OUJDA (SIWEL) — Mustapha Benhamza, président du conseil des oulémas d’Oujda s’en est ouvertement pris aux Amazighs du Maroc estimant que leur revendication d’officialisation de Tamazight est l’œuvre de personnes « en état de faillite intellectuelle ».
Ce « vénérable Cheikh » a estimé que les Amazighs ne pensent qu’à «regarder des pièces de théâtre et écouter des chansons dans leurs dialectes».
«Que vont-ils faire avec cette langue si ce n’est d’entonner des chansons de « Chikhates » à longueur de journée ? Mais ils n’auront jamais une existence ni laisseront une trace dans l’Histoire» a-t-il lancé à ses fidèles dans une mosquée d’Oujda
Ce « vénérable Cheikh » a accusé les différents mouvements amazighs de mettre en péril la stabilité du royaume et de «gaspiller du temps dans des débats stériles» .
Usant de comparaisons pour le moins suspectes, il a " mis en garde" contre un scénario à la rwandaise au Maroc, affirmant craindre de graves conflits entre Amazighs et Arabes, similaire à celui qui avait opposé les Hutus aux Tutsis en 1994. Autrement dit, les amazighs du Maroc doivent accepter de se faire arabiser au risque de s’exposer à un génocide…
Ce chef des oulémas d’Oujda a affirmé que les Amazighs ne sont pas aptes à faire face aux défis internationaux : «combien avez-vous de livres en amazigh sur la philosophie, les mathématiques ou la médecine ?» a-t-il déclaré méprisant avant de répondre: «Ils n’ont que trois mots de récitations avec lesquels ils vendent les chansons des Chikhates».
Cet «éminent savant» a également concentré ses attaques sur le drapeau Amazigh que brandissent les berbères marocains à l’occasion de sit-in, meetings ou lors de compétitions sportives.
Ces déclarations racistes ont déclenché, à juste titre, l’ire de l’ensemble des organisations Amazighes au Maroc
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