DIASPORA (SIWEL) — » Le pouvoir colonialiste en Kabylie aura beau surveiller les imprimeries, actionner des écoutes téléphoniques automatiques par empreintes vocales, dresser sur nos routes des barrages policiers, militaires ou terroristes, intercepter tous les mails des dirigeants du MAK et de l’Anavad (Gouvernement Provisoire Kabyle en exil), créer des tracasseries administratives à nos militants lors de leurs formalités douanières aux aéroports et aux postes frontaliers algériens, il ne parviendra jamais à éteindre la flamme de la liberté que porte chaque kabyle dans son cœur. »
Extrait de la déclaration du Gouvernement provisoire kabyle à propos de l’arrestation et du fichage des militants kabyles. Siwel publie, ci-dessous, l’intégralité de la déclaration :
GOUVERNEMENT PROVISOIRE KABYLE
PROVISIONAL GOVERNMENT OF KABYLIA
ARRESTATIONS ET FICHAGE DES KABYLES
Cela fait plus de trois ans que la police colonialiste algérienne procède régulièrement à des arrestations et des fichages des partisans du droit à l’autodétermination de la Kabylie pour les intimider. Toutefois, c’est la première fois qu’un premier ministre, en l’occurrence M. Sellal, parce qu’il est d’origine kabyle et qu’il craint d’être taxé de sympathie avec la Kabylie, signe une circulaire (18/01/2016) ordonnant de créer un fichier des militants du MAK (Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie) et de les surveiller, alors que cela relève plutôt des prérogatives de son ministre de l’intérieur. Même en serviteur zélé d’un système qui avilit les Kabyles, la peur d’être assimilé à ses frères ne le quitte pas.
Depuis le III ème Congrès du MAK qui s’est tenu à At Zellal, des arrestations ciblées sont opérées chaque jour à Tizi-Wezzu (Tizi-ouzou), Vgayet (Bougie, Bejaïa) et Tuvirett (Bouira). La réussite éclatante de ce congrès a été une telle claque pour les autorités coloniales algériennes qui avaient déployé tous les moyens dont elles disposaient pour l’empêcher que l’écrivain Boualem Sansal dont, au passage, nous saluons le courage, en est venu à le comparer au Congrès de la Soummam. Non seulement il s’est tenu avec plus de 800 cadres du Mouvement, et ce au nez et à la barbe des services coloniaux de sécurité qui n’avaient interceptés que quelques deux cents autres congressistes par des barrages de police, mais en plus il a démocratiquement (ré)élus ses dirigeants et adoptés ses résolutions.
Il est évident qu’au rythme de ces vagues de fichage et d’interpellations de partisans de l’autodétermination de la Kabylie, bientôt il faudrait procéder à l’arrestation de tous les Kabyles, y compris les bébés sans que cela puisse entamer la volonté d’un peuple plus que vaillant, le peuple kabyle, d’aspirer et de parvenir à son indépendance. Le pouvoir colonialiste en Kabylie aura beau surveiller les imprimeries, actionner des écoutes téléphoniques automatiques par empreintes vocales, dresser sur nos routes des barrages policiers, militaires ou terroristes, intercepter tous les mails des dirigeants du MAK et de l’Anavad (Gouvernement Provisoire Kabyle en exil), créer des tracasseries administratives à nos militants lors de leurs formalités douanières aux aéroports et aux postes frontaliers algériens, il ne parviendra jamais à éteindre la flamme de la liberté que porte chaque kabyle dans son cœur.
L’Anavad condamne et suit de très chaque interpellation, chaque intimidation, chaque acte violent ou dégradant contre les militants et les sympathisants du MAK. Il tiendra pour responsable leurs auteurs qui seront à leur tour fichés sur la liste des criminels contre l’humanité auprès de la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU mais aussi de l’Union Européenne et des organisations non gouvernementales dédiées au respect des droits de la personne humaine à travers le monde.
L’autre mission confiée à la police en Kabylie pour la ridiculiser un peu plus est de trouver la machine avec laquelle est confectionnée la Carte d’Identité Kabyle. En quoi, le fait de fabriquer ou de détenir une carte d’identité kabyle est-il en soi un acte délictuel vis-à-vis du droit ? Les ministres algériens et leur président ont tous des doubles voire des triples nationalités sans que cela ne les gêne outre mesure. Mais voir un Kabyle avec une carte d’identité kabyle est pour eux hautement subversif, inadmissible.
Enfin, l’arme à laquelle recourt Alger contre les militants kabyles est la fermeture de leurs locaux commerciaux pour les affamer. Le Gouvernement Provisoire Kabyle appelle tous les Kabyles à la solidarité avec les militantes et les militants du MAK que tente de précariser le pouvoir colonial algérien.
L’Anavad attire l’attention de M. Ban Ki Moon sur le fait que son voyage en Algérie n’a pas apporté les résultats escomptés pour le respect des droits citoyens. Au lieu de desserrer l’étau sur les militants politiques, pacifiques et démocrates, cette visite du représentant onusien en Algérie a été interprétée par Alger comme un encouragement à ses pratiques criminelles et liberticides, même si, le salut adressé en Kabyle pour la première fois de notre histoire par un Secrétaire Général de l’ONU, en l’occurrence M. Ban Ki Moon qui avait dit « azul fellawen », peut être interprété de notre côté comme une victoire révolutionnaire pour les droits des peuples en général, et du peuple kabyle en particulier.
En tous les cas, Alger croit avoir reçu l’absolution des Nations Unies, car dès que M. Ban Ki Moon a quitté les lieux, une dizaine de militants kabyles ont été interpellés et les prisonniers mozabites, détenus au mépris de toutes les règles du droit, et dans des conditions sanitaires des plus inhumaines, ont été séparés pour briser leur solidarité.
Le Gouvernement Provisoire Kabyle appelle les instances internationales à prendre des sanctions contre l’Etat algérien qui viole la charte des Nations Unies et qui ne respecte nullement les droits de la personne humaine.
L’Etat algérien est à inscrire sur la liste des Etats voyous.
Exil, le 11/03/2016
Pour l’Anavad ; Ferhat At Sεid (MEHENNI)
SIWEL 121116 FEV 16