CONTRIBUTION (SIWEL) — Après la mort d’Ait-Ahmed et la grosse chicane qui a éclaté au grand jour entre Saïd Sadi et Nordine Ait-Hamouda, j’ai qualifié, dans une précédente contribution*, l’état dans lequel se trouvaient nos deux partis kabyles (FFS et RCD) de mort clinique. Depuis, de rares signes de vie, pas vraiment encourageants d’ailleurs, ont été donnés par nos deux partis comateux.

 

Eu égard à l’âge avancé de ses « militants » commençons par le FFS. Les dirigeants du plus vieux parti d’opposition, en l’absence d’une vision politique claire, se sont contentés de participer à des « hommages » et à des inaugurations d’infrastructures insignifiantes ici et là. Une piscine et deux lycées dans des coins perdus au nom de l’un des pères de la « révolution algérienne» !

Le déphasé premier secrétaire du FFS, s’est aussi déplacé à Tizi-Wezzu pour participer au congrès fédéral de son parti. Devant un parterre d’octogénaires, Mohamed Nebbou, comme un élève de 1ère ou 2e année primaire, a eu toutes les difficultés du monde à lire quelques paragraphes écrits dans les officines de Ben-Aknoun. En docile janissaire, le message de Nebbou est on ne peut plus clair : le FFS se redéployera en pays kabyle, où il détient déjà la majorité au sein des assemblées locales, non pas pour améliorer les conditions de vie difficiles de ses habitants, mais juste pour le reprendre des mains des « séparatistes » du MAK et le garder dans le giron de la régence d’Alger. Drôle de feuille de route, celle que doivent suivre les camarades socialistes kabyles pour les mois à venir !

De leur côté les socio-démocrates du RCD semblent en perte totale de repères. Leur maison qui s’est gravement fissurée au fil de 26 ans d’existence, est sur le point de s’effondrer. La prestation du maire d’Ifarhounene, vedette du dernier épisode du passionnant soap-opéra « Saïd et Nordine » diffusé en prime time par BRTV, confirme d’état de déliquescence dans lequel baigne le Rassemblement pour la culture et la démocratie. Les « démocrates » et amis de longue date s’accusent mutuellement, dans un spectacle choquant et désolant, sur des biens mal acquis, des accointances avec des responsables de la police politique et des barons de la mafia locale, etc.

L’opinion publique kabyle, qui ne sait plus à quel saint se vouer, attend cyniquement l’épilogue de ce feuilleton dans les tribunaux parisiens, à l’occasion du procès intenté par Saïd contre son compère de 40 ans Nordine !

Pendant ce temps, Mass Bouaziz Ait-Chebib et Mass Farid Djennadi, respectivement président et secrétaire général du MAK, ont pu organiser un congrès historique à At-Zellal. Le mouvement souverainiste kabyle a réussi à réunir plus de 700 congressistes, déjouant ainsi les plans machiavéliques du régime d’Alger et de ses vils indics locaux. Plus de 200 militants de ce mouvement pacifique ont été arrêtés et violentés, chez eux en terre kabyle, par les services de la police politique algérienne.

Les deux partis kabyles liés à la régence d’Alger, qui ne s’entendent quasiment sur rien depuis 26 ans, se sont mis d’accord sur deux points depuis leur agonie.
Le premier est celui de pleurnicher auprès du wali de Tizi-Wezzu pour le supplier de bien vouloir consacrer une partie de l’eau du barrage Taqsabt à la Kabylie au lieu de la détourner entièrement à Alger ! Le second est leur silence honteux devant les arrestations arbitraires et répétitives des militants de la cause kabyle par services de la police politique algérienne.

Sur ce dernier point, rappelons leur ce qu’a dit Matoub Lounès en pareilles circonstances : "Win isdargen iman-is,
Di tizi n leḥṛis, iɛemmed, naɣ ittekka !

Amar At-Ali-Usliman

SIWEL 100915 FEV 16

* La précédente contribution se trouve ICI

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