylie boycottera le scrutin. Si, elle est adoptée par le Congrès, ce ne sera là qu’une nouvelle forfaiture, un document sans légitimité.
Pourtant, il faut bien reconnaître que l’officialisation de la « langue amazighe » n’y est concédée, et seulement du bout des lèvres, que pour tenter désespérément de freiner l’élan du MAK (Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie) et de l’Anavad, (Gouvernement Provisoire Kabyle en exil) dont l’idéal d’indépendance de la Kabylie a conquis le cœur de l’écrasante majorité du peuple kabyle. S’il y a un vainqueur politique dans cette maigre concession, ce sont bien les indépendantistes kabyles dont la lutte, de toutes les manières, ne va pas s’arrêter en si bon chemin.
Toutefois, il y a également lieu de signaler que, dans la réalité, cette officialisation de la langue amazighe n’en est pas une ; il n’y a qu’à regarder les termes utilisés pour s’apercevoir que ce projet est conçu avant tout comme une supercherie politique visant à contrer la Kabylie, la dissoudre et l’anéantir. Il prive le peuple kabyle de son droit fondamental, son droit souverain à sa liberté. Regardons donc de plus près le détail agité comme un appât pour tromper quelques esprits.
1)- Pour que la langue arabe garde sa supériorité statutaire et constitutionnelle, sur la « langue amazighe », elle est promue par l’article 3, alinéa 1, au statut supérieur de « Langue officielle de l’Etat ». Mieux encore ! Elle est prise en charge par l’Etat qui œuvrera sans relâche à sa « généralisation » dans tous les domaines. L’arabisation devra encore gagner du terrain chez nos enfants. C’est un génocide linguistique antiberbère qui est poursuivi par cette révision constitutionnelle.
2)- Par l’Article 3 Bis, La « langue amazighe » sera aussi officielle mais n’accédera pas à l’officialité. Elle sera confiée à une « académie » dont les travaux pourraient réunir, « à terme », autant dire jamais, les conditions de la concrétisation de « son statut de langue officielle ». C’est la politique coloniale dirigée contre le peuple kabyle qui sera ainsi constitutionnalisée.
3)- Enfin, les futures révisions constitutionnelles, selon l’article 178 de cette nouvelle constitution (point 4), ne peuvent toucher « à l’Arabe comme langue nationale et officielle » contrairement à Tamazight.
Alors que le peu de Kabyles qui continuaient d’aspirer à une Kabylie intégrée dans le cadre algérien espéraient une égalité de statut entre les langues arabe et amazighe, pour parvenir à une égalité des droits entre « citoyens », les faveurs accordées à la langue arabe consacrent une discrimination linguistique officielle en faveur des arabophones contre les amazighophones.
Cette énième révision constitutionnelle algérienne est pour la Kabylie NULLE ET NON AVENUE.
Que tous ceux qui croient que le peuple kabyle est amnésique se détrompent. Il n’oublie ni les morts de la guerre du FFS (1963-1965), ni ceux du Printemps Noir (2001-2003), ou tous ceux assassinés par le pouvoir raciste antikabyle, de Abane Ramdan à Matoub Lounès en passant par Krim Belkacem, Ali-André Mécili, Ameziane Mehenni… Il n’oublie pas non plus que tous ceux qui ont été tués au nom de l’islamo-terrorisme pendant les années 90 l’ont été avec la complicité de ce pouvoir colonial voyou. Après tant de sacrifices, de souffrances, d’injustices et d’épreuves, de sang et de larmes, croient-on que la Kabylie va sauter au cou des assassins de nos meilleurs enfants ? De qui se moque-t-on ?
Le peuple kabyle rappelle à ceux qui se font déjà complices du régime algérien pour faire adhérer la Kabylie à sa reddition politique et à sa propre soumission que leur responsabilité sera engagée devant les hommes et devant l’Histoire. La Kabylie aspire à son indépendance et non à une miette de langue amazighe placée sous tutelle de ses ennemis mortels.
La Kabylie indépendante aura sa propre constitution consacrant la langue kabyle comme langue officielle, définissant son école, sa sécurité, son développement économique et son rayonnement politique, social et culturel. Elle brillera de mille feux dans l’espace nord-africain et méditerranéen par ses réalisations scientifiques, technologiques et civilisationnelles. Elle participera de manière déterminante à la consécration des valeurs humaines les plus nobles et à la stabilité politique dans un voisinage fraternel et amical.
Madame Sakina AIT AHMED
Ministre de la Langue et de la Culture kabyles du Gouvernement Provisoire Kabyle
SIWEL 061030 JAN 16