CHRONIQUE (SIWEL) — Aokas. Cette petite ville balnéaire située à l’Est de la ville de Bgayet, connue pour sa modestie, son amabilité et son amour pour l’échange et leu savoir, était ce jour le théâtre d’affrontements entre citoyens et les forces de la répression, pour lesquels, seul le géniteur de la calamité est responsable.
Azday adelsan n Weqqas, une association culturelle, qui organise le Café Littéraire local, s’est vue interdire le 14 Janvier dernier la conférence que devait animer Larbi Yahioun, enseignant en Tamaziɣt et écrivain-auteur Kabyle.
Depuis, interdiction sur interdiction sans motif notifié, mais clairement exprimé verbalement : « Azday Adelsan n Weqqas est affilié au MAK ! » laissent entendre les premiers sous-fifres locaux du régime. Le bateau prend l’eau, il faut parer au plus pressé, grande tempête en vue !
Le MAK et la culture sont donc visés et le régime ne manque pas de chien de palude pour s’en rendre compte. Parmi les animateurs invités de Azday Adelsan n Weqqas, nombreux sont ceux et celles qui prennent le large vis-à-vis de l’Etat-Nation algérien et affichent clairement leur position vis-à-vis du MAK dans lequel ils se retrouvent. Certains commencent déjà à payer leur amour pour le MAK mais n’abdiquent pas. Ils le disent haut et fort : seule l’indépendance sera le salut pour la Kabylie !
L’inculture. Oui l’inculture et l’ignorance sont les seules à même de préserver « El-Wihda El-Wataniya » (l’unité nationale). Tel était la mise en garde du Wali de Bgayet en guise de réponse à un député qui lui parlait à partir du bureau de la chef de daïra d’Aokas. Selon le Wali de Bgayet, au nom de « El-Wihda El-Wataniya » le citoyen doit donc être transformé en primate. Lapsus ou volonté du député, qui, lui dira à son tour : « Je suis un enfant du peuple et le peuple veut sa libération ! ». J’en étais témoin !
Entre-temps, au centre culturel, que nous avions quitté pour nous rendre donc chez la chef de Daira, en compagnie de quatre députés de Bgayet, la conférence suivait son cours comme si de rien n’était alors que dehors une armada de CRS suait. Il faisait chaud ! Il suait mais attendait de pied ferme ! A se dire qu’à l’intérieur du centre Culturel Slimane Rahmani, un illustre écrivain et militant de la cause amaziɣ, étaient tassés des Zouabri et consorts et que Ramdane Achab, le conférencier, n’était autre qu’un Ali Belhadj en plein dans sa transe.
Il n’y avait pourtant que des citoyens kabyles, des férus de culture et des curieux, en compagnie d’auteur-romanciers, de journalistes, d’artistes peintres, de chanteurs, etc.
Le pouvoir a compris mais bien trop tard. Aokas est, depuis la nuit des temps, réfractaire au régime et ce ne seront pas ses basses et viles besognes qui viendront à bout de la volonté citoyenne affichée et assumée. Comme Azday Adelsan n Weqqas, le citoyen d’Aokas vivra libre dans sa conviction d’une Kabylie libre, démocratique. Respectueux et respecté.
Le pouvoir est averti, une reconsidération s’impose. La démonstration forte, responsable et civilisée que lui ont donnée les citoyens doit normalement lui servir de leçon. Ici, c’est la Kabylie et le MAK-Anavad avance sereinement dans cette localité où l’inquisition du pouvoir algérien ne fait qu’accélérer son avancée. Les citoyennes et citoyens épousent parfaitement les idées de pacifisme, de liberté, de démocratie et de kabylité que véhicule le mouvement Kabyle.
Isegni Hitouche
SIWEL 222127 Jul 17 UTC