AMIZOUR (SIWEL) — Hier soir, le président du MAK a animé sa troisième conférence consécutive dans la région Amizour. Invité par la section locale, Bouaziz Ait Chebib, accompagné de Farid Djennadi, s’est déplacé au village de Tissa, commune de Smaoun, pour vulgariser le projet du mouvement autonomiste et répond à une multitude de questions posées par une assistance curieuse et intéressée.
Sur l’auto-détermination, il répondra:
«Il n’y a rien de plus démocratique comme démarche que l’autodétermination. Le MAK ne veut rien imposer au peuple kabyle. Son combat consiste à lui arracher le droit de choisir librement sans aucune contrainte le statut politique qui lui sied et qu’il souhaite. Le peuple kabyle pourra exprimer son choix en toute liberté à travers un référendum»
Sur la communauté internationale, il dira:
«La communauté internationale doit cesser de violer le droit à l’autodétermination des peuples spoliés en soutenant des régimes totalitaires à disposer, comme bon leur semble, de leur peuple. L’ONU se conduit en syndicat des Etats établis au détriment des nations opprimées. Cette attitude ne fait que compromettre l’avènement d’un monde libre, tout en maintenant des dictatures sans nom qui n’hésitent pas à commettre des massacres en toute "légalité", ce qui n’est absolument pas normal, ni éthique. La communauté internationale ne peut se positionner en donneuse de leçons quant elle cautionne des régimes criminels».
Sur l’officialisation de Tamazigh, il répondra:
«Après l’arnaque du HCA et le pseudo statut de langue nationale, dont on ne voit que trop bien les effets pervers notamment par l’interdiction faite aux députés de Kabylie de s’exprimer en tamazight la "langue nationale", cette officialisation sera tout simplement un leurre de trop visant à vider tamazight de tout sens tout en faisant diversion face à la volonté du peuple kabyle de s’émanciper d’un régime arabiste et profondément anti-kabyle. L’officialisation n’a rien d’une solution, elle sera juste un cadeau empoisonné qui placera ce que nous avons de plus cher sous l’autorité d’un Etat arabo-islamiste qui multiplie les fléaux en kabylie pour l’asservir définitivement. Par ailleurs, l’exemple du Maroc est plus qu’édifiant en la matière, et pour cause, car aucun "statut" consenti par un régime raciste ne vaut un Etat issu d’un combat qui place "Taqvaylit", dans tous les sens du terme, au dessus de tout. Vivement la Kabylie libre. ».
Sur les négociation avec le pouvoir, il répondra:
«A travers l’action diplomatique de l’Anavad, nous recherchons l’internationalisation du drame vécut pas la kabylie depuis l’avènement d’une indépendance qu’elle a très chèrement payée ainsi que la reconnaissance internationale du droit du peuple kabyle à son autodétermination. Il est vrai que tout conflit politique finit par se régler sur la table des négociations. Cependant, toute négociation avec ce régime infâme, indigne de confiance, se fera sous l’égide de l’ONU. D’autre part, quand le moment sera venu, nous ferons appel à toutes les compétences kabyles pour défendre de la meilleure manière qui soit, les intérêts moraux et matériels de la Kabylie».
Sur ses propres conviction religieuse, le président du MAK répondra:
«Conformément au principe de JMAA LIMAN (au nom de toute les croyances), je respecte évidemment toute les croyances religieuses, à condition qu’elle consacre la liberté de culte et de conscience, conformément à la culture kabyle et plus généralement amazighe qui distingue entre la gestion de la cité et de la société et le religieux. La foi religieuse relève de la sphère privée. De ce fait, je n’ai pas à révéler en public mes convictions religieuses. Je me définirai tout simplement comme un kabyle laïque qui respecte toutes les religions sans aucune distinction, à condition, encore une fois qu’elles n’empiètent pas sur les libertés des uns et des autres».
Sur le festival du film Amazigh, il répondra:
«Le pouvoir poursuit son entreprise d’humiliation des amazighs en général et de la Kabylie en particulier. Ce festival, transformé en farce de mauvais goût, a eu le culot d’attribuer le premier prix du festival "d’expression amazigh" à un film "MUET" et le prix jeune talent à un homme de "56 an"s, c’est du flagrant délit de mépris. Comment peut-on qualifier des abominations pareilles ? Les participants à cette mascarade auraient du avoir une attitude digne en se retirant de ce carnaval en signe de dénonciation de l’exclusion de nos frères amazighs du Maroc et de la Libye. Le pouvoir a décidé à la place des kabyles qui sont leurs frères. Cette humiliation de trop ne se serait jamais produite dans une Kabylie libre».
Sur les kabyles du régime, il répondra:
«Toufik, Touati, Ouyahia, khalida, ould ali … n’ont rien de kabyles dès lors que la Kabylie les a renié publiquement et dignement. Ils ne représente même pas leurs personnes étant donné qu’ils s’efforcent sans relâche à s’auto-humilier pour se faire accepter par un régime qu’ils auraient du combattre s’ils avaient un iota de dignité. Le peuple kabyle les a bannis à vie.
Enfin, en réponse à ceux qui disent : nekni s leqvayle diri-yagh, il dira :
«Aucune nation ne s’est réalisée sur ses faiblesses. Apprenons à valoriser et à développer nos forces qui sont par ailleurs vantées par d’imminents savants universels comme : Ernest Renan, Emile Durkheim, Karl Marx, Pierre Bourdieu … bannissons le fatalisme et construisons ensemble, dans l’union, un avenir de liberté. Notre sort dépend de nous. Ou nous prenons notre destin en main ou nous continuerons à subir un autre destin imposé jusqu’à notre totale disparition».
cbd,
SIWEL 012337 AVR13