IGHZER IWAQUREN (SIWEL) — Perché sur les hauteurs de Saharidj, au pied du mont Lalla Khedidja, le village d’Ighzer Iwakuren a reçu ce vendredi des centaines de familles, venues de Raffour et des alentours pour rendre hommage aux 114 héros de la région, tombés sur le champs d’honneur face à l’armée coloniale française, et pour commémorer un évènement historique douloureux qui s’était déroulé le 6 mai 1957 dans le village d’Ighzer Iwaqquren.

 

En effet, pour le punir de son rôle de village refuge pour les combattants de l’ALN, l’armée coloniale française a fait incendier le village d’Ighzer Iwakuren le 6 mai 1957, sa population déportée et placée dans des camps tandis que les terres des villageois étaient décrétées « zones interdites ». Le 4 novembre 1958, les villageois d’Ighzer Iwakuren partageront le camps avec les habitants d’un autre village, Thaddarth Lejdid, qui subira le même sort avec incendie du village, déportation des populations et terres des villageois décrétées « zones interdites »…

Le vieux maquisard, Hocine Idir, témoigne : «L’armée française a mis 3 jours pour incendier le village. Les maquisards n’ont jamais quitté notre village. Un refuge pour s’occuper des malades avait été installé et dirigé par la maquisarde Malika Gaïd», se rappelle-t-il. Malika Gaïd, est une jeune héroïne kabyle de la guerre d’Algérie, morte les armes à la main le 27 juin 1957 à l’âge de 24 ans dans ce fameux refuge, une sorte de grotte-hôpital, dans la région de Iwakuren près de Imcheddalen

Informée de la présence des maquisards et dudit refuge, l’armée coloniale a décidé de mener une opération qui a duré plusieurs jours, ciblant le village.

«Le 4 mai 1957, l’armée française a encerclé toute la région en mobilisant des milliers d’hommes. Elle avait reçu l’ordre de mettre le feu aux habitations situées autour du village. Cependant, les maquisards, qui étaient bien embusqués, ont réussi à neutraliser des dizaines de militaires français. L’armée française a dû mobiliser des hélicoptères pour évacuer ses blessés», témoigne encore le maquisard Hocine Idir.

La réaction de l’armée coloniale a été violente, dès lors qu’elle a décidé de mettre le feu aux habitations après avoir évacué la population vers le camp de toile. Les habitants du village étaient durant toute la période de la guerre de libération interdits d’accéder à leurs terres, souligne encore le maquisard.

Source El watan

SIWEL 101629 MAI 16

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