ALGER (SIWEL) — La presse algérienne qui a longtemps joué le jeu du Black out médiatique concernant le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) sort finalement de sa torpeur, fouettée par l’évocation directe et sans détours du Mouvement par les plus hauts responsables de l’Etat algérien qui ne cessent de le menacer.
Il a fallu, en effet, que le premier ministre algérien, le directeur de cabinet de la présidence algérienne et le wali de Tizi-Ouzou en arrivent à évoquer directement le MAK et la « nécessité de combattre » ce Mouvement pour sauvegarder l’unité nationale arabo-islamique de l’Algérie, pour que la presse algérienne parle enfin du MAK, mais en quels termes ?…
A titre d’exemple, dimanche dernier, le MAK et l’Anavad ont réussi une très belle marche ou des dizaines de milliers de kabyles ont marché à Paris « pour l’indépendance de la Kabylie ». La presse algérienne, à l’instar de la presse française n’en ont pas soufflé mot mais passons, là n’est le sujet, nous savons bien que quand la presse algérienne évoque le MAK, ce n’est pas pour rendre compte de son courage et de sa détermination mais toujours pour le minimiser.
Nous évoquerons deux articles de presse publiés aujourd’hui même, à la veille du 20 avril, par le Journal Liberté et le journal en ligne TSA,
Dans un article intitulé " “L’état civil” à l’épreuve du 20 Avril", le journal Liberté «pose des questions quant aux intentions du pouvoir algérien à l’égard de la Kabylie» au vu de la «campagne sans précédent d’attaques et de menaces formulées par de hauts responsables politiques au niveau de l’État contre le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie», puis sournoisement, Liberté précise que «la question se pose avec d’autant plus d’acuité que ce mouvement, dont la représentativité en Kabylie reste sujette à débat est pris pour cible ces derniers mois, de manière presque systématique» ajoutant un peu plus loin « Pourquoi lui accorder, outre mesure, une importance qu’il n’est pas censé forcément avoir dans une région, certes, autant réfractaire au régime en place, mais, à bien des égards, toujours attachée à l’unité nationale ? »
Tout d’abord, il faudrait sans doute expliquer à Liberté que les intentions du pouvoir arabo-islamique algérien ne souffrent d’aucune ambiguïté ! Les 130 kabyles assassinés en 2001 à balles explosives n’ont pas été tués par des extra-terrestre mais bien par des gendarmes algériens, sur ordre de l’Etat arabo-islamique algérien et de personne d’autre…
Par ailleurs, comment peut-on avoir le moindre doute sur les intentions de l’Etat algérien et de sa doctrine arabo-islamique vis à vis de la Kabylie ? il ne suffit donc pas de tous ces assassinats ? Mais alors, qui a assassiné les kabyles Abane et Krim ? Qui a caché les ossement du kabyle Amirouche ? Qui a assassiné Matoub Lounès et Tahar Djaout ? Qui a assassiné Katia Benguana et Nabila Djahnine ? Et combien de kabyles assassinés pour avoir refusé de s’assimiler à l’arabo-islamisme ?
Existe-t-il une quelconque contrée ou un quelconque peuple vivant en paix avec l’Arabo-islamisme ? Cette idéologie moyenâgeuse, fondamentalement inégalitaire, raciste, sexiste, esclavagiste, usurpatrice, liberticide, pouvant aller jusqu’au crime à grande échelle pour imposer sa langue et sa pratique religieuse.
Quant à la représentativité du MAK en Kabylie sournoisement mise en doute par le quotidien algérien Liberté, qui semble avoir un sérieux problème de vision, ce 20 avril 2016 sera un autre plébiscite pour le MAK, encore plus grand et plus grandiose que celui du 20 avril 2015 ou que celui du 12 janvier 2016… RDV donc DEMAIN 20 AVRIL à Tizi, Vgayet et Tuvirett pour que Liberté puisse éventuellement corriger sa vue et comprendre pourquoi le pouvoir algérien accorde tant d’intérêt au MAK, parce que, contrairement à Liberté, il n’a pas échappé au pouvoir colonial algérien que cette «unité nationale algérienne» qui fait du pays des kabyles la province d’un «pays arabe» n’est rien d’autre que du colonialisme et que le seul à dénoncer et combattre ce colonialisme c’est le MAK…
Le second article émane du site d’information en ligne TSA où il se dévoile davantage par rapport au journal "Liberté" car il estime que le projet d’autodétermination de la Kabylie porté par le MAK est « un projet extrêmement dangereux pour la cohésion de l’Algérie » » parce que « Les pays arabes qui sont aujourd’hui confrontés à de terribles guerres civiles (Syrie, Irak et Libye) ont tous un point commun : une multitude de confessions et d’ethnies qui se rejettent mutuellement »… autrement dit la Kabylie, qui n’a rien d’arabe, doit obligatoirement faire partie d’un pays arabe parce que « le régionalisme et le séparatisme sont dangereux »
Et TSA qui conclue par ces mots : « Certes en Algérie, le MAK est encore minoritaire et son projet d’indépendance est loin de faire l’unanimité en Kabylie. Mais on ne doit surtout pas le sous-estimer car il est peut-être porteur de malheur et de destruction pour tout le pays. ». TSA oublie que ce qui a, à coup sûre, porté malheur à l’Algérie et à toute l’Afrique du Nord, c’est bien l’Arabo-islamisme dont se réclame l’Etat algérien. Quant à savoir si le projet d’indépendance de la Kabylie fait ou non l’unanimité, il suffit d’observer ce qui se passe autour du MAK pour comprendre que c’est loin, très loin d’être une minorité….
zp,
SIWEL 191657 AVR 16