OULKHOU (SIWEL) — Vingt-deux années sont déjà passées depuis l’assassinat de Tahar Djaout, l’homme de plume au dixit plus que jamais d’actualité : « Il y a la famille qui avance et la famille qui recule ».
Le cimetière où repose pour l’éternité le célèbre journaliste à la moustache se terminant en croc était vide avant l’arrivée de la famille du MAK et redevint vide dès son départ. Cela renseigne fort bien que les thuriféraires professionnels habituels à la solde du pouvoir n’ont pas mentionné sur leur feuille de route la commémoration de la disparition de Tahar Djaout. Ceci nous renseigne encore que le pouvoir trouve que le moment est venu de faire disparaître des mémoires l’homme qu’il n’a jamais pu corrompre. Même en fleurs, sont montrés radins les thuriféraires professionnels à la solde du pouvoir qui, durant des années, ont chanté la plume du défunt sans pour autant le lire. Il aura fallu la gerbe de fleurs du conseil universitaire MAK de Tizi Ouzou pour embellir la tombe de l’homme qui a identifié dès le début de l’ère terroriste les véritables fossoyeurs de l’"Algérie". A cette occasion, le président du MAK a prononcé un discours où il a mis en avant les grands mérites du défunt.
C’est quand même assez curieux. De son vivant, Tahar Djaout ne s’est jamais laissé berner par le factice, symbole d’hypocrisie et d’ignorance. Dans sa mort, le factice semble aussi l’épargner à présent puisque, répétons-le, les thuriféraires professionnels semblent plus trouver goût aux tendres brises marines caressant les collines d’Azeffoun. Il va sans dire que cela est de bon augure, car de la sorte, chacun reconnaît les siens.
Said Tissegouine,
SIWEL 012036 JUIN 15