CULTURE (SIWEL) — Né en 1928 dans le village d’At Jennad en Kabylie, Mhamed Issiakhem avait fait ses classes à la société des Beaux-arts d’Alger en 1947, avant de rejoindre l’École des Beaux-arts d’Alger, puis celle de Paris où il est admis après une exposition dans une galerie parisienne.
Il avait donné à la peinture kabyle moderne ses lettres de noblesse avant même l’indépendance de l’Algérie. Mhamed Issiakhem, disparu voilà trente ans, a imprimé un style propre à l’art plastique nord-africain et son legs éternel est encore visible dans les musées, bien sûr, mais aussi dans des lieux publics où son trait est reconnaissable entre tous.
Artiste kabyle accompli, touchant à tout les domaines des arts plastiques, Mhamed Issiakhem avait apporté sa touche, si particulière et qui en a inspiré tant d’autres, à des œuvres cinématographiques et littéraires.
Sa relation avec Kateb Yacine, rencontré à Paris au début des années 1950, se traduisait souvent dans les œuvres de chacun d’eux par des poèmes et des textes illustrés ou des toiles agrémentées de poèmes manuscrits à l’exemple de la plaquette "Issiakhem, oeil de lynx et les américains, trente cinq années de l’enfer d’un peintre".
Très influencé par la forte personnalité de sa mère, mais aussi par la relation cruelle entretenue avec elle après l’accident, l’œuvre de Mhamed Issiakhem s’était naturellement focalisée sur un portrait, souvent sombre et meurtrie…
En 1980, Mhamed Issiakhem reçoit à Rome le premier Simba d’Or, une distinction de l’Unesco dédiée à l’art africain, avant de s’éteindre le 1er décembre 1985, laissant derrière lui un très important patrimoine aujourd’hui conservé au musée des Beaux arts d’Alger et auquel s’ajoute les tableaux détenus par des particuliers et des proches du peintre.
Aujourd’hui le style Issiakhem qui avait inspiré le mouvement "Aoucham" à ses débuts par l’utilisation des tatouages berbères dans les portraits de femmes, reste facilement reconnaissable sur les fresques et décorations d’édifices.
Source Huffingtonpost
SIWEL 131254 FEV 16